Comment quitter son travail et être libre (2)

Ce sont deux bébés cygnes qui testent le marché avec prudence. Dans ce cas, la qualité du pain fourni par l'homme. :)

Partir vers de nouveaux horizons, découvrir une autre vie. Certains veulent juste pouvoir habiter dans un cadre plus champêtre et pratiquer leur art à temps complet. D’autres sont plus ambitieux et veulent partir faire le tour du monde sur un bateau, tout en gagnant leur vie. Enfin certains ambitionnent de faire la révolution personnelle dans leur domaine et de devenir les nouveaux héros du capitalisme à visage humanitaire.

Quelques soient vos rêves, c’est possible. La seule chose qui puisse vous stopper, c’est vous. Dans la première partie de cet article, nous avons pesé le pour et le contre de cette liberté de travail, qui vient avec ses responsabilités. Car soudain vous êtes seul. Il n’y a personne derrière vous pour vous pousser. Vous travaillez sans filet. Vous ne pouvez plus faire semblant. Chacune de vos actions vous conduit un petit peu plus vers la réussite ou à l’échec.

Tester votre idée

Finalement, vous avez une idée. C’est votre meilleure idée. Vous pensez même que vous avez eu une idée de génie! Nous en avons tous, tous les jours. Avant de vous lancer sur les chemins de l’entreprenariat et de dépenser le petit capital que vous avez économisé, il est important de vous poser quelques questions.

Qu’est-ce qui fait que votre projet est le meilleur et surtout qu’il vous permettra d’avoir un revenu sensiblement égal ou plus grand que celui que vous percevez actuellement? Vous n’avez pas besoin de vous prouver à 100% que votre intuition sera couronnée de succès. D’abord parce que c’est impossible. Vous pensez bien que si on pouvait être sûr qu’un nouveau produit lancé sur le marche fonctionnerait, les grandes entreprises n’auraient jamais d’échecs.

Non, ce que vous voulez faire, c’est demander autour de vous si un service que vous voulez offrir les intéresseraient, si oui combien ils seraient prêts à payer pour l’avoir. Si votre idée facilite vraiment la vie des autres, vous allez rapidement vous en rendre compte. Ce petit test, vous pouvez le faire partout. Même au bureau. Demander vous permet de bien comprendre les besoins de vos futurs clients.

Pour ceux qui veulent vivre de leur art, cette étape se fond dans la suivante, la mise en oeuvre de votre projet. Tant que vous n’avez pas un modèle, une esquisse ou un échantillon à montrer, il est difficile pour vos futurs acheteurs de savoir s’il aiment ce que vous faites. Vous pouvez poser quelques questions pour savoir quel type de création ils préfèrent mais franchement, où est votre créativité dans ce cas la? Je pense qu’il est meilleur d’avoir plusieurs exemples de vos petits tableaux à la forme particulière. Ensuite vous pouvez rectifier le tir.

Ne demandez pas à certains membres de votre famille ou prétendus amis qui-ne-vous-veulent-que-du-bien. Ils vont vous décourager, quoique ce soit que vous tentiez. Ce n’est pas eux qui vont vous soutenir. Bien au contraire, ils vont vous montrer tous les dangers que vous allez courir en suivant votre idée. Ils vont chercher à vous culpabiliser. Mais ça vous le savez. Vous n’avez pas besoin d’eux. Non, posez vos questions à ceux qui sont ouverts, ceux qui peuvent apporter un plus à votre idée ou encore mieux, à ceux qui vous sont totalement étrangers. Ils seront bien plus impartiaux dans leurs réponses.

Rester ouvert

Par exemple, vous adorez cuisiner, vous passez des heures aux fourneaux le week-end à préparer des petits plats et tous vos amis sont absolument ravis du résultat. Alors vous avez décidé de vous lancer comme auto-entrepreneur. Vous voulez créer une entreprise de petits dîners bio à emporter que les gens, après une longue journée de travail peuvent acheter s’ils ne veulent pas faire la tambouille à la maison.

Partout où vous allez, vous commencez à poser des questions sur la validité de votre projet. Les gens vous répondent que oui, c’est sympa de temps en temps d’acheter un petit plat le soir pour ne pas avoir à faire la cuisine. Le “sympa” n’est pas assez fort pour vous lancer. Mais d’un autre côté, vous notez que les plus jeunes, célibataires, rajoutent toujours que ça sera bien meilleur qu’à midi où ils ne mangent qu’un truc rapide et pas très bon. Vous décidez, après avoir demandé plus de détails, qu’il y a peut-être quelque chose à mitonner pour ce segment de la population. Vous êtes à l’écoute de votre marché. Un vrai pro!

Votre petite étude avance bien. Vous perfectionnez votre offre tôt le matin ou/et après le travail. Vous continuez à aller au bureau normalement, les yeux brillants et vous sentez en vous plus d’énergie. C’est normal vous avez une vraie motivation. Tout le reste vous parait plus facile. Même vos collègues de bureau vous ennuient moins. 😉

La réelle valeur d’une idée

Ces tests pour connaître la validité de votre idée peuvent s’étaler sur plusieurs mois mais à un moment, il faut franchir le pas. Soit vous y allez, soit vous renoncez. Mais ne restez pas dans cette situation ambiguë où vous êtes prêt mais pas tout à fait. Encore un petit sondage, encore un petit test. Vous ne pourrez pas être convaincu à 100% de la validité de votre projet sans l’appliquer. Le perfectionnisme ne conduit jamais au succès, juste à ennuyer les autres. Alors franchissez le pas, vous verrez, la prochaine étape n’est pas si difficile.

