Les filtres de notre vie

Une image filtrée où on ne distingue plus la mer de l'horizon. Et votre vie elle est comme ça ?

Un filtre, ça permet de séparer les choses désirées, des choses que l’on ne veut pas. Ainsi nous faisons usage de filtres dans toutes sortes d’ustensiles qui nous rendent la vie meilleure, plus agréable. Évidemment, ici, je ne vais pas me contenter de vous parler de filtres qu’on peut acheter au supermarché. 🙂

Qu’en est-il des filtres que vous appliquez à votre vie ?

Filtrage

Je ne vous apprends rien, tout message que nous recevons passe par un filtrage mental. Il est rarissime qu’une personne n’utilise aucun filtre pour traiter une information. Prenons un exemple.

“Le patron veut te voir dans son bureau, tout de suite.”

Eh oui, en lisant cette phrase, tout comme moi, vous l’avez déjà passée au travers de votre filtres personnels et vous en avez tiré des conclusions. Des images sont même peut-être apparues dans votre tête, des souvenirs flous ou très précis, peut-être des choses personnelles ou alors beaucoup moins, comme un extrait de film ou de série TV. Peu importe car ensuite, presque instantanément, vous vous êtes rappelé que vous étiez juste en train de lire un article sur mon blog et qu’aucun filtrage n’était nécessaire. 😉

C’est ça la puissance de nos pensées, leur vitesse est quasi instantané dans notre cerveau. Ce mouvement est si rapide que l’on ne questionne pratiquement jamais le bien-fondé de ses pensées filtrées qui agissent sans que l’on s’en rende compte. Et pourtant, très souvent, les associations que nous effectuons à travers nos filtres sont erronées.

Ainsi, parce que cela va si vite dans notre cerveau, naturellement, nous faisons confiance à ces pensées qui surgissent après filtrage. Bien sûr, la plupart du temps elles sont fausses et nous conduisent à des conclusions n’ayant rien à voir avec l’information reçue. Quelle fiabilité accorder à un filtre qui a été modelé en regardant trop la télé ? Quel degré de confiance peut-on donner à un filtre qui tourne tout ce qu’il voit en négatif ? A partir de quel moment devons-nous douter d’un filtre qui nous dit que le ciel est gris et que donc la journée s’annonce mal ?

Défiltrage

Des filtres comme ça, sont réellement nocifs et nous empêchent d’avancer dans notre existence. Alors, l’idéal serait de les supprimer mais, vu notre passé et notre éducation, cela me parait bien difficile. Par contre, on peut être conscient de leurs effets et effectuer une opération de “défiltrage” lorsqu’ils agissent sur nous.

Comment repérer ces filtres ? C’est simple. Dès qu’une information nous est communiquée et que nous réagissons trop dans le sens positif ou négatif, un de nos filtres est en action. Il est bien sûr bon de garder nos filtres positifs, il nous permettent de voir la vie sous un angle agréable mais, sans doute que nous devrions enlever le filtre de l’hystérie positive. 😉

“Le patron ? Il veut me voir, moi ? Tout de suite ?… Je le savais qu’il finirait par repérer le génie qui est en moi ! Alors il a sans doute besoin de mes lumières. Ah, il en a de la chance de m’avoir !… Bon, dis-lui que je suis au téléphone là pour un truc important. Qu’il patiente 5 minutes.”

D’un autre côté, je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, nous savons tous et toutes comment des informations neutres en elles-mêmes, nous touchent et nous font descendre dans l’échelle du pessimisme. Là aussi nos filtres sont en action et ainsi nous donnons des explications sombres à de simple faits.

“Le… le patron ? Me… me voir, moi ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ? J’ai dû oublier un dossier, c’est sûr. Je vais me prendre un savon… j’espère qu’il ne va pas me virer… avec le crédit de la voiture et de la maison… Je le sens mal ce truc, c’est certain, il va me mettre à la porte. La poisse !”

Une information est juste une information. Par exemple, si votre compte en banque est à découvert, c’est juste une donnée. Cette dernière n’a aucune influence sur vous. Vous pouvez la découvrir dans un relevé, l’entendre au téléphone ou on peut vous la communiquer verbalement mais elle n’a aucune prise sur vous. C’est juste une information neutre. Malgré tout, le filtre de la peur se met en marche et il nous prend, aux tripes.

