Qu’avez-vous fait de vos années 10 ?

Par le 28 December 2009
dans Changer les règles

Il est beau ce calendrier... et ce n'est pas celui de 2012 !

Dans quelques jours nous allons franchir la nouvelle année. Celle qui marque la fin de la première décennie* de ce XXIème siècle. Finies ces paires de lunettes en forme de “2000 quelque chose” où les deux zéros du milieu couvraient les yeux. Finies les dates très uniques, quoiqu’il nous en reste quelques unes en réserve.

On a parfois du mal à croire que 10 ans ce sont déjà écoulés depuis le changement de millénaire. Le temps passe vite, extrêmement vite. C’est une raison supplémentaire pour bien faire attention à nos choix, à ce que nous décidons de faire de nos vies.

Nous avons l’habitude de regrouper les années par groupe de dix. On parle des années 70 ou des années 80 et, bien sûr, nous avons tous des souvenirs datant des années 90. Alors, avec le passage à l’an 2010, je voudrais que vous vous projetiez à la fin de l’année 2019 et que vous vous posiez cette question : “Qu’avez-vous fait de vos années 10 ?”

Sortir du quotidien

Les années 10, ce sont les années qui vont commencer dans quelques jours, une décennie qui s’ouvre avec plein de possibilités et d’opportunités. Comment voudriez-vous vous voir au soir de l’année 2019 ? Quels accomplissements voudriez-vous avoir réussi ? Quelles actions voudriez-vous avoir achevé ?

A ceux qui disent que ce n’est pas le moment de prendre de risques et de se lancer dans de nouveaux projets à cause de la crise, je leur dis qu’ils se méprennent. En fait, il n’y a jamais de moment parfait pour débuter. Il y aura toujours des conditions plus ou moins bancales. Attendre les conditions parfaites, c’est juste une excuse que l’on se donne pour ne pas s’engager et ne pas affronter ses peurs. Je vous dirais que vos peurs ne sont pas ce que vous croyez. Si vous agissez, si vous prenez l’initiative, dans le feu de l’action, vos peurs disparaissent. Au bout d’un certain temps, vous rirez de ces petites angoisses qui vous paraissaient monstrueuses, car créées et exagérées dans votre tête.

Peut-être que, si vous aviez affronté vos peurs dans les années 2000 qui s’achèvent, vous auriez pu accomplir de grandes choses. Vous auriez pu changer des habitudes de votre personnalité, manger plus sain, vous lever plus tôt, etc… Ou alors vous auriez pu lancer votre biz, lâcher votre créativité, vous lancer un nouveau défi. Eric Dupin l’a fait en 2003, Pascale Weeks en 2004 ou Bertrand Quesada en 2007.

Vous auriez pu mais vous ne l’avez peut-être pas fait parce que vous ne saviez pas, parce que vous n’aviez pas pris conscience de certaines choses. Vous étiez dans la boite. Et le temps a passé. Où est-il passé ? Au bureau, bien sûr. Devant la télé, évidemment. Avec des gens inintéressants, parfois. Mais il n’est jamais trop tard. Maintenant vous savez. 🙂

Les années 10 qui vont commencer sont une nouvelle opportunité. Elles vont de toute façon s’écouler, minute par minute, inéluctablement. Alors que voudriez-vous vous dire dans une dizaine d’années ? J’ai fait ceci, j’ai amélioré cela en moi, je suis parti 6 mois dans tel pays ou alors, préfèreriez-vous avouer qu’il y avait vraiment de bonnes séries à la télé, que les jeux vidéos étaient vraiment bien, que votre canapé était extrêmement confortable ?

Rendons à César

Mais cette idée de se projeter en avant d’une décennie n’est pas de moi. Je m’inspire librement d’un article de Seth Godin qui parut dans le magazine américain Fast Company, en mai 2003. Vous pouvez en voir une copie plus récente ici. Lorsque je l’ai lu, cela avait été comme une révélation pour moi. J’avais vécu toutes les années du boom de l’internet au cœur de la Californie, tentant ma chance plusieurs fois et je pensais être passé complètement à côté de cette vague. Un peu déprimé, je me disais qu’avec la crise (oui, il y avait bien une crise à l’époque, après l’éclatement de la bulle internet !), je n’étais pas prêt de me lancer dans de nouvelles aventures.

En lisant cet article de Seth Godin, je compris vraiment qu’il n’y avait pas un moment spécial pour réussir dans ses entreprises personnelles ou professionnelles. Il fallait juste du temps et de la persévérance. Un peu de chance aussi. Le tout c’était de se lancer. Notre vie est faite pour ça. C’est bien dans les années 2000 qu’ont débuté modestement des choses comme facebook, twitter ou wikio. J’ai compris qu’à tout moment, on peut faire ce fameux premier pas qui nous engage dans un processus d’éveil de soi, de créativité et dans un voyage excitant vers l’inconnu. 🙂

Rendez-vous dans dix ans

Peut-être que vous pouvez garder dans un coin de votre ordinateur le titre de cet article. Ou alors, écrivez-le sur un bout de papier et accrochez-le quelque part chez vous, là où vous pourrez le voir régulièrement. Sinon, la routine pourrait reprendre le dessus. La société ne veut pas que vous sortiez du train-train et tout est fait pour que vous y restiez, confortablement installé dans votre quotidien.

