Comment quitter son travail et être libre (1)

Quitter son emploi pour lancer son entreprise, c'est un peu comme sortir d'une pièce froide vers le soleil.

Changer de direction, changer de vie, changer de travail. Qui n’en a pas rêvé? Nombreux sont ceux qui songent à changer certains aspects de leur vie afin d’avoir moins de stress et plus de temps pour leur famille et leurs loisirs. Mais quitter abruptement son travail n’est très souvent pas possible pour différentes raisons. Que ce soit par manque d’argent, par peur de l’inconnu ou parce qu’il y a une famille à nourrir, beaucoup se retrouvent coincés, pris au piège. Pourtant, il est possible d’effectuer une transition tout en douceur, en prenant un minimum de risques.

Avant de vous lancer

Vous penser faire partie de ceux qui aspirent à prendre un grand virage, pour aller explorer l’entreprenariat, hors des sentiers battus de l’emploi. Vous avez une idée que vous pensez solide. Avant tout, la première question à vous poser est de savoir si vous le voulez vraiment. En avez-vous réellement assez de votre situation actuelle? Peut-être que, même si votre travail n’est pas des plus intéressants, vous ronchonnez un peu mais finalement la sécurité financière qu’il apporte vous suffit à supporter ses contraintes. Peut-être aussi que ce travail vous laisse une grande liberté et une flexibilité que vous adorez.

Vous avez une famille. Des enfants, jeunes. Vous ne voulez pas prendre de risques qui mettraient en péril leur bien-être. Alors vous êtes d’accord pour continuer à travailler dans un lieu que vous n’aimez pas, avec des collègues que vous maudissez, simplement parce que vos enfants sont plus importants que tout le reste. C’est attitude est très noble de votre part. En quelque sorte vous vous sacrifiez pour que vos enfants aient la meilleure éducation et la meilleure santé possibles. Bien que personnellement je ne sois pas d’accord avec ce type de sacrifice, je le respecte. Quand vos enfants seront adultes, ils vous en seront sûrement reconnaissants.

Fuyez les emplois qui ruinent la santé

D’un autre côté, il vous faut aussi être honnête avec l’impact réel qu’a un travail sur le long terme. Si vous passez vos journées de mauvaise humeur, à vous disputer, à stresser, à avoir des sueurs froides, à avoir des maux d’estomacs simplement parce que votre patron vous convoque dans son bureau, c’est votre santé qui va en prendre un coup. Combien de temps voulez-vous vivre?

Comme tout le monde, vous voulez vivre le plus longtemps possible et en pleine santé. Pour cela, il faut gérer votre véhicule, c’est-à-dire vous-même. Si pendant le week-end, vous n’arrivez pas à oublier que vous devez finir de préparer un dossier important avant mardi, ces moments de liberté n’en sont pas réellement. A quoi sert de se sacrifier pour vos enfants, s’il ne voient qu’un père nerveux, aux traits tires ou une mère qui ne fait que soupirer et semble toujours angoissée?

Vivre différemment

Une des choses qui me plaisent le plus dans ma façon de travailler, c’est que je peux sortir quand je veux et aller où je veux. Bien-sûr, je collabore avec d’autres mais rien ne m’est imposé, je garde mon libre arbitre et peut refuser toute proposition. J’adore sortir de chez moi l’après-midi, aller dans un café avec mon netbook pour réviser un article, observer les mamans avec leurs bébés qui se promènent dans les parcs. En fait, cela m’inspire.

Les villes en semaine sont très agréables mais ça, une grande majorité de la population ne le sait pas puisqu’elle reste enfermée dans des bureaux. Elle ne le saura qu’après la retraite, si retraite il y a et quand elle sera usée par des années de labeur.

Les étapes pour devenir indépendant

Une fois que vous avez pesé le pour et le contre, une fois que vous avez pris votre décision d’avoir une vie plus alignée avec vos valeurs, ce changement de cap n’a pas à être brutal. Il peut se faire en douceur, en minimisant les risques. Quand on a la vingtaine, c’est facile de claquer la porte et d’aller voir ailleurs. En cas d’échec, il y a toujours la famille ou des amis pour vous soutenir. Mais quand vous êtes le chef de famille, vous n’avez personne vers qui vous tourner. Vous devez à ce moment là, agir avec prudence et souplesse.

Si vous avez décidé de vous lancer, une des premières choses à faire est d’économiser. Oui, avant même de penser à attaquer votre projet, réduisez vos dépenses. L’idéal serait d’avoir entre 3 à 6 mois de salaire placé sur un compte spécial que vous ne toucherez qu’en cas d’urgence. Je vous expliquerai plus tard pourquoi.

Ensuite, votre décision prise et votre esprit bien clair sur ce que vous voulez faire pour remplacer votre emploi, il vous faut bâtir une stratégie pour petit à petit couper les ponts avec votre occupation actuelle, sans trop mettre en danger votre mode de vie. Cette stratégie se fait en 3 temps:

  • Tester votre idée
  • La mettre en oeuvre
  • Quitter en douceur votre travail

Ça parait simple mais derrière chaque étape, il y a des petits conseils qui j’espère vous seront utiles bien que chaque cas soit particulier. Je vais donc développer ces étapes, mais si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à les mettre en commentaire, j’en tiendrai compte dans les articles suivants.

