Marc Levy et moi, nous sommes amis

WTF ?

Si vous comprenez quelque chose au texte ci-dessous, faites-le moi savoir. Soit c’est hautement philosophique, soit il faut m’enfermer. Ou les deux. 😀

Et voilà, champagne ! Encore et encore !

Je viens de passer trois jours sur un petit nuage.

Oui, je viens de réaliser un de mes buts secrets – partagé sur Cloudbraining – et qui s’est réalisé bien plus tôt que je ne le pensais.

Mardi dernier, vous le savez peut-être, j’ai atteint la première place, toutes catégories, du classement des ventes d’ebooks sur Amazon.

J’ai même battu Marc Levy – un ami maintenant – en détrônant de la première place son nouveau roman, Et si c’était vrai pas vrai à faire refaire.

Bon, Marc (je me permets de l’appeler par son prénom car j’insiste, c’est un ami) n’avait pratiquement aucune chance face à moi. Pourquoi ? Parce que j’ai appliqué les trois secrets de la réussite que je vous livre immédiatement, gratuitement, sans superlancement. 😉


Et si c’était vrai

Premier secret : il faut viser haut.

Marc – mon très cher ami – l’a dit de belle façon dans son œuvre philosophique, il faut croire à l’impossible. C’est comme ça qu’on avance.

J’aurais pu effectivement me dire :

“Bon allez, je vais viser le top 50 d’Amazon, peut-être que ça va marcher, c’est comme au loto, avec un peu de chance j’y arriverai, si bla-bla-bla, si bla-bla-bla, si, si, si… “ (Non, ce n’est pas un extrait de livre de Marc Levy, pourtant ça y ressemble, hein ?)

Mais non. J’ai visé haut. Le top. Pourquoi ? Parce que je suis ambitieux, parce que j’ai les dents longues et parce que je suis intelligent (comme Marc) ?

Pas du tout.

J’ai appliqué bêtement ce que j’entends dire sur tous les blogs de développement personnel :

“Pour atteindre la lune, vise le soleil mon fils.” (Pas du Marc Levy, non plus.)

Et vous savez quoi ? ça maaaarche ! Alors, je vais finir par croire à la fameuse loi mathématique… comment s’appelle-t-elle déjà ? Vous savez, celle qui attire tout à vous ?… Voyons… c’est trop bête ça, j’oublie son nom… il y a le mot “traction” dedans… Bref, j’ai oublié mais ça va me revenir.

L’étrange voyage de monsieur Daldry

Deuxième secret : travailler.

Récemment, nous travaillions dur avec Marc. Nous étions accoudés au comptoir d’un night-club autour d’un dernier scotch. Nous avions vadrouillé ensemble toute la nuit au rythme du jazz (et de ses clubs) sur Fillmore Street, à quelques mètres du Golden Gate Bridge, dans un San Francisco endormi. C’est là que finalement, j’osais lui poser “la” question primordiale, finale, ontologique (il n’y a pas que Marc ou Michel Onfray qui savent utiliser des mots compliqués) :

“Tu sais que tu es mon pote Marc mais parfois, oui parfois, je ne te comprends pas. Pourquoi… ?”

Marc vide son verre d’un coup sec, comme seuls savent le faire les aventuriers aux-yeux-de-braise ayant une barbe de trois jours (tous les jours). Il essuie sa bouche du revers de la main et me dit d’une voix rauque, profondément, incroyablement, ontologiquement troublante :

“Pourquoi… quoi ?”

Je recouvre difficilement mes sens. Mais j’insiste :

“Pourquoi… pourquoi monsieur Daldry et pas monsieur Dupont, par exemple ?”

Face à la justesse de ma question, Marc rit. Mais quand Marc rit, ce n’est pas le commun des mortels qui rit, c’est le rire de Zeus, de Thor ou de Pavarotti qui résonne dans le night-club enfumé et moite. Les musiciens qui jouaient un Cole Porter s’interrompent, les jolies femmes se retournent pour savoir à quel crooner appartient ce rire ontologiquement sensuel. Le barman, Joe – ancien chauffeur de taxi – s’interrompt dans son travail d’essuyage de verres pour tendre l’oreille.

Le silence se fait.

Marc s’exprime.

“Daldry ? (Il prononce “Dèledraï”, avec un pur accent californien.) Daldry ?… what else ?”

Un soupir de soulagement collectif passe dans la salle.

Le saxophone reprend. Le brouhaha aussi. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai envie d’un café serré. Soudain, Michel (the vrai philosophe from Normandie), qui était – comme par hasard – de l’autre côté du comptoir, me tape sur l’épaule et me dit, tout en nettoyant ses lunettes :

“BHL, il ne pourrait pas parler français comme tous les bons philosophes ?”

Michel (qui est maintenant un autre de mes amis) remet ses lunettes et va pour reprendre son verre presque vide quand je lui attrape le poignet :

“Michel (oui, je l’appelle aussi par son prénom), il faut arrêter maintenant. Ce n’est pas Bernard-Henri, c’est Marc, le meilleur d’entre nous !”