Quand vous vous posez cette question, vous réagissez, vous vous levez, vous jetez la télécommande dans un coin et vous foncez ! Car un jour, moins lointain que vous ne le pensez, vous vous poserez cette question : “qu’ai-je fait de mes années 10 ?”

(Photo : Michael McCarty)

*Je sais que le vrai début de la nouvelle décennie est 2011, mais bon, juste avant la Saint Sylvestre, restons dans une atmosphère festive. 😉

Commentaires

19 commentaires pour “Qu’avez-vous fait de vos années 10 ?”
  1. Alex says:

    10 ans c’est beaucoup mais comme tu le dis si bien ça peut passer vraiment vite et qu’on le veuille ou non les minutes s’écoule et le compte à rebours est déjà lancé.

    J’avais jamais pensé à 10 ans, mais je pense que ça peut être intéressant de s’écrire une lettre à ouvrir dans 10 ans en y mettant nos espoirs et notre idée de notre futur moi. Cette lettre ne serait ouverte que 10 ans plus tard, comme une sorte de time capsule. D’ailleurs je viens de faire une recherche et il y a un service: http://www.futureme.org/ qui permet de s’envoyer un email pour plus tard. Ca peut être une bonne occasion 🙂

    Bonne fêtes Jean Philippe et très bonne année à venir!

  2. Jean-Philippe says:

    Merci Alex pour ton commentaire et ce lien très original. 10 ans ça passe vite mais cela ne veut pas dire que l’on va faire une seule chose pendant toutes ces années. Ceci dit, je pense qu’il faut prendre conscience combien elles sont précieuses et ne pas hésiter à faire des trucs un peu “spéciaux“ par rapport à notre routine.

    Comme je dis souvent, on a qu’une seule vie et quand on est mort, c’est trop tard pour s’autoriser à faire des choses sortant de l’ordinaire. 🙂

    Très bonne année à toi aussi !

  3. Marie Ben says:

    Bonjour Jean Philippe,

    J’aime bien cette réflexion sur les dizaines. Je pense que c’est par nature l’unité de temps du changement. La bonne échelle pour “peser” les micros changements du quotidien et les souvent très artificiels voeux que l’on se fait à la nouvelle année.

    Ceci rejoint ma réflexion sur les “grands anniversaires” et en particulier les “40”. Le calendrier nous donne comme cela quelques occasions de se mettre “hors le temps”, de prendre le recul nécessaire pour modifier le cours de notre vie. Sachons les saisir. Sachons nous en emparer. Devenons les “maitres” du temps 😉

    Joyeuses fêtes à toi et à toute la communauté de la “sardine en liberté”.

  4. Jean-Philippe says:

    Oui Marie Ben, très bonne réflexion ! Nous sommes les maitres de notre temps, si nous le désirons. 😉

    Tu m’as bien fait rire avec “la sardine en liberté“ ! Superbe année à toi aussi !

  5. Thomas says:

    J’aime l’idée des “10”. C’est non seulement original mais cela permet de se donner des grandes lignes qui participent au sens que l’on souhaite donner à sa vie. En même temps, cela nous fait prendre conscience que 10 années passent vite et que la vie n’est pas indéterminée…

    Donc, de réfléchir aux 10 prochaines années nous permet de poser des étapes le long de notre chemin. Merci pour ces belles réflexions et bon après midi à toi !

  6. Jean-Philippe says:

    Merci Thomas ! C’est exactement le but de cet exercice. La vie n’est pas infinie… autant se bouger maintenant et ne pas attendre le moment “parfait”. 😉

  7. Stan says:

    Belles pensées,

    Le fait d’avoir une vision à long terme aide effectivement à tenir le cap !

    Bonne année à tous !

  8. Personnellement j’ai divisé les 10 dernières en 3 grandes parties …

    2 planifiés la 3ème plutôt subi.
    Les 5 premières j’étais dans l’armée pour un contrat de 5 ans que j’ai pleinement vécu et abouti.
    Je l’ai quitté pour voyager, j’ai donc commencé mes différents voyage (en famille) pour finir dans un arbre lors d’un retour fugace en métropole.

    J’ai donc consacré la fin de la décennie (3 ans) en rééducation, convalescence 🙂

    Normalement je dois débuter la prochaine décennie en forme près à reprendre le cours de mes projets et pourquoi pas de mes voyages planifiés pour la décennie passée mais qui reste à faire (les voyages). 😉

  9. Sinon de manière plus liée avec l’article, habituellement je fais le point à l’année …

    J’avais dans le passé rencontré un vieux monsieur (70 bien tassé) qui bien qu’il avait eu une vie professionnelle internationale palpitante, un train de vie et une petite fortune confortable, trouvais qu’il avait gâché une grande partie de sa vie …

    Il m’avait dit un truc du genre “ni remords, ni regrets” (je simplifie).
    Quelque soit tes choix fais en sorte de ne pas avoir à les regretter (actions réalisées) et ne pas avoir de remords (pour ce que l’on ose pas faire).

