Aujourd’hui, je vous insulte (mais c’est pour votre bien)

butterfly

Espèce de kakorrhaphiophobe !

Ça en jette comme insulte, n’est-ce pas ? 🙂 (Je me sens très capitaine Haddock aujourd’hui…)

Et puis allez, une petite deuxième : vous n’êtes que des atychiphobes !

Là, vous devriez avoir les oreilles qui sifflent. 🙂

Mais pourquoi je vous insulte, vous qui lisez ces lignes et qui ne m’avez rien fait de mal ? Et même si vous m’avez blessé dans le passé, pourquoi vous sortir de pareils “gros mots” ? Je ne me fais que du mal à moi-même en réagissant comme cela.

Alors ?

Urgences

Évidemment, je ne le fais pas juste pour le plaisir.

Ces deux mots, la kakorrhaphiophobie (surtout utilisé en anglais) et l’atychiphobie présentent une condition médicale dont une grande majorité d’entre vous souffre.

J’ai dit “vous” et pas “nous”, vous avez remarqué ? Serais-je donc, moi, guéri ? Ou alors serais-je immunisé contre ce terrible fléau de notre civilisation moderne ?

Pas du tout, je continue à en souffrir de temps en temps mais, comme dit la chanson, “je me soigne”. 😉

L’atychiphobie ou la kakorr-machin-chose, c’est tout simplement la peur exagérée de l’échec.

Est-ce que vous en souffrez ? Si vous me dites non, examinez bien les mois voire les années passés. N’avez-vous pas abandonné, sous de fausses excuses, certains projets qui vous tenaient à cœur et dont vous saviez que vous seriez parfaitement capable de mener à bien ?
Prétextant un manque de temps ou de la fatigue ?

Diagnostic

Parfois, bien sûr, ces obstacles sont réels.

Mais, trop souvent, notre inconscient est tellement “roublard” qu’il s’arrange, par exemple, pour accumuler des rendez-vous pas si importants que cela, afin de s’assurer que nous ne soyons pas confronté-e-s à cette peur angoissante de l’échec.

Et je suis bien placé pour le savoir. 🙂

Malgré une apparente guérison face à l’atychiphobie, je fais régulièrement des rechutes au moment où je m’y attends le moins. En clair, mon inconscient (avec ma douce complicité) s’arrange pour que je ne remarque rien…

Et puis d’un coup, je m’en rends compte ! Alors c’est le branle-bas de combat, la reprise en main, la remontée de la pente, le retour vers la lumière (alleluia ?). En gros, c’est mon traitement choc contre ma crise d’atychiphobie.

Mais ça, c’est parce que j’ai de l’expérience et que je suis un ancien membre des AA.

Vous connaissez ?

Traitement

Non pas les Alcooliques Anonymes, mais bien les Atychiphobes Anonymes.

Et comme les AA de la sobriété, les AA de la peur de l’échec ont des règles qu’ils ou elles sont libres ou non de suivre. Personne ne force personne. Voilà, je vous les présente et c’est ensuite à vous de les appliquer. Je vous garantie que cela fonctionne. Elles m’ont sauvé dans mon long combat pour une vie meilleure, débarrassé des craintes d’échouer.

1 – Comprendre que la vie est très courte

2 – Réaliser qu’à long terme, tout le monde se fout que vous échouiez ou que vous réussissiez

3 – Établir un plan clair comportant un rendez-vous journalier (même très court, 10 minutes suffisent !) avec son projet personnel

4 – Apprécier chaque pas quotidien franchi

5 – Éviter de regarder la ligne d’arrivée mais plutôt juste le pas suivant, celui de demain

Guérison

C’est tout ?

Et oui, c’est aussi simple que cela et ce n’est pas difficile à mettre en place. Vous avez maintenant toutes les clés en main pour vaincre votre propre atychiphobie, parole d’ancien malade qui est passé par là !

C’est vrai, il y a aussi un point qui fait le succès des AA à travers le monde, ce sont les réunions de groupe. Le soutien de camarades qui sont dans le même situation, sans jugement ni critique est aussi ce qui fait le succès de la méthode.

C’est pour cela qu’il y a 4 ans j’ai créé le groupe Cloudbraining. Régulièrement, les membres vont et viennent au sein du groupe et avancent dans leur projets. Si vous pensez que ce serait plus simple pour vous de rejoindre un petit groupe de personnes pour le soutien et l’optimisme qui y règne, n’hésitez pas à suivre les instructions de la page.

De toute façon, que vous agissiez seul-e ou en groupe, faites-le et ne laissez pas l’atychiphobie vous gâcher la vie, si précieuse, si fragile et pourtant si souvent, étonnante et belle.

Un vrai miracle que vous pouvez réaliser. 😉

(Photo : Volo)

Commentaires

48 commentaires pour “Aujourd’hui, je vous insulte (mais c’est pour votre bien)”
  1. Coumarine says:

    merci Jean-Philippe pour ce petit rappel bien nécessaire…!