Pourtant, imaginez une seconde que votre banquier, hilare, vous annonce, en se tordant de rire, qu’il voulait vous voir pour vous donner une information importante. Tapant frénétiquement de la main sur son genou, il parvient à peine à hoqueter, les larmes aux yeux, que vous êtes à découvert. S’étouffant de rire, il vous indique qu’il vous faut rectifier cela…

Quel filtre utiliseriez-vous alors ?

Nos filtres sont malléables. Tant que l’on est conscient qu’ils existent, on peut les contrôler plus facilement. Une information ne devient négative que parce qu’on le veut bien. Si, depuis notre naissance, nous étions élevés dans la bonne humeur, sans dramatiser les soi-disant mauvaises nouvelles, en apprenant à remettre en question les informations reçues, notre vie prendrait des “couleurs” complètement différentes.

Infiltrage

Finalement, puisqu’il est si difficile d’échapper aux filtres, pourquoi ne pas s’en créer soi-même ? Des filtres qui nous permettraient de voir la vie en rose bleu vert de toutes les couleurs ?

Vous connaissez peut-être l’histoire du premier grand filtreur que l’humanité ait jamais connu. Socrate, le philosophe grec, était réputé pour avoir créé 3 filtres qu’il chérissait particulièrement : Le filtre de la vérité, celui de la bonté et celui de l’utilité.

Chaque information que quelqu’un désirait lui communiquer devait au moins pouvoir passer par deux de ces filtres ou alors, il refusait d’entendre ce que son interlocuteur avait à lui dire.

Si par exemple, un de ces amis arrivait vers lui en courant, voilà le dialogue qui en général s’ensuivait :

“Socrate, Socrate, attends-moi ! Tu es courant ?”
“Au courant de quoi ?”
“De la nouvelle qui fait le tour d’Athènes ?”
“Ah non. Est-ce que cette information est vraie ?”
“Euh… ça, je ne peux pas l’affirmer.”
“Ah bon. Est-ce que cette nouvelle est quelque chose de bien ?”
“Ben non, pas spécialement…”
“Tiens ?… alors est-ce qu’elle me sera utile ?”
“Non plus…”
“Vraiment ? Si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bien, ni utile pour moi, pourquoi voudrais-tu que je t’écoute ?”

Et Socrate de poursuivre son chemin, laissant là son ami dépité et sans doute, un peu énervé.

Peut-être que nous aussi nous devrions utiliser les filtres socratiques. Lorsque nous parlons avec notre famille ou nos amis. En regardant la télé ou en écoutant la radio. Nous pouvons le faire discrètement, mentalement, tout en douceur. Socrate lui, n’était pas du genre diplomate mais nous n’avons pas besoin de faire passer des tests oraux à tous ceux qui veulent communiquer avec nous….

Quoique.

Si un jour, appelé par la direction, vous entrez dans le bureau de votre patron :

“Vous m’avez convoqué, me voici. Mais avant que vous ne me parliez, vous allez devoir passer par les 3 filtres socratiques. Tout d’abord, cette annonce que vous vous apprêtez à me faire, est-elle vraie ? En êtes vous sûr ?”

Ce à quoi votre patron hochera doucement la tête.

“Bien. Est-ce que cette nouvelle est bonne pour moi ?”

Deuxième hochement de tête.

“Parfait ! Enfin, ce que vous avez à me dire, me sera-t-il vraiment utile ?”

Ce à quoi votre patron hochera frénétiquement du chef.

Que pensez-vous qu’il vous annoncera ? 🙂

(Photo : Héctor Guerra)

Commentaires

18 commentaires pour “Les filtres de notre vie”
  1. Nathalie says:

    une augmentation bien sur !! 😉 🙂

  2. Jean-Philippe says:

    Merci Nathalie ! Comme d’habitude, j’apprécie ton optimisme de fer. En plus, c’est tout à fait possible 😉

  3. vrjbln says:

    Excellent les filtres socratiques, je vais les essayer de suite 🙂

  4. Jean-Philippe says:

    Merci vrjbln ! et surtout, dis-nous comment ça se passe parce que tout le monde n’apprécie pas les filtres socratiques. 😉

  5. Julien says:

    Je ne connaissais pas ces filtres de Socrate. Et ce n’a pourtant pas été faute d’être attentif en cours de philo!
    Et si on essayait d’appliquer ce genre de filtre à l’information qui est mise à notre disposition sur internet? Je crois qu’on passerait bien moins de temps devant notre écran!

