Où est le bonheur ?

Par le 20 December 2010
dans Solutions simples

Où es-tu Meursault ?

Connaissez-vous Meursault ?

Est-ce que ce nom vous dit quelque chose ?

Il a pourtant marqué des générations de lecteurs. Le livre de poche dont il est le “héros” est le plus vendu en France.

Meursault, vous l’avez sans doute croisé au lycée, ou alors plus tard lorsque vous vous posiez, comme moi, de nombreuses questions sur le sens de la vie.

Meursault, c’est la figure centrale de L’Étranger, le premier livre publié par Albert Camus et son plus grand succès.

Rédaction

Non, je ne vais pas vous faire un exposé sur ce best-seller car je n’en ai ni le talent, ni l’envie. Mais alors pourquoi parler de Meursault ? Parce qu’à mon avis, il représente une idée du bonheur que j’essaie de ne pas oublier. Parfois, il m’arrive de me dire, “Pense à Meursault” et cela m’aide à prendre les évènements avec un plus de recul.

Quelle est la philosophie de vie de Meursault ? En fait, il n’en a pas. Il vit sa vie de façon anonyme, plate, un peu comme un automate. Lorsque sa mère décède et qu’il doit se rendre à son enterrement, il ne pleure pas. Il n’a pas de réaction. Il a même du mal à déterminer le jour exact de sa mort.

Il travaille mais il n’a aucune ambition. Il a des connaissances mais ce ne sont pas des amis. Il rencontre une jeune femme mais leur relation reste superficielle.

Vous allez me dire que ce Meursault, il a l’air bien ennuyeux. Alors qu’est-ce qu’il pourrait bien nous apprendre sur le bonheur ?

Dissertation

Sans dévoiler le reste du livre pour ceux et celles qui voudraient le lire ou relire, Meursault, va rencontrer de gros problèmes au point de se retrouver en prison. Et là, à un moment, il a – c’est comme ça que je le comprends – une sorte d’illumination. Dans cette prison où tout lui manque, il se rend compte que ce qu’il considérait comme la routine, ce qu’il considérait comme normal, ce à quoi il ne prêtait guère attention, était le bonheur.

Maintenant, privé de toutes ces petites choses comme un ciel bleu, le vent sur une plage ensoleillée ou la douceur de sa copine, Meursault comprend. Le bonheur, il le vivait tous les jours, sans s’en rendre compte.

Et il comprend l’absurdité d’un monde qui ne prend de sens que si on le veut bien.

C’est un peu comme lorsque l’on est malade. Je sais de quoi je parle car je viens de l’être pendant deux semaines. Je viens d’avoir un gros rhume qui a trainé et qui m’a rappelé combien c’était bon d’être en bonne santé en se levant le matin.

Mais, le moment où l’on comprend le plus ce qu’est le bonheur, c’est quand on est guéri et que l’on retrouve la santé. Pendant les premiers jours tout est beau, tout est fantastique, tout est intéressant.

Le ciel est vraiment bleu. 😉

Et puis, vous connaissez déjà la suite, la routine reprend le dessus, on oublie combien c’est bon de pouvoir juste respirer et marcher comme ça, librement…

Composition

Êtes-vous plutôt Meursault ? Si Camus a dressé son personnage de la sorte, c’est qu’il savait qu’il allait nous toucher. Nous avons tous et toutes un peu de Meursault en nous. Souvent, il nous faut un coup du “destin” plus ou moins violent pour comprendre le bonheur dans lequel nous vivons. Pour moi, tout récemment, ce fut un gros rhume, mais parfois, comme dans le cas de Meursault, c’est beaucoup plus grave.

Aux États-Unis, une étude très intéressante a été réalisée sur les anciens combattants de la guerre du Vietnam. Les chercheurs se sont rendus compte qu’ils étaient, en général et quelque soit leur situation sociale, plus heureux que ceux de leur génération qui avaient échappé à la conscription et donc, à la guerre.

Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’il faut connaitre le malheur pour comprendre son bonheur ?

Dissertation

Mais ce n’est pas de notre faute si nous n’avons pas connu de grand malheur dans notre existence. On ne va pas quand même se forcer à se mettre dans des situations dangereuses.

Alors que faire ?

Moi je pense que l’une des solutions, c’est de voyager et d’aller voir ce qu’il se passe dans d’autre pays. Aurélien, en ce moment en Colombie, comprend sans problème la valeur de la vie. Julien, Fabrice et Mohamed, eux aussi grands voyageurs ont leur mot à dire. Mais attention, il y a voyager et voyager. J’aime les grands palaces et le confort d’une suite mais ce n’est pas comme ça que je vais aller à la rencontre des gens. Pour avoir quelques recommandations, suivez les conseils de Paulo Coelho.

