Comment quitter son travail et être libre (3)

Ils ont bien nettoyé le parquet. On doit pouvoir bien glisser dessus.

(Cette 3ème partie est un peu longue. Soyez sûr ou sûre d’avoir un peu de temps devant vous et une bonne tasse de café ou de thé. 😉 )

Poser des questions, tester son marché pendant quelques semaines ou quelques mois, c’est nécessaire nous l’avons vu dans la 2ème partie de cet article, mais lorsque vous voulez passer à l’action, que faire? Tout dépend de votre flexibilité au travail et du produit ou du service que vous voulez offrir à votre clientèle. Mais ce moment où, du test vous passer vraiment à l’action, reste un moment fascinant pour tout homme. Soudain vous apportez réellement votre contribution à l’humanité. Vous êtes fier de vous et vous avez raison. La mise en oeuvre est un moment magique!

Prévenir les proches

Quelque soit votre idée, une chose est certaine: vous allez avoir une surcharge de travail. Maintenant, vous allez devoir jongler entre votre emploi et votre futur activité. Si vous êtes seul pas de problème. Quand vous rentrez du bureau, vous mangez vite fait et vous attaquer le travail. Si vous avez une famille, pour éviter toute friction, il faut être très honnête avec tous, petits et grands. Vous devez leur expliquer ce que vous faites et pourquoi vous allez être encore plus occupé pendant quelque temps. Insistez sur le but final, une meilleure vie familiale, ça ils comprendront très bien.

Cette étape est très importante car vous avez besoin du soutien de votre famille. Il est presque impossible de tenter quelque chose si votre époux ou épouse est contre. Il y a là un problème de communication que vous devez régler. Votre projet va vous demander beaucoup d’énergie et si en plus en rentrant chez vous, vous devez faire face à de l’hostilité, vous n’y arriverez jamais.

Le bon côté des choses c’est qu’en ayant l’accord familial vous y gagnez sur deux plans. Non seulement ils vont vous soutenir mais très certainement, ils vont vouloir vous aider. A cette étape de votre projet, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Non, vous n’allez pas obliger votre fils de 7 ans à tourner des tonnes de soupe qui mijotent pendant la nuit. Mais en définissant ensemble comment ils pourraient participer, votre appartement va vibrer d’une nouvelle énergie.

La stratégie de la tortue

Famille ou pas, commencez petit. Très petit. Vous ne voulez pas investir vos économies dans des équipements ou des achats qui vous resteront sur les bras quelques mois après, par manque de clients. Certes, vous avez testé le marché, mais vous êtes toujours dans le flou. Alors vraiment, commencez tout petit.

Le ou la passionné de cuisine dont j’ai pris l’exemple, peut décider de rester au bureau à midi et de manger avec les plus jeunes. Il peut amener son succulent déjeuner fait maison et voir les regards envieux de ces collègues. Il peut leur faire sentir. Il peut leur en donner un peu à goûter. Quelques jours plus tard, il peut ensuite en cuisiner plus et partager. Bien-sûr sans faire payer. D’abord, il y a un cadre légal à respecter mais surtout, l’argent que vous investissez, vous permet de perfectionner vos recettes. Si vos collègues veulent participer aux frais c’est encore mieux. Maintenant vos tests sont “sponsorisés”! Décidément, la vie au bureau est bien plus agréable. 🙂

Ceci est juste un exemple. Selon votre produit ou votre service, soyez imaginatif ou imaginative. Peut-être que vos futurs clients sont plus disponibles les week-ends ou alors tôt le matin. Sur le net, ou sont ceux que vous ciblez? Dans quels forums? Quels sites visitent-ils? Vous avez de multiples possibilités de vous connecter à eux.

Quitter en douceur son travail

Ça vous fait un peu peur? Très bien, cela veut dire que vous sortez de votre zone de confort. Vous gagnez en expérience. Votre objectif est de minimiser les risques pendant la transition. Jusqu’à maintenant vous avez tout fait en gardant votre profession. A un certain point, vous sentez que le moment est venu de passer à l’étape suivante.

Si vous ne dormez pratiquement plus parce que vous êtes occupé à créer votre produit ou à répondre à vos premiers clients (qui sont gratuits, je vous le rappelle), c’est le signal idéal. Votre marché existe et il n’attend que vous. Il ne vous reste plus qu’a donner votre démission tout en créant votre entreprise pour pouvoir légalement faire payer les premiers acheteurs.

Très souvent les choses ne sont pas aussi simples. Vos clients potentiels sont difficiles à atteindre, vous avez besoin de plus de temps pour les visiter ou tout simplement votre offre ou produit ne provoquent pas l’intérêt escompté. Vous devez avoir un signal clair que vous avez un marche qui vous attend. Sinon ne quittez pas votre emploi.

