La crise est une bénédiction

La symbolique de la crise que l'on résout de soi-même est là. Vous la voyez ?

Nous sommes dans un temps de crise. Oh, la belle affaire ! Pour vous je ne sais pas mais pour moi cela ne change pas grand chose. Je suis toujours vivant. Je respire. Et vous aussi. Cela veut dire qu’il y a un potentiel en vous. Où que vous soyez dans l’échelle sociale. Du SDF au cadre fraîchement débarqué vous avez tous et toutes une possibilité de changer les choses.

Alors, il faut savoir s’adapter. Cela a toujours été une grande caractéristique de l’évolution humaine et animale et ce n’est pas une crise comme celle que nous vivons en ce moment qui va nous stopper. Vous vous pensez pris au piège ? Je vous dis que vous avez des trésors en vous. Vous pensez que la crise arrive vraiment au mauvais moment ? Je vous dis que c’est une bénédiction ! (D’ailleurs, y a-t-il un “bon moment” pour avoir une crise économique sur le dos ?)

Vous me prenez pour un inconscient ? Alors donnez-moi deux minutes, le temps d’arriver en bas de cet article. 😉

Le grand nettoyage

Une période de crise c’est comme un challenge, tout dépend de l’angle par lequel vous la prenez. Si vous y rentrez à reculons, en vous plaignant et en imaginant toutes les catastrophes qui vont vous arriver… et bien c’est en gros ce qui va se passer.

D’un autre côté, si vous décidez de voir comment cette crise pourrait vous être utile, quels changements vous pourriez accomplir dans votre vie, là oui vous attaquez cette situation par le bon bout. Et vous allez vous rendre compte que vous n’êtes pas sans pouvoir.

Une crise c’est comme un grand filtre qui permet de faire le tri dans son existence.

D’abord les amis. Si vous êtes dans une situation bien différente à celle où vous vous trouviez il y a quelques mois, si vous ne pouvez plus vous permettre le même train de vie qu’avant, quels sont ceux qui vous sont restes fidèles ? Quels sont ceux qui sont restés auprès de vous ? Quels sont ceux qui ne vous reconnaissent plus ? Qui ont “oublié” de vous téléphoner ? Qui ont mystérieusement trop de rendez-vous ?

Vous voyez, déjà, la crise est utile pour savoir qui sont ses vrais amis.

Ensuite, puisque vous n’avez plus les moyens de vivre comme avant, vous avez donc réduit drastiquement votre train de vie. Là aussi, comme pour les amis, vous vous rendez compte de tout le superflu dont vous étiez entouré. Vous comprenez que toutes ces choses inutiles que vous considériez essentielles, ne le sont pas. Vous pouvez vous en passer. Ça, c’est peut-être, une grande découverte.

Pourtant ce n’est pas nouveau. Cela s’appelle la simplicité et vous permet de vivre en allant à l’essentiel. Vous pouvez vous débarrasser des cartons bourrés de reliques du passé qui s’entassent dans vos placards. Vous n’avez plus cette pression de vous habiller systématiquement avec de grandes marques. Vous éclaircissez votre existence. Vous créez de l’espace chez vous et dans votre tête. Un espace bien nécessaire pour être plus créatif. Ainsi vous respirez mieux. Et en plus vous économisez. 🙂

Rapprochement

Dans le cadre de la famille, une crise est un bon moyen d’en rapprocher tous ses membres. Un “conseil” familial est réuni. On va devoir réduire les dépenses. Il y aura moins de ciné, moins de sorties restaurants. Qu’est-ce qu’on pourrait faire à la place ? Chacun, du plus petit au plus grand donne son point de vue. Il y a aussi de nouvelles tâches à se partager parce que, par exemple, on n’a plus les moyens de payer une femme de ménage. Qui fait quoi ?

Tout ceci produit un effet bénéfique sur la famille si chacun y met du sien. Au lieu de devenir aigri, de critiquer les politiques, les économistes, les patrons, les pays qui produisent plus, au lieu de se lamenter, on cherche des solutions et les liens familiaux s’en trouvent renforcés. Chacun se rend compte que l’on vivait en surabondance et que finalement on peut vivre avec peu. Je le sais, je suis passé par là.

Également, quel exemple pour les plus jeunes ! Ils comprennent, en le vivant au jour le jour, que les ressources ne sont pas inépuisables, que chacun a des responsabilités et que, tenir sa parole, c’est respecter les autres. Ils seront les leaders de demain, ne l’oublions pas. 😉

Prendre de l’avance

vous vouliez vous lancer. Créer votre affaire. Vous aviez rédigé les business-plans, fait des estimations, préparé les en-têtes. La crise vous est tombée dessus. Effrayé, vous avez décidé de retarder tout ça en attendant des jours meilleurs. Au contraire ! Soit vous y allez tout de suite, soit vous redéfinissez rapidement votre idée de facon à l’adapter à la crise, avant d’attaquer.