Michel réajuste ses fines lunettes rectangulaires et me regarde d’un oeil troublé. Il y a même une pointe de jalousie dans ce regard, comme s’il annonçait la construction d’un surhomme (= Marc, pour ceux qui n’ont pas suivi). Il fronce les sourcils pour parler :

“Ontologiquement…”

Je l’interromps immédiatement.

“Oui je sais Michel, ontologiquement. Normalement. Habituellement. Mais c’est Marc, tu sais ? The Marc ! The number one (prononcez ouane) sur Amazon.”

Face à mon argument tranchant, face à ma rhétorique sans appel, Michel baisse la tête, passant sous les fourches caudines*, vaincu. J’ai l’impression d’assister au crépuscule d’une idole. C’est un peu triste. J’ai soif. De l’autre côté du comptoir, The Marc me pousse du coude :

What else ?”

Ça travaille dur.

Où es-tu ?

Troisième secret : never give up. (Ca sonne mieux en anglais).

On pourra dire tout ce que l’on voudra mais je vous dois la vérité : The Marc ne partage pas. L’addition par exemple, car c’est moi qui avait dû payer tous les drinks de cette nuit mémorable sur Fillmore Street.

Mais je m’accrochais.

The Marc ne partage pas la vedette non plus.

Mais je m’accrochais.

Ni son regard de braise.

Mais je m’accrochais.

Ni sa barbe de trois jours, ni sa voix shakespearienne

Je m’accrochais plus difficilement.

Ni même… ses capsules Nespresso.

Là, j’abandonnais… presque.

Heureusement, monsieur Amazon – un grand ami – est venu à ma rescousse. “The Marc ne veut pas partager ses jouets ?” m’a-t-il dit, “alors, je vais t’aider.”

Soudain, je n’abandonnais plus.

Je me sentais revivre. Je sortais à nouveau dans la rue, moi qui était resté prostré pendant des semaines, en manque de Nespresso et jaloux de The Marc.

Je le cherchais, je voulais le toiser du regard, je voulais envoyer un bon coup d’extincteur dans son regard de braise, je voulais lui arracher un à un les poils de sa barbe de trois jours avec un sécateur. “Où es-tu Marc?” criais-je en pleine rue. (Oui, je sais, un peu facile celle-là).

Mais The Marc se cachait, the fourbe. Il se terrait dans la grange de la ferme de Michel, quelque part en Normandie.

Finalement, je m’en moquais bien. Je souriais en pensant que finalement j’avais atteint mon but et que j’allais pouvoir montrer sur mon blog (ici), à mes lecteurs (vous), comment j’appliquais les principes du développement personnel (sans bulles).

Je pourrais même en faire un autre ebook intitulé, Les trois secrets, que je vendrais dans la boutique kindle d’Amazon.

Mais non, grand seigneur, je me grattais le menton où l’on pouvait deviner une barbe de deux jours (J’ai du mal avec trois jours), je remettais mes lunettes rectangulaires et je criais en levant les bras au ciel :

“Ontologie !”

Promis, demain j’arrête ce foutu champagne.

Epilogue

Depuis, The Marc n’est plus mon ami. On s’est fâchés.

Les capsules, ça passe encore.

Mais il m’a volé depuis, ma place de numéro un. Pourtant, soyons noble : cet enfoiré aimable confrère doit aussi vivre. Et vendre des livres. Soyons généreux et laissons-nous glisser doucement dans les profondeurs du classement d’Amazon.

Mais… je reviendrai !

What else ?

*Je sais aussi utiliser des expressions obscures.


Mise à jour : Pratiquement un an plus tard (mars 2013), on se recroise avec “The” Marc !

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(Photo : Thimothy Greig)

Commentaires

34 commentaires pour “Marc Levy et moi, nous sommes amis”
  1. Jean-Pierre says:

    Je suis épaté ! Félicitations à toi, tu le mérites bien !!!

    Mais tu vas devoir trouver un autre défi personnel maintenant, non ?

  2. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Jean-Pierre ! Tu t’en souviens sur Cloudbraining ?

    Des défis, je vais te dire, j’en ai assez pour cette année. 😀

  3. Il y a encore beaucoup de planète à découvrir, l’aventureux JP est prêt pour les aborder !

  4. Jean-Philippe says:

    Merci Didier ! Va falloir que je travaille mon regard de braise. 😉

    • stephanie says:

      Jp

      je confirme, il a vraiment un regard de braise et prend gentiment la pause photo, en s’excusant de notre attente de plus d’une heure pour dedicace.
      On verra si ce sera pareil cette annee !
      Par contre je ne savais pas que tu lisais Marc Levy.

      • Ah, une vraie fan, alors ? 🙂

        Oui, Stéphanie je lis du Levy car s’il vend autant, c’est qu’il y a une raison, non ? (Mais ne dis pas à The Marc que je lis aussi du Guillaume M.) 😉

        PS : … et des mangas !