  6. Jean-Philippe says:

    Pour être honnête avec toi, je n’ai jamais trouvé de preuve formelle que Socrate ait eu ce dialogue. Il se peut que ce soit une “urban legend” mais l’idée est, je trouve, excellente. Comme par exemple de l’appliquer comme tu le dis à l’information sur le net. 😉

    (D’ailleurs si un expert des philosophes grecs pouvait nous confirmer cela, ce serait sympa, merci !)

  7. aguezzoul says:

    Ce qu’il vous annoncera!!! puisque c’est une question et une réponse à la préparation. L’éducation ou l’initiation à la vie n’est pas ce qu’elle devrait ETRE. Alors je dirai que la réponse à tout et à rien, est l’être.
    Nous avons le pouvoir de recevoir une information comme de la comprendre. Le tout est de savoir comment nous la percevons.
    Quelle valeur donnez-vous à une information? ben celle de l’instant présent.
    Chaque instant EST un PRESENT. La réponse de tout est dans l’instant. La vie est un JE de MOTS. et le mot EST mot-eur, enfin le VERBE pour aller VERS BE, soit l’ETRE. ETRE SOI MEME. pour mieux se CON-NAITRE.
    LA CON-NAISSANCE POUR ETRE.
    QUELLE EST D’APRES-VOUS LE PREMIER TEMPS ENSEIGNE A L’ECOLE ELEMENTAIRE?

    LE PRESENT!!!! après cela on vous apprend le futur pour plan-ifier, pour construire. alors si on AIMERAIT (condition) construire, OB-SERVONS AVANT DE VERSER LE VERBE QUI EST EN NOUS.

    L’ECH-ANGE EST LA LUMIERE DU VERBE!!!! PRENEZ PLAISIR A JOUER!!!

    Je vous souhaite à toutes et tous une vie juste et H-ART-MONIEUSE.

  8. Jean-Philippe says:

    Merci aguezzoul pour ce message passionné ! J’ai eu un peu de mal à SUI-VRE ta réponse et tous les JE de mots, mais en filtrant un peu, j’ai réussi. 😉

  9. Boulezail says:

    Bonjour Jean-Philippe. Comme Julien, je me suis demandé si cette anecdote sur Socrate était vraie. Mais comme elle est bonne et qu’elle peut m’être utile, je la prends volontiers.

    Pour le patron, je pensais à une promotion ou à des vacances, mais ce sont mes filtres à moi. Intéressant, n’est-ce pas, de réfléchir à notre façon de réfléchir.

    D’après votre description de nos filtres, on croirait qu’ils apparaissent comme ça et peuvent s’enlever comme ça, presque d’un claquement de doigts. Je crois que c’est notre éducation, nos expériences de vie, avec un peu de ce que nous sommes aussi au départ (génétiquement) qui va tisser ces filtres. Ils font partie de nous. Puis ces filtres eux-mêmes influent sur notre façon de les tisser. C’est extrêmement complexe, et c’est pour cela qu’il est très difficile de se défaire de ceux qui nous dérangent, tant nous-mêmes que notre relation avec les autres.

    C’est pour cela que je crois qu’il vaut mieux ne pas essayer de s’en défaire, mais de les tisser avec le plus de “couleurs” possibles, afin de se rapprocher le plus possible de la réalité (vérité ?). Plus il y a de “couleurs” différentes, moins chacune des couleurs prendra de place, et plus nous serons flexibles.

    Voilà mon filtre à moi.

    Merci pour ce sujet de réflexions.

  10. Jean-Philippe says:

    Merci Boulezail pour ce commentaire très intéressant !

    Au début du paragraphe “Défiltrage”, j’explique bien que vu notre passé et notre éducation, il est très difficile de se débarrasser de ces filtres. Je propose donc d’en créer de nouveaux pour contrecarrer les effets des premiers.

    Je trouve que votre solution est plus élégante et plus efficace si on arrive à ajouter ses fils de couleurs. Peut-être que parfois une solution radicale s’impose ? Mais ça, c’est une question de goût. 😉

  11. dieurdieuf says:

    Bonsoir Jean-Philippe.

    Pas mal, le coup des filtres.

    La dernière fois que mon patron a voulu me voir dans son bureau, c’était pour me confier une astreinte : vrai, bien pour lui et utile. Par le passé, c’était plutôt pour m’envoyer en mission chez un client…

    Maintenant, c’est clair que si j’entends cet appel, j’ai à la fois une pointe d’appréhension et d’espoir. Mais une chose est sûre et certaine : la curiosité est stimulée ! 😆

    Bon week-end.