Si votre idée ne nécessite que peu d’investissements, c’est maintenant qu’il faut vous lancer. C’est maintenant qu’il faut devenir un auto entrepreneur et tester votre idée. En ce moment, c’est dur. Votre clients potentiels y regardent à deux fois avant de faire des achats. Alors si ce que vous avez à leur offrir est réellement utile et résout un de leurs problèmes, vous allez décoller en douceur. Sinon, vous saurez très rapidement que votre idée n’était pas bonne et vous pourrez passer à autre chose. Pourquoi voudriez-vous attendre la fin de la crise pour le savoir ?

Deuxièmement, en temps de crise, il y a moins de concurrence. Tous les autres ont peur et attendent des jours meilleurs. Mais vous, non. Vous êtes là, dans les tranchées, à bâtir votre entreprise et votre réputation avec des moyens modestes mais suffisants. Vous avez ainsi plus d’opportunités de rencontrer de nouveaux clients. Si vous attendez l’éventuelle prochaine période de prospérité pour vous lancer, vous ferez exactement comme tout le monde  et, à ce moment-là, évidemment, la concurrence sera acharnée.

Enfin, en débutant dès maintenant, en construisant petit à petit les bases de votre business, vous vous offrez une expérience irremplaçable. D’abord parce qu’en temps de crise, c’est plus difficile de gérer sa boite et ensuite, parce que lorsque tous les autres vont démarrer et se lancer, ils n’auront pas ce vécu entrepreneurial et ne pourront pas concurrencer tous vos acquis de la “période des tranchées”, quand c’était dur.

Donc n’attendez pas. Travaillez sur un micro-budget (de toute façon vous n’avez pas le choix), soyez imaginatif et vous verrez que vous apprendrez beaucoup, tout en faisant des miracles.

Alors qui a dit que la crise était mauvaise ? Non, j’insiste encore une fois ! La crise est la bienvenue, elle est comme un filtre qui révèle les problèmes, les choses qui ne vont pas, que l’on cachait pendant la prospérité économique et qui, dans le domaine professionnel ou familial, ont besoin d’être résolus.

Bénissons la crise? Presque. 😉

(Photo : askthepixel)

Commentaires

21 commentaires pour “La crise est une bénédiction”
  1. mounaque says:

    c’est vrai que faire un tour d’horizon de la manière dont on gère notre vie (avec toutes ses “pollutions”) peut être utile .. !
    En gardant la tête froide on peux examiner les situations qui se présentent pour anticiper et rebondir. De toute manière l’affolement n’a jamais rien résolu et bloque surtout l’imagination.
    Encore un très bon article.

  2. Jean-Philippe says:

    Merci Mounaque ! et bon complément d’information. 😉

  3. Thomas says:

    Je partage entièrement ton avis. Une crise permet de prendre conscience de ce qui n’a pas fonctionné et de ce qui peut être amélioré ou changé. D’ailleurs, ne dit-on pas que les “crises de couple” sont un bon signe ? C’est le meilleur moment pour dire à “l’autre” ce qui ne va pas et de se remettre en harmonie sur un horizon serein.

    Côté affaire, une crise donne l’avantage aux entreprises qui mettent en avant des qualités humaines dans leur business. Comme tu le soulignes, cette période est propice à un rapprochement de l’humain.

    Merci de partager ce point de vue positif (car au fond, c’est nous qui avons le pouvoir de choisir COMMENT vivre une crise). ça fait du bien et surtout, ça change des nouvelles catastrophiques qu’on lit sur le papier (qui a pensé à la presse ;-)).

    Bonne fin de semaine à toi.

  4. AMie says:

    Il me semble que la crise en soi n’est ni bonne ni mauvaise. Comme n’importe quelle énergie. C’est l’usage qu’on en fait qui la rend bonne ou mauvaise. Ainsi, le feu peut détruire une forêt ou cuire nos aliments, l’eau peut inonder ou irriguer, le vent peut emporter les toits ou faire avancer le bateau et la foudre nous rendre infirme… ou amoureux. 😉
    Les journaux présentent la crise économique comme une catastrophe et c’en est une pour ceux qui fondent toute leur existence sur la réussite économique. Mais l’être humain est multidimensionnel. Il y a mille et une autre façons d’exister et de réussir.
    La crise est la bienvenue, elle va conduire à l’éclosion de nouveaux hommes fluides 😉
    Bonne journée à tous !

