Pourquoi on fait ce que l’on fait ?

Encore une journée, encore une émotion.

Est-ce que vous vous êtes déjà sérieusement posé la question ? Pourquoi vous faites les choses que vous faites ? Quel est le principe qui vous pousse à aller dans cette direction, qu’elle soit bonne ou mauvaise ?

Un raisonnement ? Une analyse fine et sensée au bout de laquelle vous prenez la bonne décision ?

Pas du tout.

Décisions

La recherche scientifique a établi depuis longtemps sans aucun doute possible, que nous agissons sur des idées ou des objectifs parce qu’il y a une émotion qui nous pousse à le faire. C’est à dire que nous ne nous basons pas seulement sur des analyses rationnelles mais surtout sur notre feeling du moment, qu’il soit bon ou pas.

Même l’expert-comptable le plus sérieux avec des règles de vie les plus spartiates au monde possède une émotion qui le motive derrière tout ça. Il aura beau expliquer qu’il applique des méthodes d’organisation comme le GTD, ce côté rigoureux, c’est son “shoot” de dopamine, c’est ce qui le motive.

Par contre, forcez quelqu’un – sur recommandation parentale ou de l’Onisep –  à devenir comptable et vous verrez son visage changer au fil des ans. Au bout de quelque temps vous pourrez y voir la résignation.

Alors le matin, quand vous vous levez et que vous vous regardez dans le miroir de votre salle de bains, qu’y voyez-vous ?

Réactions

Je sais ce que vous allez me dire. “Mais je dois bien travailler ! Il faut bien que je mange ! Comment vais-je payer les factures ?”

Là, vous utilisez la mauvaise émotion. Celle du manque, celle du il-n’y-en-aura-pas-assez-pour tout-le-monde, celle qu’on vous a inculqué dès l’école primaire.

Celle de la peur.

Elle est très puissante. Elle peut nous faire faire des choses que l’on regrettera plus tard. “Qu’est-ce qui m’a pris ?”, se dira-t-on, après.

Cette peur, elle est très utilisée dans notre société pour nous tenir “en laisse”. Mais cette laisse est vraiment virtuelle. Il suffit de regarder autour de son cou pour s’apercevoir qu’elle n’existe pas. Il suffit de dire stop pour cela change. Sinon pourquoi vouloir continuer à vivre ? Pourquoi ne pas arrêter tout maintenant ?

Parce que malgré tout, au fond de chaque Homme, il existe une petite lueur. Une espérance.

Qu’un jour cela changera.

Le problème, c’est qu’avec l’espoir on peut construire beaucoup de châteaux en Espagne. Avoir une petite lumière au fond de soi, au début, c’est bien. Mais si on en reste là, une vie passe très vite, et on se retrouve au crépuscule de son existence, sans avoir agi.

Alors, il est temps d’agiter vos émotions. 🙂

Vibrations

Qu’est-ce qui me fait vibrer ?

Moi, je me pose tous les six mois la question parce que c’est, en moyenne, le temps maximum sur lequel je peux rester totalement concentré sur quelque chose.

Si vous faisiez partie de ceux qui me connaissent intimement, vous sauriez que ma vie passée est un patchwork d’activités où l’on retrouve rarement exactement les mêmes choses – même s’il y a quand même des tendances – .

A moins que vous ne soyez un scanneur, vous êtes sûrement moins extrême que moi dans vos changements de goûts et de passions. Alors, profitez de cette “stabilité” qui est la vôtre pour vous poser la même question : qu’est-ce qui vous fait vibrer ?

Si vous vous pensez être capable de rester sur cette même vibration pendant plusieurs années, franchissez le pas, car c’est pratiquement gagné d’avance. A un moment ou à un autre, votre vibration paiera.

Vous pensez que je plaisante ? Cela fait combien d’années que vous êtes sur votre job actuel, celui qui vous ennuie ? Si vous pouvez passer autant de temps sur quelque chose qui ne vous motive pas, imaginez l’énergie que vous pourriez déployer pour développer une de vos passions en une priorité de vie…

Et franchement, même si cela ne fonctionne pas, au moins, pendant toutes ces années vous aurez vécu quelque chose de passionnant. Votre entourage ne pourra être que fier de votre courage.

Dans mon cas, 90% des choses dans lesquelles je me suis lancé ne m’ont jamais apporté la richesse financière, mais la richesse de l’expérience, oui. La richesse de rencontres uniques, oui. La richesse du fait d’apporter à l’autre, oui. La richesse d’une vie en couleurs, oui ! Alors vous pensez bien que ce n’est pas maintenant que je vais m’arrêter. 😉

Émotions

On fait les choses que l’on fait sous le coup des émotions. Elles guident et contrôlent notre existence, notre monde. Besoin de reconnaissance ? Sûrement, mais cela va bien au-delà.

