La vie est une méditation
Par Jean-Philippe le 19 February 2013
dans Article invité
(J’ai le grand plaisir d’accueillir Alexandre Philippe, du blog C’éclair !, qui est l’auteur de cet article.)
“La vie est une méditation”… en voilà un titre pompeux !”
Ah vous trouvez ?
Bon j’avais prévu de me faire passer pour un vieux sage bouddhiste centenaire, à la longue barbe et aux sourcils touffus.
Mais si vous n’êtes pas convaincu par ce déguisement, alors imaginez-moi en simple disciple de Bouddha 😉
Car je suis là pour vous parler de mes débuts de méditant, suite à une résolution que j’ai prise au début de l’année.
Je médite donc depuis plus de 40 jours maintenant.
Et plus je médite, plus je suis persuadé qu’une séance de méditation s’apparente à une vie d’homme en miniature…
Dans cet article, je vous invite à découvrir pourquoi, et surtout pourquoi c’est intéressant de la voir ainsi.
Comme la méditation est une activité qui rend certains perplexes (je le sais, c’était mon cas !), je vais commencer par vous détailler brièvement en quoi consiste une séance de méditation
Qu’est-ce que la méditation ?
Pour moi, la méditation est un outil qui consiste surtout à se recentrer sur ses valeurs lorsqu’on s’attarde un peu trop sur l’accessoire au détriment de l’essentiel.
Pour vous fixer les idées, vous pouvez imaginer une séance de méditation comme un écolier dans la cour de récréation que l’on incite doucement à regagner le chemin de la classe.
C’est un retour vers des valeurs de développement à long terme.
Pour méditer, il vous faut un objet d’attention. Généralement, c’est un sujet cher dont on souhaite s’imprégner.
Par exemple l’un des sujets de méditation préférés de Mathieu Ricard (l’interprète du Dalaï Lama) est l’amour altruiste. Mais ça peut aussi être, tout simplement, la sensation d’être vivant.
C’est cette dernière approche que j’utilise depuis mes débuts.
Lorsque je me mets à méditer, je pense à ma respiration. C’est fabuleux comme un mécanisme aussi complexe peut passer inaperçu pendant le plus clair de notre existence !
Pendant ma séance, mon esprit est comme captivé par le voyage de l’air qui sort de mes poumons et le gonflement de mon ventre tandis que j’inspire à nouveau.
Parfois bien sûr, mon esprit diverge vers d’autres centres d’attention : des préoccupations, des idées naissantes, des souvenirs marquants.
Ces pensées, je les laisse traverser mon esprit. Puis je reviens doucement à mon sujet de concentration initial.
Ce faisant, j’habitue mon esprit à se recentrer sur lui-même, une fois qu’il a étanché sa soif d’exploration.
L’explorateur et le vieux sage
Si l’on y réfléchit bien, la soif d’exploration est l’un des traits les plus marquants de la jeunesse.
Quand on est jeune, on rêve de changer le monde, on veut défier l’ordre établi et marquer les esprits. C’est ainsi qu’on explore à toute allure ce monde dans lequel nous venons de faire nos premiers pas.
Puis progressivement, à mesure que l’on mûrit, nous trouvons notre place dans la société. Grâce aux épreuves traversées, nous acquérons de l’expérience. Nous avons davantage de certitudes. Et nous devenons experts dans une ou plusieurs spécialités bien établies.
Ensuite, à l’âge de la vieillesse, nous sommes plus routiniers. Malgré quelques soubresauts, ce n’est plus vraiment le moment idéal pour révolutionner sa vie. L’esprit est moins malléable, plus figé.
Mais comme disait Sénèque dans son oeuvre “De la brièveté de la vie”, l’avantage d’être âgé est que nous sommes désormais délivrés des passions qui nous dévoraient étant jeune. Ceci explique évidemment la sérénité et la sagesse que dégagent les séniors.
On peut donc dire que durant notre existence, nous naissons explorateurs et que nous nous métamorphosons peu à peu en un vieux sage.
Or, n’est-ce pas aussi la finalité de la méditation ?
Lorsque l’esprit s’égare sous le coup d’émotions perturbatrices, la méditation est là pour dire : “Stop : il est temps de maitriser ton agitation mentale.”
Chaque séance de méditation nous aide à retrouver notre intégrité lorsque notre équilibre intérieur est compromis.
Personnellement, j’aime beaucoup passer mon temps à découvrir de nouvelles disciplines, de nouveaux territoires, de nouvelles personnes. Je pense que la curiosité est une qualité essentielle pour évoluer dans la vie.
Mais quand la soif d’exploration se transforme en une fuite en avant compulsive, celle-ci ne nous apporte plus rien de positif. Car nous ne sommes plus capables d’absorber les enseignements qu’elle procure.
Quand les nouvelles technologies s’en mêlent
Ce phénomène de fuite en avant est particulièrement exacerbé par les nouvelles technologies.
Depuis que je travaille sur la problématique de la procrastination pour mon nouveau projet de livre, je suis fasciné par l’effet de l’informatisation sur notre équilibre mental.
Le monde numérique est un univers sans borne dans lequel notre explorateur intérieur adore se plonger à corps perdu.
Mais le caractère infini de ce monde numérique nous fait oublier notre nature physique, évidemment limité par certaines barrières du monde réel. Ce clash entre le monde réel et le monde virtuel est la source de bien des frustrations.