        • Stéphanie says:

          C’est sans doute vrai. Il a une écriture très visuelle, scénaristique, bien à l’américaine. Je le croise chaque année au salon du livre. Je m’y rends d’ailleurs le 23 mars. Ma mère bien sûr ne va pas le lâcher lol. C’est elle la vraie fan. Personnellement je n’ai pas su finir ses trois derniers romans. Et l’année d’avant il était tellement fatigué qu’on n’a à peine pu lui arracher un sourire ou une parole. Nous étions déçues mais bon, le décalage horaire a eu raison de lui.

  5. Un petit conseil : regarde ta compagne avec ce regard de braise et demande lui son avis …

    😉

  6. Jean-Philippe says:

    Je viens de le faire Didier. Sa réponse ? “Arrête de jouer les Tom Cruise”, le tout en riant aux éclats. 8)

  7. C’est que tu as été bon !

    😉

  8. Jean-Philippe says:

    Oui merci ! A partir du moment où ça se termine en rires (même si ce n’était pas l’effet recherché), c’est tout bon. 😀

  9. Marie-Christine says:

    Bonjour Je m’appelle W ein stein.
    et je viens vous donne les ***** bien meritees.
    et les cocktails are ‘on the house’
    ..what else?

    PS …il n’y aura pas de ‘levy’

    🙂

  10. Jean-Philippe says:

    Harvey ou Albert ? 🙂

    Je ne sais pas si tout le monde va comprendre (il faut parler anglais) mais tu m’as bien fait rire.

  11. Marie-Christine says:

    Pardon, je m’en suis meme pas rendue compte.:(

    et les ‘cocktails’ sont au frais du patron.
    …what else ? Tout le monde connait George – c’est mon copain – 🙂

    Harvey et Albert- les deux bien sur –
    ils aiment les ‘stars’

    Bonne soiree et bonne continuation pour nous faire rire.
    Marie-Christine

  12. Christine says:

    Bravo, félicitations,

    Est-ce que tu pourrais nous le refaire (cet article) en
    poème francophone ?

    je me réjouis de bientôt partir en voyage avec mon Génie.

    Je te vois venir : “-Il est comment ton Génie ” ?

    Et le Tien ?
    Et le Vôtre ?

    Amitiés

  13. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Christine ! Poésie ? The Marc dirait que tu un Genius ! (A prononcer : Djinieusse) 8)

  14. Nadia says:

    Félicitations Jean-Philippe, faboulousssement cool ta job paie ! comme dirait mon cher et tendre ! means : tu le mérites bien !

    Bravo encore !

  15. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Nadia ! Venant de toi, qui est une fidèle depuis le tout début, ça me touche beaucoup. 😉

  16. Julien says:

    La je m’incline. Je me sens tout petit maintenant avec mon nouveau bouquin! Quoi qu’il en soit, c’est mérité. Bravo pour tout le boulot que tu accomplis!

  17. Jean-Philippe says:

    Merci Julien de prendre le temps de faire un petit saut sur mon blog ! Je sais que tu es très pris avec la sortie de ton nouvel ebook “The Life List“. J’avais une idée d’article pour lui mais désolé, le temps m’a manqué. 😉

    (Peut-être pour le #2?…)

  18. Bravo Jean-Philippe pour ton exploit, et j’espère que tu vas le réitérer ! Mais gare, j’arrive bientôt… 😉

  19. Jean-Philippe says:

    Merci pour tes compliments Olivier ! Je ne doute pas une seconde que tu prennes d’assaut – et sans problème – la première place du classement. 😀

  20. Thomas says:

    Cette news me rempli de joie pour toi Jean-Philippe ! Nous sommes même pas au milieu de l’année que tu as accompli un objectif ambitieux et symbolique. Je n’ai jamais douté en lisant tes histoires. La seule chose que je me dis en cet instant c’est que les mots ont réellement le pouvoir de créer, détruire et transformer ! Ce que j’apprécie particulièrement dans tes mots, c’est l’intention que tu y places, le choix de puiser dans ton expérience personnelle et des ressources variées afin d’offrir une opportunité constructive et transformatrice à tes lecteurs (et à toi même en passant ?).

    Mais que vas-tu faire le restant de l’année désormais ? J’ai ma petite idée : travailler, ne pas abandonner et… viser plus haut ? What else…

  21. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Thomas pour tes compliments !

    Ce que je vais faire maintenant ? Rien Continuer comme tu le dis, car ce n’est qu’une petite étape vers mon but. 😉

  22. Argancel says:

    Génial Jean-Philippe ! Quelle ascension.
    Bon allez il faut que je bosse un peu pour arriver moi aussi dans votre cours 🙂

  23. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Argancel ! Je trouve que tu te débrouilles déjà très bien avec tout ce que tu fais. 😉

  24. Marie christine says:

    Ah ahah I was in stitches reading the text again
    Sur le marque de cafe…

  25. Nous, c’est avec Guillaume qu’on est copains depuis hier. 🙂
    Mais Amazon nous a bien aidés aussi !!

  26. Mise à jour : Pratiquement un an plus tard, on se recroise avec “The” Marc !

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