  2. Morgane says:

    Membre du AA, mais je me soigne 😉
    Merci pour cet article Jean-Philippe ! Vous avez déjà fait beaucoup pour me montrer la voie de la guérison 😀

  3. MarieBo says:

    Je laisserais bien un commentaire, mais j’ai peur de faire une erreur ! MDR

  4. Jeannine says:

    Merci Jean-Philippe d’enrichir notre vocabulaire si positivement!
    La peur de l’échec ça se cache parfois très bien…

  5. Jean says:

    Franchement, Jean-Philippe, je préfère être appelé kakormachinchose, comme tu l’écris avec tant de subtilité et d’esprit plutôt que d’être traité d’oligophrène (surtout d’oligophrène de bas étage). Mais bien sûr. il n’ y a que la vérité qui blesse, n’est-ce pas ?

    Cordialement

    Jean, “Atychiphobe”, Noël

  6. Hello, Jean-Philippe, une belle claque dans la figure avant d’aller me coucher (suis naze, ce soir).

    Je retiens surtout : “2 – Réaliser qu’à long terme, tout le monde se fout que vous échouiez ou que vous réussissiez.” A méditer. La peur de l’échec qui n’est pas très éloignée de la peur de la réussite. Et si je faisais vraiment tout ce qu’il faut pour que ça marche ? Et si tout se mettait vraiment à marcher comme je le veux ? Et comment gérer cette sortie de ma zone de confort ?

    Mais c’est que tu es en pleine forme ! Tu nous offres un très bon article avec un début bien intriguant. Ca te réussit drôlement le succès à l’américaine (lol). Bonne continuation en tout cas et j’attends toujours, juste pour moi, of course, la sortie un jour des 9 étoiles en ebook.

    • Merci Sandra ! Tu as parfaitement raison, les deux peurs sont liées et on passe facilement de l’une à l’autre, tu en as peut-être déjà fait l’expérience. 🙂

      PS : Je travaille toujours sur Les 9 étoiles avec une sortie avant la fin de l’année. 😉

  7. Agnes says:

    Moi, je fais le témoignage que le groupe Cloudbraining m’a beaucoup aidée à vaincre mon atychiphobie. J’ai beaucoup aimé la méthode Sashimi apprise dans ce groupe pour devenir un Ninja de la vie! Par petits pas, on arrive à ses fins! Bravo a tous ceux qui deviennent des gens “sans peur”!

  8. emmanuelle says:

    Toujours aussi plaisant et intéressant à lire, mais tu n’étais pas obligée de parler de moi !! Bonne route vers tes rêves 🙂

    • Merci Emmanuelle ! Je parle de tout le monde, car on est tous et toutes dans le même bateau même si les apparences sont trop souvent trompeuses… 😉

  9. Jeanne says:

    Ah, mais moi je ne suis pas kakor–o–phobe, au contraire! Les Kakor-surtout au chocolat (http://www.ikea.com/fr/fr/catalog/products/70124686/), je les adore! ,Hmmmm!

  10. Amibe_R Nard says:

    Que les foudres de Zeus s’abattent sur tes insultes. 🙂

    atychiphobie
    Du grec ancien ἀτυχής, atukhếs (« malchanceux ») et de -phobie

    Kakorraphiophobie, de kako mauvais
    The Greek word kakorrhaphia means a clever or devious plot or plan
    un plan astucieux ou sournois, un complot sournois… un plan qui tourne en eau de boudin.

    En informatique, on parlerait de la loi de Murphy. Si ça peut aller mal, ça va aller mal, et même plus que mal.

    La peur que ça parte en coui… en eau de boudin.

    C’est assez amusant au final, cette peur. Et je crois que bien peu comprendraient qu’un père dise à son fils : je vais tout faire pour que tu échoues. Tout, tu m’entends.

    Celui qui n’a jamais connu l’échec, cet homme-là ne peut être grand. L’échec est la véritable épreuve de la grandeur. STRINDBERG

    Seulement voilà, à l’école, on ne t’apprends pas que l’échec est formateur. On te dit l’échec est une erreur… à corriger. L’erreur, c’est grave. Ouuh, le nul.

    Or, combien “d’erreurs” ont conduit à des découvertes majeures et utiles.
    Pénicilline, par exemple. C’est un cas emblématique de découverte faite par sérendipité.
    Post-it.

    Sérendipité, l’art de découvrir des choses sans les chercher. C’est surtout l’art d’échouer et de se servir de son “échec”. 😉

    Heureusement qu’un basketeur ne s’arrête pas à son premier panier raté, à son échec. Mais lui parlera d’une tentative et non pas d’un échec.
    On n’échoue pas dans une tentative, on essaie.

    Et là, Ninja de la vie !
    Y a que ça de vrai. 🙂

    Sinon, moi aussi je te dédie un éclair d’insulte : que la grande Hippopotomonstrosesquippedaliophobie, sois sur toi ! :o)
    l’Amibe_R Nard

    PS : Echec et réussite sont les deux faces d’une même pièce. Si tu ne mets pas la pièce dans la machine de la vie, tu ne joues jamais.