Nous sommes frustrés :
- d’être tellement ordinaires comparés aux super héros du monde numérique.
- de ne pas avoir le temps d’explorer toutes les connaissances qui nous sont proposées sur l’internet.
- de ne pas pouvoir traiter plus d’emails chaque jour.
Renouer avec notre vraie nature
Face à ce conflit intérieur, la méditation peut nous aider à nous souvenir, encore et encore, de notre vraie nature d’Homo Sapiens.
En quelque sorte, chaque séance de méditation est une renaissance.
Nous nous redécouvrons tels que nous sommes vraiment : un esprit humain contenu dans un corps d’humain, avec ses failles et ses vulnérabilités. Et c’est précisément ces imperfections qui font toute la richesse de l’existence humaine.
Le récit que nous offre une séance de méditation est donc une excellente occasion de nous réconcilier périodiquement avec nous-mêmes.
Et je crois qu’il est important de savourer chaque jour cet instant privilégié, avant de se remettre tranquillement en route sur le chemin de l’épanouissement personnel.
Si vous vous intéressez au phénomène de la procrastination, ce conflit intérieur qui nous fait souvent renoncer à notre bien-être à long terme, je serais ravi que vous m’accompagniez dans les coulisses de mon prochain livre : Agir pour de bon.
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Alexandre Philippe est l’auteur du blog C’éclair ! L’efficacité au quotidien, qui vous aide chaque semaine à rester scotché à vos objectifs. Il anime également la plateforme Développement Personnel.org, la communauté des passionnés de développement personnel.
Hello Jean-Philippe !
Merci de m’avoir prêté ton blog le temps d’un article 🙂
N’hésites pas à refaire un article sur C’éclair, car c’est à ton tour maintenant LoL
A très bientôt
Merci à toi Argancel pour cet article généreux !… et je relève le défi. 😉
PS : Bonne chance pour ton livre ! (Mais c’est bien parti…)
Bonjour tous les deux,
Cet article tombe à pic pour me remotiver 🙂
Je me suis mise à méditer il y a quelques mois, de façon pas tout à fait régulière mais j’arrivais quand même à assurer au moins trois séances par semaine… Et puis patatras, une angine, puis la grippe sont passées par là.
Pendant deux semaines, j’ai été tellement mal que j’en ai complètement oublié cette routine encore nouvelle.
Ce soir, je m’y remets !
Merci 🙂
Florence
…Et alors Florence, ça donne quoi maintenant ? 😉
Bonjour Jean-Philippe,
Je ne m’y suis pas remise le soir même comme je l’avais dit… mais les deux jours suivants, oui. Et avec grand plaisir 🙂
C’est reparti pour un tour 😉
Florence
Yeah ! Tu ne le lâches pas, toi ! 😉
Merci pour cet article très enrichissant, e n’est pas évident de faire face à la procastination mais bon dans les cas en sortir!
Merci Jean Philippe, pour cet article. Comme tu le dis, méditer nous offre comme une renaissance.
Pour ma part, j’ai commencé il ya presque 2 ans, et je suis maintenant très assidue avec une séance de 20 à 30 minutes environ 6 fois par semaine. Si possible très tôt le matin. Cela me remplit d’énergie, mais aussi de paix, de calme et de sérénité pour mieux vivre sa journée… Autrefois, j’aurais dit affronter sa journée.
C’est là, un des grand pouvoir de la méditation, elle nous permet de nous recentrer, en nous, en cet immense espace intérieur, si calme, à n’importe quel moment… et en cela, ça change notre vie…
Si j’ai un petit conseil au débutant… Lisez en parallèle sur ce sujet : cela aide à comprendre ce que l’on ressent, ce que l’on recherche…
Sans toucher de commission 😉 je vous conseille : Un temps pour la méditation de Carl de Miranda , Le cerveau de Bouddha de Rick Hanson, L’observation de soi – L’éveil de la conscience de Red Hawk
Merci beaucoup Daphné, mais l’article est d’Alexandre et c’est lui qui mérite tes compliments !
En tout cas, merci aussi pour tes recommandations livresques. 😉
Article pertinent!
J’aimerais ajouter ma petite pierre à l’édifice :
La méditation n’est pas une façon d’apaiser l’esprit (nous avons 60 000 pensées par jour disent les scientifiques :/), mais c’est une façon d’entrer la partie “déjà apaisée” en nous, et que les 60K pensées camouflent bien 🙂
>Pauline, pour la procrastination, j’ai rédigé un article majeur ici: muscler votre développement personnel. Es-tu passée sur mon blog sans le voir ? 🙂
Excellente journée à tous,
Andry
Bonjour,
Trés intéressant comme article.
Ca ne fait pas longtemps que je m’intéresse à la méditation afin de pouvoir me relaxer
Je trouve que ça marche plutot bien comme méthode pour éviter le stress au quotidien.
Un conseil faut le faire dans un endroit calme et être seul afin de pouvoir faire le vide en soi.
Je vous souhaite une bonne soirée et soyez zen dans la vie de tous les jours afin de profiter de la vie à fond.
C’est difficile au début de se mettre à la méditation.On s’énerve et on s’endort… de quoi démotiver la majorité. Cet article pourra surement dépasser à bon nombre de personnes le cap et enfin profiter des bénéfices incroyable que la méditation apporte.