Balzac, Hugo, Proust, ces écrivains inconnus

Par le 19 November 2013
dans Changer les règles

Renoir consulte sa bibliothèque numérique

Balzac, Hugo, Proust.

Non, ils ne jouent pas en équipe de France.

Ce sont des stars aussi mais des stars de l’écriture. Des types qui impressionnent. De ceux dont on ouvre les livres avec respect et précaution. On mettrait presque des gants pour tourner les pages.

Il est certain que ces trois noms pèsent lourd lorsque l’on parle de littérature.

J’aurais pu en choisir d’autres et vous en avez sans doute en tête. L’avantage, c’est que tout le monde peut en citer. L’inconvénient, c’est qu’ils intimident. Ils se placent tout de suite là-haut, au panthéon des grands “écrivants”.

Et comme notre nature est de nous comparer, évidemment, face à eux, on ne pèse pas lourd en écriture.

Pourtant, je vais vous démontrer que tout cela n’est qu’une vaste blague. 😉

Surréalisme

Soyons honnêtes : combien parmi vous ont rêvé, un jour, d’écrire un livre ? Soyons un peu fous : combien ont osé l’imaginer devenir un best-seller ? Soyons psychiatriquement perdus : combien se sont vu recevoir le Goncourt ou le prix nobel ?

Les rêves c’est beau mais cela ne nourrit pas son homme.

Allez, revenez sur terre, il faut être réaliste et, au revoir là-haut !

Non mais, pour qui vous vous prenez ? Écrire un livre ? D’abord c’est quoi votre nom ? Quel est votre pedigree ? Comment osez-vous ?

Des générations se sont cassé les dents avant vous et ce n’est pas maintenant que vous allez devenir célèbre en faisant des ventes, en courant les salons et en paradant sur les plateaux de télévision.

Laissons ça aux vedettes et rangeons nos rêves dans une petite boite pour ne plus jamais la rouvrir. (J’ai du mal à croire que j’écris ces lignes sur un blog de développement personnel…)

Réalisme

Si Balzac, Hugo ou Proust vivaient à notre époque, que croyez-vous qu’ils feraient ?

Vous pensez qu’ils seraient des écrivains célèbres ou en passe de le devenir ? Rien n’est moins certain. Imaginons que, débutants, ils publient sur Amazon grâce à la boutique Kindle.

Que croyez-vous qu’il se passerait ?

Rien.

Absolument rien.

Ils auraient beau s’appeler Balzac, Hugo ou Proust, ils seraient au même niveau que tous les autres auteurs auto-édités : des inconnus cherchant des lecteurs. 🙂

Le système qui tourne autour de l’écriture et de la lecture a changé. C’est ce que je m’époumone à crier sur les toits depuis un certain temps et heureusement, de plus en plus de gens en sont convaincus.

Autobiographisme

Prenez mon exemple.

Enfant, je rêvais d’écrire des histoires de cow-boys ou d’agents secrets. J’en écrivis même certaines, dont je possède encore les manuscrits (de trois pages).

En grandissant, je comparais mon nom à ceux que j’étudiais en littérature : Balzac, Hugo, Proust. Et là, je me suis dit que ce n’était pas la peine d’insister car je n’avais pas un “grand” nom. Il ne m’était pas venu à l’idée qu’avant d’être célèbres, nos trois compères avaient été de parfaits inconnus !

Après de nombreuses années pensant que j’en étais incapable, j’ai fini par écrire des histoires de cow-boys ou d’agents secrets et voyez le résultat. Ma série La femme sans peur, avec ses deux premiers volumes sortis, approche tranquillement des 20000 exemplaires vendus en ebook et 1000 en version papier.

En racontant mon histoire, mon but n’est pas de me hisser au niveau de Balzac, Hugo ou Proust. J’écris de façon simple pour partager mes idées et faire passer un bon moment aux lecteurs et lectrices.

Mais il y a quelques années, ces chiffres auraient été impossibles à réaliser pour moi.

Alors, si moi j’ai pu le faire, vous devez vous rendre compte que ça l’est aussi pour vous. Ce n’est pas une question de style ampoulé ou pas. A partir du moment où vous avez une histoire à raconter, à partir du moment où vous voulez partager vos connaissances avec d’autres sous forme de guide, à partir du moment où vous voulez laisser un témoignage dans un essai, vous pouvez toucher beaucoup, beaucoup de monde.