Encore un conseil. Je l’ai déjà dit, nous sommes tous créatifs. Nous avons tout le temps des idées. Comme pour moi, à intervalles réguliers, une nouvelle idée vous vient. Elle est encore meilleure que celle de votre projet actuel. Vous stoppez tout et recommencez à zéro. Vous testez votre nouveau projet et 3 mois après, il vous vient l’idée du siècle millénaire! Vous laissez tomber votre tout nouveau projet pour vous intéresser à votre “nouvelle” nouvelle trouvaille, et ainsi de suite. Vous me suivez?

Ici, il est important de noter deux choses. D’abord une idée c’est juste une idée. Il y a plein de gens qui ont eu l’intuition de vendre des livres en ligne et un seul qui soit vraiment allé jusqu’au bout. Combien de personnes ont eu l’idée de créer des sites de rencontres? Des centaines. Et même avec un marché déjà surchargé, certains ont quand réussi à se faire une place au soleil. Donc la valeur de votre idée est relative. L’énergie et l’originalité que vous allez développer derrière seront plus importants. Un exemple? Ça vous viendrait encore à l’esprit de vendre des livres en ligne face à Amazon? Non? Pourtant des sites originaux continuent à apparaître et à prospérer.

La deuxieme chose c’est que ce cycle sans fin de nouvelles idées est généralement lié à la peur. Une idée c’est super au début. On est motivé mais cette énergie ne dure pas éternellement. Le doute s’installe et la peur de l’échec aussi. Ainsi, dès qu’apparaît une nouvelle “bonne idée”, l’occasion est trop belle de s’échapper.

Quand vous avez choisi votre projet, dites-vous bien que vous allez travailler dessus pendant un long moment. Vous allez sculpter seul ou seule tous les jours. Au début, vous allez prospecter en solo, sans équipe pour vous soutenir ou vous motiver. Mais, votre énergie vous vient de ce que vous faites quelque chose qui vous plaise, qui vous passionne. Vous êtes en train d’accomplir quelque chose d’important pour vous, pour votre famille et même pour le monde.

Donc quand vos tests sont positifs, vous passez à l’étape suivante: la mise en oeuvre.

(Photo: young_einstein)

Commentaires

6 commentaires pour “Comment quitter son travail et être libre (2)”
  1. Judith says:

    Je suis justement en train de “couver” un projet. Je vous lis avec grand intérêt !

    • Jean-Philippe says:

      Alors bonne chance Judith! et tenez-nous au courant de l’évolution de votre projet. Surtout ne vous découragez pas si tout n’avance pas en douceur. C’est normal, les blocages sont là pour rendre votre projet plus performant. Continuez à pousser! 🙂

  2. Judith says:

    Merci, j’espère que les choses vont évoluer dans le bon sens pour moi. J’ai déjà réduit mon temps de travail à 50% pour pouvoir me consacrer davantage à ce projet et le concrétiser. J’ai deux petits garçons (5 ans et 2 ans), un mari, et je ne peux pas me permettre de me planter. Si cela ne tenait qu’à moi, je donnerais ma démission et je me lancerais mais ma famille et mes proches me disent de ne pas le faire, que je prendrais trop de risques, que c’est la crise, etc. Pourtant, je suis d’un naturel “prudent” et ce n’est pas mon genre de me lancer sans réfléchir. Mes amies sont toutes très enthousiastes quand je “teste” mon projet, mais aucune n’a le courage de s’associer avec moi. Il faut savoir que mon mari me soutient mais surtout à condition que je ne me lance pas toute seule. Alors, j’avance en douceur. Mais j’ai vraiment envie de concrétiser, cette idée ne me quitte plus depuis des mois. Et il est vrai que l’idée m’est venue grâce à mes enfants. Quant à mon job actuel, je n’accroche plus depuis presque 2 ans.
    Voilà quelques réflexions… J’attends avec impatience la suite de vos articles !
    Judith

  3. Jean-Philippe says:

    Bravo Judith! 🙂

    Je pense que vous avancez très bien.

    – Vous avez le soutien de votre famille
    – Vous ne travaillez plus qu’à mi-temps

    Ce sont deux éléments que je suggère dans la 3ème partie de l’article. Vous êtes sur la bonne voie et vous avez l’instinct de l’entrepreneur. Maintenant, d’une manière ou d’une autre il va falloir concrétiser et passer à l’étape suivante. Tout dépend de votre produit mais, rassurez-vous, un temps de crise économique est le meilleur moment pour se lancer. Pourquoi? Parce que vous allez avoir moins de concurrence. Tout le monde a peur et n’ose plus rien faire jusqu’au prochain boom et là, face à l’afflux d’argent, tout le monde va vouloir démarrer. Vous, vous aurez une grande longueur d’avance, ayant connu la période difficile de la crise.

    Cherchez peut-être du soutien en dehors de votre cercle d’amis. Ils n’ont pas le même esprit entreprenant que vous et ce n’est pas grave. C’est comme ça et ils restent vos amis. Sur le net, il y des sites où les femmes entrepreneurs peuvent discuter, échanger des idées et s’allier. Essayez un site comme celui-ci: http://www.maviepro.fr/ (Cherchez, il y en a d’autres)

    Si vous avez le soutien de votre famille, ne craignez pas de vous “planter”. Se lancer comme ça, c’est très courageux et votre famille doit être fière de vous. Mais il y a toujours un risque et il faut l’accepter. Si vous avez budgetisé et établi un plan de travail clair, il faudra vraiment vous lancer pour de bon, sinon vous aller le regretter toute votre vie.

    Que vous réussissiez ou non, vous donnez un bel exemple à vos enfants. Vous allez au bout de vos idées, vous avez peur mais vous avancez quand même. Comme je le dis en conclusion de la 3ème partie, vous leur donnez la plus fantastique des leçons.

    Bonne chance!

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