Et puis, il y a ceux et celles qui se “décarcassent” pour vous faire comprendre ça. Par exemple, Joanna sur son blog Moodstep où elle recueille avec beaucoup de talent les petits bouts de bonheur de chacun.

Enfin, moi, j’ai une autre méthode que je ne veux pas trop vous recommander car peut-être qu’elle ne vous correspond pas vraiment. J’utilise la visualisation négative dont l’origine remonte aux philosophes grecs stoïques.

C’est quelque chose que je développerai plus en détail dans un prochain article mais, pour résumer, le stoïque est quelqu’un qui jouit de son bonheur ici et maintenant avec simplicité car il sait que demain, tout pourrait se terminer brusquement. C’est ça, la visualisation négative et je vous garantis que le moindre “bonjour” avec la caissière de votre supermarché prend une toute autre dimension. J’ai bien conscience que tout le monde n’apprécie pas ce type de visualisation car souvent cela sonne macabre, comme si on s’attendait à tout moment à un malheur. Je ne suis pas d’accord avec cette idée et j’en reparlerai plus tard. 🙂

Futuration

Il y a aussi bien sûr, plein d’autres façons de trouver le grand B. Je ne possède pas l’unique clef du bonheur. 😉

Mais, s’il est quelque chose qui attire le bonheur sans avoir à le chercher, c’est bien de prévoir un objectif sur lequel on est motivé et d’agir dessus. De ressentir le bien-être qui se produit lorsque l’on se plonge dans quelque chose que l’on aime faire et ainsi, d’avancer petit à petit.

En ce moment, je suis en plein travail sur mon projet Cloudbraining. Alors oui, c’est vraiment le bonheur pour moi. Ceci dit, c’est un challenge qui pourrait aussi vous intéresser. Je ne dis pas qu’il vous apportera le bonheur d’un coup mais au moins, je vous garantis qu’il vous permettra d’avancer dans votre vie.

Pensez à Meursault ! 😉

(Photo : notsogoodphotography)

Commentaires

9 commentaires pour “Où est le bonheur ?”
  1. Milène says:

    Je pense à Meursault (pas le fromage, hein !), mais aussi aux stoïciens qui m’ont ouverts les yeux il y a longtemps. Je pense à Sénèque, à Marc-Aurèle dont les livres sont toujours ouverts à la maison (“Pensées” aussi, dans mon sac à main…)
    Tu as raison Jean-Philippe, ne courons pas après l’idée du bonheur que nous nous faisons (tu sais, celle où tout est rose, sans guerre, sans maladie, sans mort, sans chômage, sans crise etc)… non, le bonheur est ici et maintenant ! Parce que “demain”, qui sait ?…

  2. Jean-Philippe says:

    Merci Milène ! Oui tout à fait d’accord avec toi… mais le fromage, je prends aussi. 😉

  3. Joanna says:

    Aaaaah déjà merci pour la citation Ducros 🙂 Pour ce qui est des solutions et de la visualisation négative, la mienne est venue petite avec la peur de la mort et donc l’envie de profiter de chaque journée. Aujourd’hui cette peur m’a quittée mais je n’en ai pas oublié la leçon qui est d’aimer, d’observer même le plus banal car tout est merveille dans ce monde.
    Cloudbraining, cloudbraining… teaser de fou. J’ai hâte.
    Bonnes fêtes Jean-Philippe.

  4. Jean-Philippe says:

    merci pour ton commentaire Joanna ! Comme Milène, tu as découvert le stoïcisme si jeune ! Est-ce un atout ? Je pense que oui dans la vie. 🙂

    PS : Je tease, je tease mais bon, il va bien falloir que je lève un coin du voile quand même ! 😀

  5. Joel says:

    Pour moi, le bonheur, c’est de le chercher.

  6. Jean-Philippe says:

    Merci Joel de partager ta méthode ! C’est direct et simple… 😉

  7. Bonjour Jean-Philippe, merci pour la citation ! Le bonheur je serais incapable de décrire ce que c’est, mais si ça ressemble à la vie plate de Meursault alors je n’en veux pas, moi je veux VIVRE 🙂

  8. Jean-Philippe says:

    Oui merci Aurélien, on a tous et toutes remarqué que tu n’hésites pas à prendre la vie à bout de bras ! Bon courage pour ton nouveau projet. 😉

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