La clé dans tout ça, ce n’est pas l’écriture. Je dirais même que c’est la partie la plus facile. Non le plus important pour que votre message touche un maximum de lecteurs est ailleurs.

Marquetisme

Chaque jour, des dizaines de personnes en France publient leur ebook sur Amazon ou ailleurs. Tout aussitôt publié, tout aussitôt oublié. Comme des Balzac, Hugo, Proust du Kindle.

Si on veut juste écrire et publier pour se dire “je l’ai fait !”, ça va, pas de souci. Par contre, si dans un coin de sa tête on rêve d’être lu par des inconnus, de recevoir des compliments et de vendre pour vivre de ses écrits là, il faut très sérieusement envisager l’après publication.

La promotion de ses histoires ou de ses guides est la seule façon de sortir du lot.

Et promouvoir ses livres, c’est un art, surtout pour ne pas tomber dans le vulgaire. Il y a toute une série de stratégies que j’utilise et je voudrais les partager avec vous.

Ainsi, vous avez deux solutions. Publier votre ebook et prier pour que le hasard vous aide ou alors, vous prenez en main votre promotion. Amazon ne le fera pas pour vous car ils ne “poussent” que les ebooks qui se vendent déjà. Pas les petits nouveaux.

Si vous voulez en savoir plus sur cette formation, rendez-vous sur cette page où vous aurez tous les détails.

Pour les autres, que cela ne vous empêche pas d’écrire et surtout, de vous faire plaisir en créant vos histoires ! Qui sait, il y a peut-être du Balzac-Hugo-Proust en vous et cela serait dommage que personne ne le sache. 😉

(Photo : T. Cavanaugh)

Commentaires

33 commentaires pour “Balzac, Hugo, Proust, ces écrivains inconnus”
  1. martine says:

    Bonjour Jean Philippe !

    Je viens de te lire avec plaisir confortant mon envie d’écrire ,et peut être viens tu de me donner un coup de pouce !!!!!
    je vais te lire et te relire pour m’imprégner de tes mots qui savent dire les choses simplement !
    Merci ! ma journée commence avec de bonnes idées !!chouette !! bisou !

    • Merci beaucoup Martine ! Souvent, avec nos filtres, on ne voit pas les choses comme elles devraient l’être ou comme elles le sont réellement. On se bâtit des murs tout autour de nous et on se bloque, au lieu d’oser. Bravo pour ton énergie et ta vitalité. 😉

  2. Salut Jean-Philippe,

    Ah bon, ils ne jouent pas au foot…ce sont des noms de rues alors?
    Et le prix Nobel, c’est pas la dernière promo de chez Carrefour?

    C’est pas tout ça, mais combien d’écrivains célèbres ne sont-ils pas morts dans la misère (rien que Molière par ex.) mais bon, ce n’est pas vraiment le but que nous poursuivons je crois :D.

    La reconnaissance n’est pas toujours immédiate cela prouve à suffisance que l’on peut tenter sa chance, quoi qu’il en soit.

    @+
    Christian.

    • Très bien vu Christian ! C’est quelque chose sur lequel je n’ai pas insisté mais tu as parfaitement raison. Les auteurs d’ebooks se moquent d’être célèbres (à quoi ça sert ?), mais cherchent à vivre décemment de leur passion pour l’écriture. Maintenant c’est possible, nous sommes plusieurs à le montrer et je laisse à d’autres les angoisses des prix et de la célébrité. 😉

  3. C’est fait cher ami. C’est la 1ere fois que je paie une formation, car j’ai toujours appris par moi même. Comme quoi j’ai une absolue confiance en toi à ne pas décevoir.
    Bien amicalement
    Jacky

  4. Oui, j’ai toujours préféré apprendre par moi même, car je détestais l’école et de plus la plupart des sujets forcés à acquérir ne m’intéressaient pas.

  5. patrice-armande says:

    Ce que vous dites n’est pas totalement vrai. Aujourd’hui, tous les écrivains ne sont pas anonymes. Ils ne seront pas connus que dans des dizaines d’années. Nombre d’écrivains célèbres sont en vie aujourd’hui. Alors, ne prétendez pas affirmer la vérité.
    À notre époque, ils auraient été tout aussi connus.