  12. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup dieurdieuf pour ce partage d’expérience ! Avec les patrons on ne sait jamais. Mais heureusement que tu possèdes ce côté curieux et optimiste. 😉

  13. Pour ma part, ma boss est quelqu’un de fantastique donc elle ne me fait pas l’affront de m’envoyer quelqu’un pour me convoquer. Elle sait ou me trouver donc elle se deplace et si jamais j’ai merdé eh bien on va parler des moyens d’attenuer les consequences puis on parlera des moyens de ne plus remerder.

    Maintenant je sais que je suis chanceux et dans TOUT mes jobs precedents, ca ne se passait pas comme ca. TOUS mes boss precedents etaient francais, je tiens a le preciser. Donc en fait j’ai appris a repondre systematiquement la phrase :

    “je suis jeune, j’apprend et je ne fais jamais trois fois la meme erreur. Maintenant j’ai un Pere qui a tres bien fait son travail et qui sait me sermonner quand il le faut. Si vous souhaitez prendre la place de mon pere, je ne vous y autorise pas, si vous souhaitez parler de comment regler ce probleme d’adulte a adulte, je suis pret a vous ecouter et a apprendre. Si vous aucune de ces solutions ne vous va, nous pouvons nous separer ici d’un commun accord et sans aucune rancune de ma part”

    Ca a toujours suffit a calmer la personne en face. Enfin je ne suis jamais reste assez longtemps pour savoir si ca ne marchait pas car si une personne n’a pas ecouter mon discours, je n’ai pas a ecouter le sien.

    Concernant les filtres je suis on ne peut plus d’accord et je rapproche ton idee de ce que moi j’appelle les schemas de pensees. Personne ne vit le monde, tout le monde vit son propre monde et souvent incorporer cette donnee essentielle permet de mieux comprendre la personne ou le groupe en face.

    je finirais en disant que j’ai quand meme rencontre une personne dans ma vie que j’ai fini par surnommer “sans-filtre” car cette gentille demoiselle parle avant de penser. Disons plutot que c’est ce que je croyais pendant longtemps vu que la personne est super spontanee. En fait sa spontaneite donne vraiment l’impression qu’elle n’a aucun filtre mais c’est juste qu’en fait son coeur parle avant son cerveau. C’est rare et c’est vraiment marrant a voir et agreable…

    Merci Jean-Philippe pour cet article

    Mohamed Semeunacte

  14. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Mohamed de partager ton expérience !

    Ta stratégie pour parler à tes patrons est très intéressante, et je me demande si beaucoup seraient prêts à l’accepter. C’est une bonne chose que d’essayer de créer ce climat de communication. 🙂

  15. C’est justement le truc, a la base j’avais mis en place ce genre de dialogue en France mais je l’ai vraiment expérimenté en Inde avec un patron (français) tout particulier.
    On ne s’appréciait pas mais on reconnaissait la valeur professionnelle de l’autre. J’ai d’abord dit ces phrases totalement au hasard quelque chose du style : “vous n’êtes pas mon père, soit on discute boulot, soit je repars en France et me fait sermonner par mon vrai père” (j’avais 26 ans a l’époque et oui j’aurais été sermonne par mon père, chercher pas, mon Père est de la very old school, un homme comme on en fait vraiment peu de nos jours, jetaime Baba, sequence émotion sorry il me manque, ca va faire un an que je ne l’ai pas vu…)

    Bref tout ca pour dire que ce patron que je prenais pour un con absolu a compris le message, a réessayé mais entre temps j’avais affiné le message et c’est comme ca que j’en suis venu a la conclusion suivante : les patrons s’adaptent a votre caractère comme vous vous adaptez au leur.

    Certains vont me prendre pour un dingue mais allez j’ose partager ce que je fais parfois dans les premières semaines de boulot. Je crée une situation problématique, je sais que mon chef va vouloir me parler. On ne se connait pas encore bien lui et moi et il ne sait pas tout a fait comment me parler. C’est au moment ou il va déraper que je lui sers mon discours (svp adaptez le a votre cas perso quand même). La c’est le froid glaciale…pendant quelques jours seulement. Puisque j’ai créé la situation (soyons quand même franc) c’est moi qui vais rentamer la discussion “amicale” (sans jamais m’excuser pour mes mots c’est primordiale). L’expérience m’a appris qu’après cette mini-confrontation, toutes celles a venir (parce que par définition il y en aura, sinon cela veut dire que vous êtes transparent au boulot et je crois qu’il n’y a rien de pire) se passeront sur un ton vraiment professionnel et pas ce ton paternaliste que certains chefs vous servent et qui sincèrement vous donne envie de v****.