  5. Jean-Philippe says:

    @Thomas Merci beaucoup et je te rejoins tout à fait sur l’aspect “presse” dont tu parles. Tu as raison, c’est bien nous qui décidons. 😉

    @AMie Merci pour ce beau commentaire ! C’est vrai la crise n’est ni bonne, ni mauvaise mais, comme tout le monde en parle et réagit avec peur, cela permet à d’autres d’en tirer encore plus d’éléments positifs que j’ai cités dans mon article. Si tout le monde réagissait comme toi, la crise, on ne s’en rendrait même pas compte et, nous serions déjà en train de faire notre révo perso pour devenir, comme tu l’as si gentiment rappelé, des Hommes fluides. 😀

  6. Nathalie says:

    Vive les Hommes fluides et merci la crise 😉

  7. Nathalie says:

    et surtout grazie Jean Philippe 🙂

  8. Rémy says:

    Je reprendrai une phrase de Bernard Tapie (on aime ou pas, mais c’est un grand businessman!):
    “C’est en période de crise que j’ai réussir les plus beaux coups!”

  9. Jean-Philippe says:

    @Nathalie C’est tout mon plaisir. 😉

    @Rémy Ça dépend de ce que tu entends par grand businessman. 😉 Je ne suis pas certain que tout le monde soit d’accord. Tu as raison, si mes souvenirs sont bons, il avait du flair pour racheter des entreprises en difficulté, les remettre en selle et en tirer des bénéfices. Maintenant, tout ça pour… quoi ? Je ne juge pas ses actions mais je me demande s’il pouvait revenir en arrière, est-ce qu’il ferait la même chose ? Je pense qu’il a, en partie, gaspillé ses talents. Mais comme je ne vis plus en France depuis longtemps, je ne sais pas quelle image il a maintenant. Peut-être qu’il a changé ?

  10. fraZck says:

    Ton article rappelle très bien qu’avant d’être des “machines” au service de l’économie, nous sommes avant tout des êtres humains, avec des rapports entre nous. Comme tu le dis, ça ressert les liens pour, peut-être, d’autres crises…mais de rire cette fois 😉

  11. Sam says:

    Très bon article, ca change du discours habituel !…

  12. Jean-Philippe says:

    @fraZck Nous sommes au service de l’économie parce que nous le voulons bien. Cette crise justement, nous montre peut-être les limites d’un système qu’il faut repenser en mettant l’homme au centre, pas le profit-à-tout-prix.

    Les crises de rire ? J’en veux tous les jours ! 🙂

    @Sam Merci ! Et ça, chacun et chacune peut le faire. 😉

  13. Laure says:

    Je pense que tout evênement est là pour nous faire avancer.La crise en est un..Faire le vide dans nos placards,nos têtes,et notre entourage ,ça fait souvent du bien..L’important est d’arriver à nous changer nous mêmes de l’intérieur afin de ne pas recommencer les mêmes erreurs par la suite…sinon tous les ans, on sera à nouveau obligé de refaire le vide etc etc…Je trouve que l’intérieur est beaucoup difficile à changer que l’extérieur !

  14. LaForêt says:

    Comme chacun des commentateurs précédents, je dis : très bon article.

    Repenser ses dépenses, repenser son organisation et la répartition des tâches, repenser son échelle de valeurs, repenser son activité, tout cela est possible et bénéfique. Cela nécessite quelques efforts mais surtout, selon moi, de prendre suffisamment de recul pour reconnaître ses propres choix non optimum antérieurs (donc sa responsabilité) sans tomber dans l’auto-flagellation (le dénigrement de soi).

    Nous sommes tous des êtres riches, comme tu le dis si bien “nous recelons des trésors” qui ne méritent que d’être utiliser. Encore faut-il, souvent dans un premier temps, ne pas accuser “les autres” de ne pas les voir pour, souvent dans un deuxième temps, se réduire, s’amoindrir, se minimiser.

    Dur exercice entre responsabilité et honnêteté 🙂 puisque nous ne serions pas honnête en pensant que tout est de la faute des autres ET nous ne serions pas honnête non plus en imaginant que nous sommes des moins que rien. Fluides et funambules, c’est plutôt ce regard là que je recommande à mon tour

    🙂 LaForêt

  15. Jean-Philippe says:

    @Laure Joliment dit ! C’est tout à fait vrai. 🙂

    @LaForêt On en redemande ! Merci pour toutes ces précisions si justes. Belle analyse que chacun devrait méditer. 😉

  16. Céline says:

    C’est tout à fait ça, mais il faut tout de même une bonne dose d’optimisme 😉
    Pour les amis, oui, mais pour la famille ce n’est pas toujours facile à comprendre.