Quitter son travail, c’est possible. Ce n’est pas facile, ça demande de la motivation mais c’est ce voyage vers la liberté qui est le plus intéressant. Le parcours que vous allez effectuer, seul ou en famille, vous conduira à ce but: pouvoir vous lever le matin en sachant que personne ne vous donnera d’ordres. C’est un de mes plaisirs quotidiens. 🙂

(Photo: boskizzi)

Commentaires

10 commentaires pour “Comment quitter son travail et être libre (1)”
  1. Bravo pour cet article ! C’est très vrai. Partir demande de la préparation, et encore plus quand il y a une famille derrière. Mais quelle joie aussi de voir les yeux de ses enfants briller, fièrs de ce défi relevé par l’un des parents et partagé par toute la famille. C’est aussi une forme d’investissement dans l’avenir que de donner à ses enfants l’envie d’entreprendre en partageant le quotidien, en démontrant que l’on peut oser se lancer par ce qu’on croit dans ses valeurs.

  2. Jean-Philippe says:

    Merci Laurence et bravo à vous aussi! Vous faites du commerce bio et ça c’est une plus-value 🙂 Vous faites du bien autour de vous et vous montrez l’exemple aux jeunes générations.
    Je ne sais pas s’il y a un mot en français, mais en anglais on dirait que vous êtes une “social entrepreneur”. Cela veut dire que l’argent n’est pas tout. Les valeurs sont au moins aussi importantes.

  3. Yann says:

    Je ne pense pas être dans une situation où je voudrais quitter mon travail pour me lancer dans une nouvelle aventure. Trop tard sans doute ! Mais j’attends la suite avec impatience.

  4. Jean-Philippe says:

    @Yann Chaque situation est particulière. 🙂 Mais le “trop tard” dans votre phrase me fait penser qu’il y a un peu de regrets. C’est vrai?

  5. Jeanne says:

    C’est en effet très intéressant. Mais quelquefois on est confronté à une autre situation… on est obligé de quitter son travail, par la force des évènements extérieurs : une modification de vie, un licenciement, une fin de contrat, etc.
    Actuellement, je vois la plupart des gens se plaindre d’une telle situation. Certains sont restés tellement longtemps au même endroit qu’ils ne semblent plus capables d’imaginer autre chose… Lorsqu’une usine ferme, tout le monde fait grève, il y a des actes de violence, des dépressions, des suicides… Pour ma part, je crois comme l’écrit Paolo Coelho qu’il faut vivre sa vie comme si on refaisait sans cesse le chemin de St Jacques de Compostelle. La fin d’un travail, c’est peut être une occasion inespérée de démarrer autre chose… Il y a toujours une opportunité au bord du chemin. Mais pour celà, comme tu le dis Jean Philippe, il faut accepter de changer quelque chose dans sa vie. Même si on ne sait pas encore où on va, il faut garder la certitude qu’on va vers quelque chose de mieux qu’avant. J’ai déjà vécu ça une fois et je me vois aujourd’hui confrontée à nouveau à l’inconnu. J’espère être bientôt en mesure de vous parler de mon nouveau chemin dont je n’ai encore aucune idée aujourd’hui. En tout cas merci Jean Philippe pour ce blog où je ne vais pas manquer de venir puiser des idées.

  6. Jean-Philippe says:

    Merci Jeanne pour ce long commentaire 🙂 et pour les compliments!

    C’est vrai qu’on a pas toujours une vision claire des choses au départ. Pour prendre une image, si on reste dans la même vallée toute sa vie, notre vue est limitée par les montagnes environnantes. Mais si on ose sortir de cette vallée, on va se rendre compte qu’au-delà, il y a la mer, d’immenses étendues verdoyantes, un univers de possibilités. 🙂

  7. Etre-plutôt-libre says:

    Bonjour tout le monde.
    je veux dire tout cimplement que quitter un travail ne met pas fin de sa vie, avant de quitter il avoir des raisons, des arguments, parce que l’autre ne va pas vous laisser sans le POURQUOI?, alors, peut import votre situation actuelle, ‘pere d’une famille, célibataire…’ c’est votre vie nouvelle que tu va commencer qui est en dilemme.
    Donc, si tu avance ne regarde plus derriere toi.

  8. Magnifique photo! Tout-à-fait dans le style de celles que je prends. J’espère que c’est vous qui l’avez prise.
    Personnellement, j’ai tout changé de ma vie en quatre ans. Franchement fatiguée, mais plus que jamais hyperactive. L’autonomie et la liberté sont des moteurs incomparables!

  9. Changer de travail, quitter le travail qui ne nous épanoui pas est toujours une étape difficile dans une vie, mais cela peut également être une étape essentielle dans certains cas. Faire ce que l’on aime ou ce dont on a toujours rêvé est primordiale si l’on veut être épanoui(plus facile à dire qu’à faire bien sûr…)

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