Peut-être que votre idée n’était pas si bonne et puisque vous avez des revenus stables vous pourrez en tester d’autres. Par orgueil, par fierté mal placée, ne démissionnez pas. Ne vous entêtez pas. Prenez un peu de recul. Autrement vous mettriez les vôtres et vous-même dans une situation extrêmement difficile. Je vous rappelle que vous désirez minimiser les risques de votre transition.

Les vases communicants

Si vous décidez de franchir le pas, vous pouvez le faire progressivement. Pour cela, plusieurs solutions existent. Tout dépend de votre contrat de travail. Je ne connais pas exactement la législation en France mais votre but est de demander une réduction de votre temps de travail. 80%? Temps partiel? Mi-temps? (Corrigez-moi dans les commentaires) Voyez quelles sont vos possibilités. Peut-être que votre employeur y trouvera aussi un intérêt s’il veut réduire ses dépenses salariales.

Si votre activité professionnelle le permet, essayez aussi le télétravail. Le fait de rester, par exemple, une journée à la maison, vous permet de gagner du temps. Remplissez consciencieusement les tâches liées à votre emploi. Si vous avez la chance de pouvoir rester chez vous pour travailler, la dernière chose que vous voudriez, c’est que votre direction vous supprime cette journée parce que vous êtes moins efficace.

Utilisez tout l’arsenal légal à votre disposition pour rogner sur votre temps de travail. Chaque cas est particulier et c’est à vous d’en parler avec vos chefs. Bien-sûr, soyez prudents sur les raisons que vous donnerez. Vous voulez les rassurer. Après tout, ils vous payent pour un travail précis, par pour financer vos propres projets.

Se mettre en mode économie

Une fois acquise cette réduction du temps de travail, au cas où, il est temps de faire un nouveau point avec votre famille. Parce que, qui dit temps réduit, dit aussi salaire réduit. Même si vous avez des économies, il est important d’être très prudent car votre projet peut prendre beaucoup de temps avant de décoller.

C’est ici que les économies que vous avez placées sur un compte bloqué vont vous être utiles. Faites le point avec les vôtres. Que pouvez-vous réduire ou supprimer dans vos dépenses? Enlevez, pour un temps, tout ce qui est superflu. Devenez minimaliste. Gardez quand même quelque chose pour vous changer les idées, pour vous aérer. Si vous avez été franc et ouvert avec votre famille, cela ne devrait pas poser de problèmes, ils vont comprendre. C’est temporaire et c’est pour avoir une vie meilleure après.

Un échec qui est une victoire

La suite? Elle dépend de vous et du marché. Peut-être que votre idée ne démarrera pas. Votre offre n’accrochera pas. Dans ce cas vous pourrez toujours retourner travailler pour votre employeur en n’ayant aucun regrets. Vous avez tenté et ça n’a pas marché. Et alors? Maintenant vous avez ce goût pour l’entreprenariat, ce goût pour l’aventure, ce goût de bâtir quelque chose pour vous-même et vos proches. Il y a fort à parier, qu’ayant attrapé le virus, vous recommencerez, cette fois-ci avec plus d’expérience et donc plus de chances de réussir.

Remerciez votre famille pour son soutien, cette aventure a été la leur aussi. Ils seront prêts à recommencer parce qu’ils sauront que vous travailler également pour eux. Pensez aussi à l’exemple que vous donnez à vos enfants. Celui d’un père ou d’une mère qui n’a pas peur de tenter. Qui n’a pas peur de sortir de sa zone de confort et qui, si ça ne marche pas, ne s’effondre pas de désespoir en critiquant les autres, mais qui apprécie tout le travail qui été fourni et se prépare pour une autre tentative. C’est une des plus importantes leçons que vous pouvez leur donner. Bien plus importante que n’importe quel diplôme.

Succès

D’un autre côté, si vous donnez le meilleur de vous-même, vous pourrez, plus ou moins rapidement, quitter définitivement votre travail pour répondre aux demandes croissantes de votre clientèle. Vous pourrez ensuite relâcher la pression sur vous-même et votre famille pour enfin jouir d’une vie de meilleure qualité, plus alignée sur vos valeurs. Imaginez aussi cette situation. C’est facile? Ça vous fait rêver, mais c’est vraiment possible. Quelque soit la situation de l’économie mondiale.

