7 secondes pour changer votre vie
Par Jean-Philippe le 8 September 2011
dans Solutions simples
Vous allez être présenté.
Vous allez avoir un entretien professionnel auquel vous tenez.
Vous allez rencontrer pour la première fois votre nouveau patron, les parents de votre copain/copine, une personne importante pour votre futur.
Êtes-vous prêt ?
Avez-vous quelques angoisses dans le ventre ou de petites sueurs froides ? Vos mains sont-elles moites ? Avez-vous peur de bafouiller ?
Tout cela risque de faire chuter l’opinion que les autres auront de vous. Et pour toujours.
C’est surprenant mais tous et toutes, nous jugeons une personne dans, à peu près, les sept premières secondes* de notre première rencontre, en faisant tout un tas de suppositions qui sont ensuite très difficile à changer.
Pourtant, il y a un moyen de s’assurer un jugement favorable durant ces quelques secondes. 😉
Communication express
Ainsi, votre visage va être littéralement scanné par votre nouvel interlocuteur durant les tous premiers instants de votre rencontre. Il va aussi inconsciemment analyser votre façon de vous tenir, de vous déplacer et la façon dont vous êtes habillé.
Cela va même beaucoup plus loin : des détails particuliers de votre visage, de la forme générale de votre corps vont être “jugés” pendant ces quelques secondes et tout cela pour aboutir à une réponse toute simple : ami ou ennemi ?
En effet, cette façon de faire nous vient de ce temps lointain où, hommes de la préhistoire, nous risquions à tout moment de faire une rencontre potentiellement dangereuse et donc, nous devions prendre une décision extrêmement rapide.
Notre cerveau, très performant, effectue cette enquête durant les toutes premières secondes de la rencontre. Certains chercheurs affirment même que cela se déroule en moins de deux secondes. Ceci dit, pendant ce temps extrêmement court, il ne peut pas tout analyser et fait des déductions basées sur quelques éléments plus faciles à accrocher.
Ainsi, le visage, la façon de se tenir et la tenue vestimentaire sont des points qui vont prendre une importance capitale dans ce jugement. Si vous n’êtes pas lavé, si vous marchez en trainant des pieds et si vous portez le même pantalon troué depuis deux semaines, même si vous êtes quelqu’un de formidable, de talentueux, de sérieux, vous aurez du mal à changer l’opinion que les gens se seront faits de vous au moment de votre première rencontre.
Logo communication
On peut se dire que ce n’est pas juste, que ceux qui ont un physique plus agréable ont de la chance mais, c’est un état de fait. Nous sommes comme ça et au lieu de nous plaindre, il faut tirer parti de cette situation qui ne comporte pas que des inconvénients. Car si le cerveau est rapide, il procède par grandes déductions et est donc assez facile à tromper.
En gros, c’est pour ça que si vous débarquez en Ferrari à Saint-Tropez, vous avez de grandes chances de vous faire des “amis/amies”. C’est pour ça que de nos jours, pratiquement tout le monde – y compris les enfants – porte des vêtements de marque. On sait, intuitivement, que l’on est jugé sur ce genre d’aspect extérieur qui, même s’il n’est que superficiel, a tendance à tromper nos sens.
On a pourtant besoin de repères clairs pour faire cette analyse, alors que l’avènement des réseaux sociaux et de la vie en ligne n’ont fait que brouiller un peu plus les cartes. Les grandes marques l’ont bien compris et tirent leur épingle du jeu, avec de gros budgets publicitaires, en vous disant qu’en portant ce vêtement, ces lunettes de soleil ou ce parfum, vous serez la personne la plus cool du monde.
Et on le croit. En moins de sept secondes.
Moi, je prône une communication plus vraie, plus naturelle – vous ne me verrez pas débarquer chez vous en Ferrari – alors, un atout que nous pouvons vraiment contrôler et utiliser, c’est notre sourire.
Travailler sa communication
Je sais que cela peut paraître étonnant ou simpliste mais juste le fait de pouvoir sourire à votre interlocuteur vous fera gagner de nombreux points dans son analyse ultra rapide.
Je sais aussi que les adeptes des marques branchées vont hausser un sourcil (épilé ?) en me disant que c’est se rabaisser que de sourire ! Il faut au contraire rester assez froid et distant lors d’une première rencontre, sinon c’est un signe de faiblesse.
Ce à quoi je répondrai que je n’ai que faire d’avoir dans mes relations des personnes qui ont besoin de dominer l’autre. Donc, sourions et élaguons les simili stars. 😉
Mais sourire ne veut pas dire rire bêtement à chaque fois que l’on vous présente. Non, le sourire cela se travaille, cela se prépare, cela s’améliore.
Maintenant, je sens que l’école des puristes ou des Peace-and-love , à l’opposé des simili stars va me dire que je vais manipuler les autres en leur décochant un sourire de tueur.