    Chaque année doit donc être le juste équilibre entre un regret et un remord. (ou plus).

    Si on a fait quelque chose le regret de l’avoir fait doit être moins important que le remord de n’avoir pas pu faire ce que l’on aurait pu faire à la place de ce que l’on a fait.

    Ainsi si nos regrets de l’année s’équilibrent avec nos remords, ce que l’on a accompli doit nous porter avec fierté et ce pourquoi on a des remords doit encore pouvoir être accompli dans l’année qui vient (ou les années).

    Cela devrait permettre de cheminer lentement mais surement par étape à moyen terme vers un objectif à long terme. J’appliquais sans le savoir cette façon de penser avant de le côtoyer (peut être cette “philosophie” qui nous rapprochait malgré nos 50 ans d’écart). Toujours est il qu’aujourd’hui, malgré 3 ans passé à échanger avec un platane j’arrive à équilibrer mes années et a tirer un bilan positif de ces 15 dernières années.

    Maintenant il faut voir si les plans pour les 10 prochaines années seront positifs et si les objectifs seront cautions a regrets ou a remords mais pour l’instant je tiens le bon bout :p

  10. Jean-Philippe says:

    @Stan Merci ! Toi aussi bonne année. 🙂

    @Manu (Infirmier) Je te remercie beaucoup de nous avoir raconté avec autant de détails ton histoire et ta philosophie. Je suis certain que ce sera très utile à tous et toutes pour ajuster nos propres existences.

    Je respecte ton système du “ni regrets, ni remords“ même si je n’ai pas tout très bien compris. A partir du moment où il te convient, c’est le plus important. 😉 Bonne continuation et tiens-nous au courant !

  11. Stan says:

    Merci beaucoup des écrits que je lis avoie joie ! Belle vision de l’avenir !

  12. nadia says:

    hello j en ai rien lu pour l’instant je veux juste vous souhaiter une bonne année à tous

  13. Jean-Philippe says:

    @Stan Merci beaucoup pour ton commentaire. 🙂

    @Nadia Bonne année à toi aussi !

  14. aphil says:

    bonjour, nouveau dans l’univers du “blog” je suis tombé sur vos articles! hé oui j’aime ce sujet sur les années “10” . Pour ma part, je vais entamer une ballade sur 5 fois mes années “10” lol bonne journée a vous. a-phil

  15. Jean-Philippe says:

    Merci aphil pour votre commentaire. 🙂 et bienvenue dans l’univers fascinant des blogs… attention à l’addiction ! mais la nuit est tellement propice à ces excursions virtuelles (because the night ?). 😉

  16. This is great stuff 🙂

    Je t’ai remercié chez moi mais je me devais de te remercier aussi ici. Je viens de finir l’article de Seth et c’est incroyable ce que vous donnez tous les deux la même pêche dans deux langues différentes.

    Pour moi le déclic est apparu le 03 janvier 2011 c’est ce moment que je prends pour début de mes 10 prochaines années.

    Première chose et je t’en remercie, je serai avec ma femme lors de la naissance de notre prochain petit homme. Par “professionnalisme” je m’étais fait une raison, j’avais tort. Ma place en Juin ne sera pas en Oman, elle sera en France !

    Merci encore vieux frère !

  17. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Mohamed !

    Oui, je pense que cet article de Seth Godin ne peut pas laisser indifférent si on le lit avec son cœur. Le plus étonnant, c’est que souvent on se dit que ce n’est pas pour nous ce genre de projection à long terme, que c’est seulement dans les films. En fait, non, nous sommes tous et toutes capables de le faire et d’avancer. Les membres du challenge Cloudbraining viennent de me le prouver, encore une fois. 😉

    Superbe ! Tu seras présent pour la naissance du petit deuxième ? C’est tout à ton honneur. 🙂

  18. @JP oui je serai présent, je viens de voir ma boss pour lui dire que je ne serai pas là, la dernière semaine. Elle m’a dit que le comité d’admin devait approuver sinon je perdrai un mois de salaire. Je lui ai répondu que je ne serai pas là, la dernière semaine lol

    Tu as raison dans cet article. Dans 10 ans je ne veux pas avoir à expliqué à mon fils pourquoi un mois de salaire était plus important que le prendre dans mes bras dès son arrivé dans ce monde inconnu.

    Merci encore pour ce bon coup de pied au cul. Je vais pas pouvoir m’asseoir pendant 3 jours mais ça en vaut le coup !

  19. Jean-Philippe says:

    J’imagine sa tête. 🙂

    Mais au fond d’elle-même, elle sait que tu fais la chose juste, que tu es en accord avec toi-même. Comme tu dis, dans 10 ans, qui s’en souviendra ?

    On “sait” d’ailleurs toujours la chose juste à faire mais notre conditionnement social – auquel on peut difficilement échapper – fait que nous ne nous écoutons plus.

    Merci pour cette belle leçon, Mohamed !

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