Le plus important c’est que ces émotions, on peut les utiliser de deux façons.

On peut sombrer. Se soumettre à la peur – à la laisse – et se résigner.

Ou alors, on peut se dire que ce qui se passe dans notre tête est aussi de notre décision. Les événements extérieurs ne nous broient pas. C’est nous qui nous sculptons de l’intérieur.

Vous allez me dire que tout ça, ce sont des mots, rien que des mots. Que la réalité est tout autre. Comment voulez-vous vous sculpter dans ces conditions ?

C’est très simple.

Utilisez vos émotions pour, consciemment, donner.

Offrez quelque chose à quelqu’un. Offrez de l’aide à une personne qui en a besoin. Offrez un conseil. Offrez un repas. Offrez vos créations. Offrez votre sourire. Offrez un petit cadeau. Offrez un peu de votre temps. Offrez une oreille attentive.

Donnez quelque chose au monde.

Et là, voyez ce que vous recevrez en échange. Un bien-être nouveau. Un feeling difficile à définir mais ô combien doux et agréable. Quelque chose qui, au moins pendant quelques instants, nous épanouit et nous fait voir la vie sous un jour nouveau, quelques soient nos circonstances.

Pourquoi on fait ce que l’on fait ? Parce que tous et toutes nous sommes à la recherche de ce sentiment de bien-être et que souvent, dans notre société moderne, nous ne savons plus où il se trouve.

Mais il est là, en nous, toujours prêt à être utilisé, si on veut bien lui donner la chance de le laisser apparaitre.

Alors donnez.

Aujourd’hui. 🙂

(Photo : Mario Pleitez)

Commentaires

19 commentaires pour “Pourquoi on fait ce que l’on fait ?”
  1. Salut Jean-Philippe, en voyant le titre j’ai immédiatement pensé à un article que j’avais intitulé “pour qui faites vous ce que vous faites” mais le developpement n’est pas le même.
    Peut-être suis-je un peu trop “selfish” mais perso je conseillais de se prendre soi-même comme destinataire de ces intentions.
    Cependant je suis daccord avec toi pour dire que donner est une émotion forte. Et qu’au final ce sont les émotions qui mettent en marche les projets. Cependant je trouve la motivation de la peur, “la laisse” comme tu dis si bien lol, être une bonne motivatrice. Pas la meilleure je le conçois mais sincerement, je la trouve doué dans son costume de cuir avec sa cravache lol

    Merci pour ton article Jean-Philippe 🙂

    Mohamed Semeunacte

  2. Jean-Philippe says:

    Merci pour ton commentaire Mohamed ! La peur fait avancer effectivement mais, je ne pense pas qu’on obtienne les meilleurs résultats avec. C’est difficile de donner quand on a peur. Je crois plus au fait de vraiment vibrer pour quelque chose. 🙂

  3. John says:

    ‘Cela fait combien d’années que vous êtes sur votre job actuel, celui qui vous ennuie ? Si vous pouvez passer autant de temps sur quelque chose qui ne vous motive pas, imaginez l’énergie que vous pourriez déployer pour développer une de vos passions en une priorité de vie…’

    J’adore cette phrase, je la partage avec ma communauté 😉 Bel article ! John. http://bit.ly/9HfifB

  4. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup John pour le partage ! J’espère que cela donnera le déclic à certains. 😉

  5. Link says:

    attention quand même l’émotion primaire lors de la motivation est un outil de récompense chez l’homme, on peut ainsi très bien se retrouver forcé a l’onisep a choisir un métier et apprendre a l’aimer si l’on réussi dans ce que l’on fait.
    D’ailleurs ce que l’on aime “vraiment” dépend également du feeling du moment, gouter un plat nouveau si vous vous sentez mal dans la journée votre cerveau retiendra surement les deux information et les associera: vous n’aimerez pas ce plat et inversement.

    Quand a ce qu’est réellement un “scanneur”, c’est quelqu’un de normal qui finit normalement par s’ennuyer de ce qu’il fait c’est humain de ne pouvoir rester trop longtemps a faire la même chose de la même façon, ensuite à chacun de voir ce qu’il veut: passer sa vie a faire des choses différentes ou trouver sans cesse une nouvelle motivation/ satisfaction dans sa situation actuelle.