Et bien non.
Puisque les gens – et nous aussi – jugeons les autres sur des critères biaisés ou erronés, autant faire le travail nécessaire pour que, au moins, leur cerveau nous donnent quelques points supplémentaires dans ce jugement initial.
Si sur Facebook on “like”, on “j’aime” des inconnus, préparer son meilleur sourire pour une rencontre IRL (= dans la vraie vie) n’a, à mon avis, rien de choquant. Puisque de toute façon, vous et moi, nous sommes réellement des gens formidables et que ça, le cerveau des autres ne va peut-être pas le comprendre du premier coup, on se donne ainsi un petit coup de pouce en utilisant notre sourire.
Bousculant la hiérarchie superficielle des simili stars et des Peace-and-love, on va ainsi pouvoir se donner une bonne chance de toucher l’autre au cœur… s’il en a un. 😉
Alors, qu’est-ce qu’il a de spécial ce sourire ? Comment le travailler pour faire réellement impression ?
Je vous en parle en détails, dans la deuxième partie de cette série d’articles. 😀 (<–gros sourire sans Ferrari)
*Selon la psychologue clinicienne anglaise Linda Blair. L’écrivain Malcolm Gladwell réduit lui ce temps à moins de deux secondes, résultat de ses recherches pour son livre Blink.
(Photo : TimboDon)
Salut Jean-Philippe,
je ne savais qu’il fallait 7 secondes à une personne pour nous juger.
Tu as raison d’inssiter sur le fait de sourir, ca donne confiance à notre interlocuteur. Mais que peut on fait contre les pré-jugés que l’on a tous?
Si je renconcontre quelqu’un pour la premiere, qu’il me sourit, qu’il à l’air bienveillant et qu’il me rappelle physiquement quelqu’un qui m’a blessé… je vais le classer en 2 secondes dans les personnes à ne pas faire confiance.
Michael
@Michael Merci pour ton commentaire ! Oui, c’est vrai, ton exemple est juste. Ceci dit, cela ne doit pas t’arriver souvent quand même, non ? Tu n’a pas eu tant d’expériences où des gens t’ont blessé… 😉
Il y a bien longtemps, dans la foule morose et citadine d’un samedi pluvieux, j’ai croisé un homme, sans parapluie, qui souriait.
C’est depuis trente ans un souvenir inoubliable.
Merci beaucoup AMie de partager avec nous ce beau souvenir ! C’est vrai qu’on a tous et toutes dans notre mémoire – du moins je le pense – des souvenirs comme ça d’étrangers qui nous ont souri comme ça et qui nous ont marqué à vie. Dans les jours qui ont suivi cette expérience, je suis certain que toi aussi, tu as souri à d’autres inconnus… et ils ne t’ont pas oubliée non plus. 😉
C’est vrai que le simple fait de sourire m’a souvent simplifié bien des choses (et d’ailleurs ça fait plaisir de recevoir des compliments sur son sourire après, c’est le double effet kiss cool !)
Ah, je sens Orphéa que ton sourire doit être ravageur ! Il faut utiliser ses atouts surtout s’ils font du bien aux autres et s’ils t’aident. Pour ceux et celles qui doutent de leur sourire, on étudiera quelques stratégies la semaine prochaine.
Mais pour toi, il est complètement naturel ou tu l’as un peu travaillé quand même ?
Bon alors on sourit bêtement pendant 7 secondes et le tour est joué ! je plaisante bien sur !
sourire oui, mais “sincèrement” et là se fait toute la différence… quand tu souris sincèrement ton regard exprime aussi tout un tas de choses
et notamment le fait que tu as réellement envie de communiquer et ça l’instinct du Bonobos que tu as en face le capte, souvent ça se déride !
attention il faut être 2 pour communiquer, parfois ça ne fonctionne pas, parce que soi-même ou l’autre n’a pas vraiment envie d’engager une conversation.
Dans ce cas, c’est un tout autre travail si on doit vraiment communiquer positivement avec une personne qui se renferme…
Justement, comment fait on pour communiquer avec une personne qui se renferme?
@Nana fafo Tu touches un des points clés : “avoir réellement envie de communiquer” fait toute la différence. L’autre va le sentir et sera plus touché ou accroché par ce fait. C’est instinctif mais c’est puissant. 😉
@Michael Je pense qu’on ne peut pas communiquer avec tout le monde. Les circonstances du moment de la rencontre y sont pour beaucoup. On fait des efforts mais si l’autre ne veut pas accepter de s’ouvrir, après un temps plus ou moins long, je renonce. Il y a plein d’autres personnes plus intéressantes à rencontrer. J’omets ici les relations familiales qui n’entrent pas dans le cadre de cet article.
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup.
Il enrichit ceux qui le reçoivent, sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu’un instant, mais son souvenir est parfois éternel.