    • La peur des longs mots ?… Je la sens déjà peser sur moi ! 😉

      Merci l’Amibe de tous ces compléments d’information sur ce sujet si important. Tu soulignes tellement de choses primordiales que je ne sais pas par où commencer. Peut-être que confirmer que les grandes découvertes sont effectivement le fruit du hasard, même en dehors des scientifiques ? Ebay, Google, twitter et autres ne savaient pas qu’ils deviendraient si important pour les internautes. Ils ont essayé et la sérendipité a fait le reste. 😉

      Pareil pour les livres. Malgré tout le bien que je pense de ma série La femme sans peur, elle aurait très bien pu ne pas trouver son public… Tout comme mon autre série Les trois extases, qui ne l’a pas encore trouvé. Mais si je n’avais pas tenté, je ne l’aurais pas su… et n’aurais pas pu en tirer des enseignements importants. 😉 (Une notion difficile à faire comprendre aux écrivains…)

      Continue l’Amibe, j’adore quand tu “joues” les vieux sages. Tu apportes beaucoup de richesse à mes articles. 😉

  11. Jeannine says:

    Que d’enseignements dans tous ces échanges!

  12. Coucou Jean-Philippe

    Grâce à toi, j’ai pu mettre un nom sur la maladie que j’ai actuellement.
    Malheureusement, je suis en plein dans la kakorr-machin-chose et les
    prochains jours me le confirmeront ou pas, et si je peux guérir.

    Bonne journée

    • Merci Marie-Do ! On peut tous et toutes guérir mais on n’est jamais complètement immunisé. Il y a toujours de petites rechutes car nous repoussons constamment nos limites. 😉

  13. Annick says:

    Salut ! Alors là, tu m’as scotchée ! Vraiment ! Comme quoi, j’ai encore des à priori ! Quelle idée donc t’a traversée pour insulter tes gentils fans ! Pas mal occupée, et “refroidie” par ton mail j’ai repoussé la lecture jusqu’à maintenant car enfin posée et reposée ! Si je dois réagir autant que ce soit avec la tête froide, hein !
    Donc, avec une virée pour mettre les pieds dans l’eau au pied du Pont du Gard, beh oui, fais chaud et ça chauffe et une magnifique vision dans le ciel (voir FB), je suis rentrée décidée enfin à ouvrir “ce fameux mail”.
    Donc, scotchée, je suis. Du vocabulaire, j’apprends et pas n’importe lequel. Me voilà donc sortie des pathologies spsirituel… non spirituelles pour entrer dans le monde sacro-saint des verbiages uniques dont tu es spécialiste. Ceci étant un énorme compliment à ton encontre et une belle claque sur ma joue, secouant ainsi mes idées figées sur l’insulte.
    Voilà, bien réveillée maintenant, je rejoins avec joie le groupe pour une fois encore.
    Bien à toi. (euh surveille ta boite aux lettres ! 😉

    • Annick says:

      Je collectionne les donc… ils sont en soldes !

    • Merci Annick pour ton commentaire !

      Les visions sont partout ! Dans le ciel, dans l’eau, dans les boites à lettres, dans les mots et dans le sens qu’on y met. 😉

      Donc, très heureux de te retrouver pour un nouveau Cloudbraining !

  14. Simo says:

    MrJean-Philippe, vos mots sonnent comme de la magie dans mon esprit si perturbé. Un gros merci pour cet article.

  15. Salut Jean-Philippe!

    J’ai découvert ton blog ce matin (ou redécouvert peut-être). Merci pour tes écrits!

    Tes 5 points me font rappeler que le chemin est le but en soi. Rester en mouvement. Continuer.

    À bientôt.

  16. Carla says:

    Cool

  17. Morgane says:

    Dans la même lignée, voici mon témoignage en suivant la méthode Sashimi ! 🙂

    https://nedepoussieredetoiles.wordpress.com/2015/08/31/jean-philippe-touzeau-et-son-sashimi/

    Encore merci à Jean-Philippe pour ces précieux conseils 😉

  18. Excellent titre, accrocheur, comme je les aime ! Et article intéressant également. C’est vrai que la peur de l’échec, surtout en France, est très présente. D’ailleurs, comme l’a dit un politicien (que je ne citerai pas 😉 ) : “En France, il faut sortir de ce système où l’on a peur d’échouer et honte de réussir”.

    Au plaisir de te lire et à bientôt 🙂

    • Merci Hugo ! Oui, tout à fait d’accord avec toi. Célébrons nos succès personnels et ceux des gens qui nous entourent, cela manque vraiment dans notre culture. 😉

  19. Elea says:

    Bonjour Jean-Philippe.

    Votre article est tres intéressant .

    Je ne supporte pas l’échec et je suis un grosse perfectionniste.

    Mais je me soignerai et méditerai votre article car ça m’aidera beaucoup.

  20. Sarah says:

    Excellent article merci beaucoup. Il est très intéressant.
    Bonne continuation.

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