    Merci encore Jean-Philippe, je ne sais pas comment tu fais mais tes articles ont la facheuse habitude sur moi d’ouvrir des portes 🙂

    Mohamed Semeunacte (qui promet de répondre par article si jamais le commentaire dépasse les 10 lignes 🙂

  16. Jean-Philippe says:

    Très intéressant ce que tu développes là Mohamed. Cette expérience est précieuse et je pense que ça mérite au moins un article sur ton blog. La relation employeur-employé n’est pas simple et je crois qu’en France, il y a encore trop de “paternalisme”.

    Geert Hofstede, un psychologue néerlandais, en faisant une étude sur les filiales d’IBM dans le monde, a créé une échelle de ce qu’il appelle, l’Indice de distance hiérarchique (IDH) qui permet pour un pays donné de voir quel est le rapport entre l’autorité et ceux qui y sont soumis. Tout cela dépend de son Histoire et de sa culture. L’indice va de 1 à 100 et la moyenne se situe à 57.

    En général, les pays anglo-saxons ont un IDH plutôt bas comme les USA (40), le Canada (39), la Grande-Bretagne (35) ou l’Allemagne (35). Dans ces pays, les patrons ne sont pas vraiment sur un piédestal et ils sont accessibles. Dans les pays avec un IDH moyen comme le Japon (54), l’Espagne (57) ou l’Italie (50), les ouvriers peuvent donner leur opinion, ils peuvent se rapprocher des centres de décision.

    Dans les pays à fort IDH comme le Brésil (69), la France (68), la Belgique (65), le Portugal (63), la Grèce (60), les structures pyramidales sont très hautes et le patron possède des signes de richesse clairs (voiture de fonction, secrétaire, etc…). Enfin dans les pays à IDH très fort, comme les Philippines (94), Mexico (81), la Chine (80), l’Égypte (80), l’Arabie Saoudite (80) ou l’Inde (77), le système hiérarchique est souvent plus fort que les lois.

    Il est à noter que l’IDH est non seulement valable dans l’entreprise mais aussi dans la relation parent-enfant et instructeur-élève.

    Tout ça pour dire quoi ? Qu’en France malgré notre liberté, notre indépendance, notre société est encore bien ancrée dans un système assez rigide et que donc la relation employeur-employé n’est pas facile à négocier. Le système que tu utilises, en demandant à tes patrons de se mettre sur un pied d’égalité avec toi et de parler d’adulte à adulte, est quelque chose que nous devrions tous rechercher, si nous voulons faire évoluer notre IDH vers le bas.

    Pa si simple ? C’est vrai après des centaines d’années de soumission à l’autorité mais regardons un pays comme le Japon, qui pourtant vient d’une tradition hautement hiérarchisée et qui a su ramener “la balle au centre”, ou presque. 😉

  17. Yoann Romano says:

    C’est le même type de filtre qui est inconsciemment utilisé lorsqu’on aborde une inconnue. Des études ont montrés qu’elle a alors entre 2 et 20 secondes pour nous mettre dans une catégorie mentale, une sorte d’étiquette à laquelle il est ensuite très difficile d’échapper.

    D’où l’importance de ne pas porter l’habit du violeur, de sourire et d’être propre sur soi lorsqu’on aborde un(e) inconnu(e). Un a priori positif est l’une des sources fondamentale d’un bon début de relation, qu’il soit amical ou non.

    C’est donc un bon rappel, comprendre nos filtres est primordial ! Il y a une règle issue d’un mentor thérapeute qui disait que le plus important pour un filtre (ou une croyance) n’est pas qu’elle soit vraie ou fausse, mais qu’elle soit utile.

    Je pense qu’on peut définitivement l’appliquer à nos vies,
    Yoann

  18. Jean-Philippe says:

    Merci Yohann d’ajouter cette information ! C’est quelque chose de très important que tu rajoutes et qui donc t’a été enseignée par un de tes mentors (Un Socrate séducteur ?).

    Franchement, j’aime beaucoup cette dimension supplémentaire que tu apportes. 🙂

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