Personne n’est assez riche pour pouvoir s’en passer, […]
La suite est bien aussi. On la trouve ici et là sur le Net.
2 secondes pour évaluer une menace.
7 secondes pour mettre l’autre dans des petites cases.
Mais 51 secondes pour réviser ou conforter son jugement.
Tant que l’autre n’a pas ouvert la bouche. :o)
C’est pourquoi le silence est d’or ! 😉
Vrai aussi que le sourire (le vrai, le non commercial) va plus loin que la bouche. Il émane de toute la personne.
@Michael
Etre présent. C’est aussi une façon de communiquer.
Même dans le silence, on communique.
Un bonjour, un bonsoir, quotidien. De petits mots… capables de briser bien des portes d’indifférence, ou de dépression. 🙂
Tout comme le sourire.
Que dire des deux mêlés.
Voilà de sacrés outils pour commencer une journée, ou la finir.
Devant son miroir, c’est une bonne option pour démarrer. 😉
Bien Amicalement
l’Amibe_R Nard
@Michael : Je suis d’accord avec Jean Philippe, parfois si la personne ne veut absolument pas communiquer tu n’obtiendras rien (pour certains il y a des moments où on aime être seul, sauvage et où on refuse la communication car ce n’est pas le moment)
donc pour une personne qui se renferme, le fait d’attendre un moment propice est essentiel, choisir avec patience ce moment en étudiant d’abord comment elle se comporte, les moments où elle est tendue, les moments où elle laisse un sourire sur son visage. (la solution d’Amibe est vraiment efficace, je la pratique au quotidien : silence, regard, sourire, de la politesse sincère pour installer le respect) Puis une fois que tu sens que tu peux saisir une occasion, il faut choisir un sujet bateau mais nécessitant une réponse (si possible un sujet où tu sais que cette personne réagira), si tu as un message à faire passer, il faut gagner sa confiance en l’amenant doucement par des sujets autres à parler de ce que toi tu veux (ça peut prendre plusieurs jours, voir plusieurs semaine tout dépend le blocage) l’important : ne pas aborder le sujet dont tu veux parler d’emblée ! Je ne connais pas le contexte de ta question, c’est à adapter à chaque cas de figure.
@Amibe Merci beaucoup pour ce poème et tes mots plein de sagesse. Merci aussi d’apporter des éléments simples et plein de bon sens à Michael. 🙂
@Nana J’ai l’impression que tu as déjà lu mes futurs articles ! Ce sont des choses comme ça que je suggère pour prendre contact en douceur (ou reprendre contact) avec quelqu’un. C’est très important d’y aller doucement lorsque l’on rentre dans la sphère personnelle d’une autre personne. Merci beaucoup. 😉
Pour répondre à ta question Jean-Philippe je dirais que mon sourire a été libéré il y a bien longtemps et que depuis il quitte rarement mon visage.
Je me souviens encore du jour où c’est arrivé : j’étais en 3ème et le matin même on venait de m’enlever mon appareillage orthodontique. En voyant mes dents bien alignées dans la glace ça m’a fait plaisir, du coup ça m’a fait sourire, et ce que j’ai vu m’a encouragée à continuer. J’avais envie de montrer à tout le monde à quel point j’avais un beau sourire maintenant, moi qui n’avait fait que des rictus pendant 2 ans ! Je crois qu’ensuite je suis entrée dans un cercle vertueux. Plus on est complimenté sur son sourire et plus on a envie d’en faire.
Après le sourire en lui-même n’est qu’une apparence, je pense qu’il fait de l’effet surtout parce qu’il est sincère.
Merci Jean-Philippe, Amibe et Nana pour vos réponses.
Quand j’ai posé cette question, c’était une question en l’air mais vos réponses m’ont servi ce week end! 🙂 Je suis un rhinocéros qui essaye de communiquer avec une tortue! 😉
@Orphéa Merci pour ce témoignage ! Techniquement, tu as donc un peu travaillé ton sourire en rectifiant le travail, un peu désordonné, de la nature. 😉
Et ensuite, on joue sur ses atouts, qui deviennent naturels et sincères. Alors bravo et j’espère que cela en inspirera d’autres !
@Michael C’est tout notre plaisir ! Heureux que cela ait pu être utile ce week-end. Par contre, la référence aux animaux m’échappe. J’en ai entendu parler mais où ?… Help ! 😉
🙂
Le rhinocéros est rentre dedans alors que la tortue rentre dans sa carapace (repli sur soi défensif)
Ce sont des images que l’on m’avait données à une formation avant le mariage.
D’accord, merci ! Oui, maintenant je comprends bien. C’est, en fait, très clair comme image et j’imagine bien les situations riches en couleurs qui peuvent se produire. 😀
PS : Vous pouvez maintenant lire la deuxième partie de cette série.