    Je rajouterai aussi que la résignation est une sensation perverse qui vient de la même réaction synaptique que l’ennui. A force d’endurer quelque chose on finit par se sentir mal ( stressé ) quand les choses changent, donc il est important de suivre les conseils de notre cher Jean-Philippe et d’avoir le courage de se remettre en question pour essayer d’améliorer son existence.
    Merci Jean-Phi.

  6. Jean-Philippe says:

    Merci bien Link pour toutes ces informations supplémentaires. J’aime aussi cette définition du scanneur ! Bon, il va falloir que je rajoute un paragraphe dans mon ebook sur le sujet. 😉

  7. Eric says:

    Un article qui nous fera réfléchir longtemps!

    Il me rappelle un peu une réflexion de Swami Prajnanpad qui proposait de poser trois questions avant d’agir: Quoi, pourquoi et comment. (Le mieux est de retrouver la référence xacte, je cite de mémoire). Là, tu pose la question du pourquoi, qui est essentielle, car elle renvoie à notre sensibilité.

  8. Jean-Philippe says:

    Merci Éric pour cet ajout ! Je ne connais pas vraiment Swami Prajnanpad mais il y a très longtemps j’ai lu un livre d’Arnaud Desjardins qui le citait comme son maitre. C’est dommage, je n’ai pas pu retrouver une référence exacte à ces 3 questions.

    Par contre, cela m’a immédiatement fait penser à Simon Sinek et son Golden Circle où les 3 questions à se poser sont : why, how et what. 🙂

    Comme quoi, tout a déjà été dit en développement personnel et nous ne faisons que répéter de manière différente – pour notre génération – ce qui est souvent connu depuis des millénaires…

  9. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Yoann ! Tony Robbins est une référence et j’avais déjà vu cette conférence qu’il avait donné à TED, il y a quelques années. Le meilleur moment, à mon avis, elle la blague qu’il fait – préparée ou pas ? – avec la complicité d’Al Gore, qui est dans l’assistance. 😉

    Et puis pour ajouter au débat sur le don voici des extraits de Citadelle de Saint-Exupéry :

    “La valeur d’une vie ne réside pas dans les biens matériels éphémères, mais dans le dévouement, le sacrifice, le don de soi et l’échange.

    […] Avant de mourir, nous n’avons qu’un impératif : poser un geste gratuit. Telle une graine, ce sera notre trace, notre participation à la moisson. Pour naître à soi-même, il ne faut pas hésiter à sacrifier pour les autres nos derniers vivres.

    […] L’homme n’accède à l’humanité qu’en servant ses semblables. Sa puissance réside dans sa capacité à les grandir.”

    Que dire, après ça ? 🙂

  10. @Yoann, cette video est tout simplement TERRIBLE ! J’ai beaucoup entendu parler de Tony Robbins mais je ne l’avais jamais vu a l’oeuvre. Le bougre est doué, il te propulse avec lui lol.

    Merci beaucoup pour toutes ces videos que tu fais partager !

    Sorry Jean-Philippe, un peu de HS peut pas faire de mal de temps a autre mdr

    Mohamed Semeunacte

  11. Bravo Bel article ! C’est parfait difficile de bien identifier le driver qui déclenche nos actions. J’aime bcp cette approche 🙂

  12. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Fadhila ! et c’est d’autant plus important si on veut avoir un Personal Branding authentique. 😉

  13. Assurément mon cher Jean-Philippe 😉

  14. Axel says:

    Article très émouvant. Je n’avais pas pris conscience
    avant la lecture de ton article du principe de peur
    instauré dans notre société dans l’optique de dramatisé.
    C’est vrai qu’à la TV ils ont tendance à mettre des information
    chocs et négatives pour y inséré des plages publicitaires.
    Je pense que notre regard envers l’argent n’est en général
    pas bon et que l’on pourrait vivre pleinement sans énormément
    d’argent en étant quelqu’un de sociale et heureux de vivre.

  15. Albin says:

    Bonjour Jean-Philippe,

    c’est encore Twitter qui me donne l’opportunité de découvrir cet article !

    Un seul mot me vient à l’esprit EXCELLENT !

    En effet, il faut bien peu de choses pour rendre la vie plus belle et agréable, tout en donnant bien peu finalement.

    C’est toujours effarant et surprenant à la fois, de découvrir et ressentir ce que la vie à a nous offrir lorsque nous efforçons d’aller dans la… bonne direction.

    Merci encore une fois pour cet article que je retweet et que je partage sur ma page.

    Je te souhaite une agréable soirée 😉

    Albin

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