    • Merci pour votre commentaire Patrice ! Balzac, Hugo ou Proust débutant au jour d’aujourd’hui sur ebook Kindle seraient aussi inconnus que vous et moi, non ? C’était là mon propos en rappelant l’importance de la promotion. 😉

  6. cotinaud caroline says:

    J’ai absolument besoin de vos conseils !

  7. Amibe_R Nard says:

    Bonjour Jean-Philippe

    Tu ne crois pas si bien dire pour Proust.

    Proust
    Publié à compte d’auteur, sur sa fortune personnelle.
    http://www.herodote.net/14_novembre_1913-evenement-19131114.php

    17 ans de travail d’écriture.
    Et sans ses amis et connaissances, c’était retour au néant.

    Balzac
    Le jeune “Balzac rédige une tragédie en vers, dont le résultat, Cromwell (1820), se révèle décevant. L’académicien François Andrieux le décourage de poursuivre dans cette voie.

    Il s’oriente alors vers le roman. Et après deux tentatives maladroites, mais proches de sa vision future (Falthurne et Sténie), il se conforme au goût de l’époque et publie des romans d’aventures, qu’il rédige parfois en collaboration et caché sous des pseudonymes.

    Admirateur de Walter Scott, le jeune Balzac s’efforce de l’imiter avec des romans historiques essentiellement alimentaires. “ (Wikipedia)

    Victor Hugo
    “Autodidacte, c’est par tâtonnement qu’il apprend la rime et la mesure. Il est encouragé par sa mère à qui il lit ses œuvres, ainsi qu’à son frère Eugène. Ses écrits sont relus et corrigés par un jeune maître d’études de la pension Cordier qui s’est pris d’amitié pour les deux frères. Sa vocation est précoce et ses ambitions sont immenses. Agé de quatorze ans à peine, Victor, en juillet 1816, note sur un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien ».”
    […]
    Il commence la rédaction la même année de Han d’Islande (publié en 1823), qui reçoit un accueil mitigé. Une critique de Charles Nodier, bien argumentée, est l’occasion d’une rencontre entre les deux hommes et de la naissance d’une amitié.

    (amitié qui se délite vers 1830, à moins que ce ne soit le respect, on est critique envers ceux qu’on apprécie. Les autres nous sont, au mieux, indifférents)

    […]
    Le couple reçoit beaucoup et se lie avec Sainte-Beuve, Lamartine, Mérimée, Musset, Delacroix

    Il ne faut pas croire, l’écriture, c’est un travail de longue haleine.
    C’est aussi une question de rencontres et d’amitiés avec d’autres auteurs.

    Un auteur, c’est un goutte d’eau dans l’océan.

    A plusieurs, c’est l’écume qui s’envole dans le vent.

    Super ce 20 000 ex. Jean-Philippe.

    Bien Amicalement
    L’Amibe_R Nard

    • Merci beaucoup l’Amibe pour toutes ces précisions !

      Je lis souvent les biographies d’hommes passés célèbres (artistes) et on ne se rend pas compte du nombre d’années qu’il leur faut avant d’assoir leur réputation. Souvent même, ils ne deviennent populaires qu’après leur mort.

      De nos jours, c’est différent. Mon exemple, très modeste en comparaison, montre que l’accès au public est beaucoup plus facile, bien que ce soit toujours du travail. 😉

      PS : Merci pour les vers. 🙂

  8. Amibe_R Nard says:

    on ne se rend pas compte du nombre d’années qu’il leur faut avant d’asseoir leur réputation.

    Oui, il faut du temps, pas loin de 8 à 10 000 heures de boulot pour être bon.

    Avec de l’aide, ça va plus vite. Une heure en vaut deux.
    Tout l’avantage d’avoir un guide ou un mentor, ou au minimum un lecteur exigeant.
    Et nombre d’auteurs en ont un, si ce n’est la majorité. (surtout lorsqu’ils sont mariés 🙂 )

    De nos jours, c’est différent. Mon exemple, très modeste en comparaison, montre que l’accès au public est beaucoup plus facile, bien que ce soit toujours du travail.

    Je ne sais pas, Jean-Philippe.

    Il me semble que tu bosses dans l’écriture depuis longtemps
    Enfant, […] J’en écrivis même certaines, dont je possède encore les manuscrits (de trois pages).