  17. Jean-Philippe says:

    @Céline Sais-tu que l’optimisme ça peut s’apprendre. Une nature tourmentée peut devenir plus guillerette. Cela s’appelle la thérapie cognitive et c’est très efficace. [C’est très amusant car sur wikipédia, la page existe en une quinzaine de langues mais pas en français…] Bonne chance aux télémates ! Tu es déjà dans la fluidité. 😉

  18. Fabien.js says:

    C’est la philosophie du “ce qui ne me tue pas me rend plus fort”.

    Donc la crise oui, tant qu’on y survit… Attention à cette limite.

    De toute faço, crise ou pas crise, il faut bien vivre. C’est un peu facile de baisser les bras en invoquant une méchante crise.

  19. Jean-Philippe says:

    @Fabien.js Merci Fabien ! La crise n’a de nom que pour ceux et celles qui regardent trop la télé. A ma connaissance, il n’y a pas de famine généralisé en France. Certes la situation n’est pas la meilleure. Mais c’est quoi cette “meilleure” ? Là est toute la question. 😉

  20. Lyse says:

    oui Jean-Philippe, il y a du potentiel dans chacun de nous. Oui chaque individu est perfectible et en mouvement…
    encore faut-il qu’il le sache, ou qu’il ait encore la force de cette prise de conscience!
    Et surtout, qu’il puisse encore voir le reflet de “la croyance en ce potentiel” dans le regard de l’autre.

    Tu dis :”Du SDF au cadre fraîchement débarqué vous avez tous et toutes une possibilité de changer les choses.”

    Le “Sans Domicile Fixe ” (je préfère utiliser les mots plus signifiants qu’un sigle) ne peut plus croire en lui, “s’il lit dans mon regard que je ne crois plus en lui.”
    Il est toujours délicat de faire des généralités, mais il y a pourtant une réalité à prendre en compte dans tout cela.

    Dans un autre domaine, j’ai été amenée à faire de l’accompagnement de détenus en centrale. Il s’agissait d’hommes qui pour la plupart, avait commis des homicides, et avaient des peines allant jusqu’à 30 ans de réclusion.
    je peux t’assurer que je suis quelqu’un qui a foi dans les facultés de rebondissement de l’Homme. Et pourtant, là, j’ai mainte fois douté: 🙁
    Non pas à cause de l’acte commis “avant”, mais parce que les dommages causés par l’incarcération sont bien souvent irréparables, et ce, pour les plus fragiles d’entre eux. (psychologiquement)
    J’ai été en contact avec des détenus sur le point de sortir, et je savais que certains d’entre eux serait des “errants” dans l’année qui viendrait.
    Souvent je me suis demandée quel message d’espoir leur transmettre?
    Ils avaient si peur de ce qui les attendait, et je ne trouvais pas les mots pour les rassurer… car je savais qu’ils avaient raison d’avoir peur.

    Donc voilà…
    Quel niveau de souffrance physique et morale, permet encore un rebondissemnt?
    L’Élan Vital est-il le même pour tout le monde et dans toutes circonstances?

    “Que puis-je voir dans le regard de l’autre lorsque je sombre dans le caniveau, qui puisse encore me donner le courage d’avancer? ” (je ne parle même pas de monter un escalator!) 😉

    Ce sont des questions que je me pose encore et pour lesquelles je n’ai toujours pas de réponse.
    Et sans doute pas prête d’en avoir!

    merci pour tes écrits qui éveillent en moi des réflexions que j’avais un peu perdu de vue!:)

  21. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Lyse de faire avancer la réflexion. Les exemples dont tu parles sont poignants mais ne correspondent pas à ce que j’avais en tête en écrivant mon article. J’avais une vision plus généraliste du sujet mais, ce n’est pas une raison pour oublier ceux ou celles qui sont dans des situations très particulières comme ces détenus.

    Je salue ici le travail que tu as effectué. Non pas que je veuille te jeter des fleurs juste honorer un être humain qui respecte tous ses égaux, chose que nous oublions souvent de faire.

    Merci encore, par tes commentaires, de nous ouvrir les yeux sur des choses auxquelles nous ne pensons pas et de nous extraire, le temps de lire tes quelques lignes, de nos pensées généralistes, parfois trop confortables. 😉

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