Tous les jours, quelque part dans le monde, des projets se réalisent et donnent une nouvelle direction à des hommes, à des femmes, à de nombreuses familles. De nouvelles possibilités apparaissent. De nouveaux produits sont offerts. De nouveaux services sont proposés. Tous font avancer notre société. Tout ça parce qu’un homme ou une femme, un jour a décidé de défier le status-quo. Parce que quelqu’un, un matin, a décidé d’utiliser sa créativité pour rendre les autres plus heureux.

Pourquoi pas vous?

En prenant un minimum de risques vous pouvez tenter l’aventure. Qu’est-ce que vous risquez réellement? Le respect de votre famille ou de vos amis pour avoir tenté de poursuivre vos rêves?

Voilà une bonne raison de plus pour vous lancer. 🙂

(Photo: Flowery *L*u*z*a*)

Commentaires

12 commentaires pour “Comment quitter son travail et être libre (3)”
  1. Yann says:

    Le nouveau statut d’auto-entrepreneur permet de démarrer une entreprise personnelle tout en étant salarié, sous certaines conditions. la déclaration se fait très facilement par Internet.

  2. Jean-Philippe says:

    Merci Yann! Ce statut d’auto-entrepreneur est vraiment bien. J’ai lu les conditions et, vu du Japon, ça m’a l’air d’être une autre bonne raison pour lancer son projet, sans risques.

  3. Judith says:

    J’ai rdv vendredi prochain avec qqun du CREO. Le CREO est une société d’aide à la création d’entreprise. Je suis hyper-impatiente et j’ai un milliard de questions ! Je vais tout mettre sur papier car c’est le genre de choses que je ne peux pas oublier.

    Là où je calle encore c’est comment concilier mon projet avec mon job actuel. Je ne sais vraiment pas comment annoncer ça à mon chef. Et je suis obligée de leur en parler. 2 mondes opposés: l’informatique dans une société automobile (Toyota pour ne pas la citer) et la puériculture de l’autre côté. Ils vont croire que je suis folle ! 😉

  4. Jean-Philippe says:

    Par forcément. 🙂 Tant que vous ne leur en parlez pas vous ne serez jamais certaine de leur réaction. Et puis de toute façon, ce qu’ils en pensent n’est pas important. C’est votre idée, votre projet!

    Au début, il y aura toujours de nombreux personnes critiques autour de vous. C’est lorsque l’on a réussi que tout le monde devient votre ami. La Terre continuera à tourner, critiques ou pas. Alors autant faire ce que l’on a envie de faire.

    Vous avez le lien pour le CREO? Cette société pourrait être utile à d’autres qui, comme vous, on le courage de se lancer. 😉

  5. Judith says:

    Voici le lien pour le CREO: http://www.groupeone.be.
    C’est évidemment un lien et une société belge. Je vous donnerai des nouvelles dans qq jours, lorsque j’aurai eu mon rdv.

  6. Jean-Philippe says:

    Merci Judith! On attend des nouvelles 🙂

  7. jebli says:

    Merci pour cet article,

    je me trouve dans cette situation en ces moments, j’apprécie particulièrement l’image de l’entête qui résume l’idée : “entreprendre c’est sortir de sa forteresse (zone de confort) pour espérer atteindre un horizon meilleur (ou se réaliser)”.

  8. Jean-Philippe says:

    Merci jebli!

    C’est déjà une grande étape que de comprendre que tu es dans cette situation. Tiens-nous au courant de cette sortie de forteresse. 🙂

  9. Judith says:

    Bonjour,

    Des petites nouvelles de mon entretien avec le CREO…
    La personne que j’ai rencontrée m’a beaucoup aidée à y voir plus clair dans les étapes à réaliser afin de faire les choses dans le bon ordre.
    Vraiment, je conseille à toute personne porteuse d’un projet de se faire aider par une société d’aide à la création d’entreprise. C’est très motivant en plus de se sentir soutenu dans cette aventure qui peut faire peur à certains moments.
    Grâce à ça, j’ai pas mal avancé, j’ai même reçu ma première liste de prix pro !

    J’espère que mon message aidera d’autres personnes désireuses de créer leur propre activité.

    A bientôt,
    Judith

  10. Jean-Philippe says:

    C’est vraiment bien! Cela prouve qu’il y a des moyens d’avancer. Tout n’est pas bloqué.

    Merci pour tous et toutes Judith! On attend la suite… 😉

  11. Jean-Philippe says:

    Judith, comme tu habites dans le Nord, j’ai pensé que ce lien pouvait t’intéresser. Aussi pour celles qui habitent autour de Lille, il y a une association qui aide les femmes entrepreneuses:
    http://www.maviepro.fr/magazine/reseauteuses/droles-de-femmes

    Elles ont l’air sympa!

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