    Et tu tiens ton blog depuis combien d’années ?

    Après, c’est vrai l’accès à un public est plus facile, tant que les éditeurs refusent de se lancer vraiment dans l’ebook. Car c’est bien là l’étape la plus difficile : accéder à un public.

    Accéder à un public, tout en sachant se montrer généreux avec lui, sans avoir peur d’échouer. (Tout l’avantage d’un blog, ce bac à sable de l’écriture, où on fait ses armes et ses mots).

    Comme tu l’expliques (et le comprends), écrire ce n’est pas suffisant, il faut aussi savoir vendre son texte. Une bonne promotion, c’est 50 % de la réussite d’un livre. Un blog y participe, mais ce n’est pas tout.

    L’avantage, c’est que les e-éditeurs ne sont pas trop gourmands sur les frais.
    Mais ils n’ont pas de stocks à gérer, ni de déplacement de livres (lourds, camions), ni l’obligation de passer par des librairies physiques.

    8-10 % pour l’auteur + 8-10 % pour l’éditeur… ça dit bien qu’il y a 80 % du coût d’un livre qui passent dans ces activités. L’impression d’un livre = sa fabrication réelle, c’est même pas 3 à 4 % du coût HT… Sur un roman à 20 euros, c’est 15 euros de transport et livraison, gestion de stocks et pilon des invendus.

    Quand on autoédite ses livres, et quand on les propose aux libraires du monde papier, on se rend compte de tout ça, et du coût réel des livres papiers.

    La promotion, ça passe aussi par le prix du livre, ou du e-book !

    Cher, peu de lecteurs, ou pas cher et beaucoup de lecteurs.

    Un livre papier, c’est forcément cher, pour les raisons ci-dessus. Mais l’ebook ?

    Voilà des points à aborder avec Jean-Philippe. 🙂

    Bien Amicalement
    l’Amibe_R Nard

    @ Christian
    Oui, nous avons bien les mêmes sources 🙂

    • Merci L’Amibe !

      J’ai eu un long écart entre mes petites histoires d’enfants et le moment où j’ai vraiment pris au sérieux l’écriture, pratiquement 30 ans. En temps, j’ai “pratiqué” sans doute à travers mes différents boulots qui étaient liés à l’audiovisuel.

      Sur ton raisonnement final à propos des livres et ebooks, j’avoue que je ne te suis pas. J’ai froncé les sourcils en me demandant où tu voulais en venir… 🙂

      • Amibe_R Nard says:

        Ce que je veux dire, c’est qu’il est plus facile d’acheter un ebook à 1 ou 2 euros, qu’un livre à 20 euros d’un auteur inconnu.

        En bref, à ce prix, on peut prendre le risque d’un achat.
        Et faire des découvertes.

        C’est ça aussi la révolution Internet de l’ebook.
        l’Amibe_R Nard

        P.S. : En plus, l’auteur touchera exactement la même somme.
        8 % de 20 euros, c’est 1,60 euros. D’où l’idée qu’il faut calculer le prix de son ebook sans vouloir être trop gourmand. 😉

        • exactement L’Amibe ! Je comprends maintenant ce que tu veux dire. 😉

          Être inconnu et vouloir mettre un prix haut est de la “folie” en tant qu’auto-publié. Beaucoup en sont revenus ou blâment le système. De toute façon, il y a toujours quelque chose ou quelqu’un à pointer du doigt pour sa non réussite… si on le choisit. 😀

  9. Isaac Frelon says:

    Et voilà la motivation repart de plus belle … vous êtes fort.
    J’ai presque hâte d’arriver à la partie “commerciale” de mon récit. C’est comme montrer des vidéo de son enfant qui marche enfin, à ses collègues. Regardez, c’est moi qui aie fait ça. Bon pour le moment mon bébé fait du quatres-pattes.

    Longue vie à vos billets motivants

    Isaac

  10. Isaac Frelon says:

    Il a trébuché sur quelques fautes d’ortographe au début mais il apprend de ses erreurs et ne va pas tarder à marcher … Il doit être à mi-chemin

  11. Elodie says:

    Le tableau est magnifique. Quel est son titre ?

  12. Mes-essentiels says:

    Merci pour cet article très vrai !

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