Merci à la crise

Par le 7 December 2009
dans Changer les règles

Est-ce que vous voyez le coeur, qui se dessine dans les nuages ?

S’il est bien une chose qui soit détestée c’est bien la période de crise que nous vivons maintenant globalement. Quelque soit les média que vous regardiez ou vous lisiez dans le monde, cette crise porte le blâme de tous nos problèmes. Pourtant, je pense qu’au contraire cette période de difficultés économiques est un bienfait. C’est très positif que nous en ayons une et nous devrions nous en réjouir. Cela se résume à savoir, comme d’habitude, si vous voyez le verre à moitié vide ou à moitié plein. 🙂

La fin des excès

Nous vivions jusqu’à maintenant en surabondance. Nous avions trop de tout, achetions trop de superflu pour avoir encore plus de biens matériels inutiles dans nos placards. La crise économique nous oblige maintenant à faire des choix, à enfin, vivre plus simplement. Les placards, plus qu’encombrés, se vident, nous faisons maintenant attention avant d’acheter quelque chose. Cette vie simplifiée mais pas encore minimaliste, a donc du bon.

Cela conduit chacun à comprendre, bien malgré lui ou elle, que nous vivions largement au-dessus de ce qui était nécessaire pour avoir une vie décente. Après tout, une fois que vous avez un toit, à manger et une occupation rémunérée, vos besoins naturels sont tous couverts. Le reste n’est – à la base – que du superflu. Je ne dis pas qu’il faut le rejeter, car il faut s’accorder des loisirs, des petits luxes, mais pas pour impressionner le voisin.

Où vais-je avec ma vie ?

Ça c’est la deuxième prise de conscience. Nous comprenons maintenant que les choix que nous avions faits par le passé ne sont pas pour la vie. Un licenciement peut arriver à tout moment. Beaucoup de gens se demandent que faire de leur futur. Certains prendront conscience du fait que travailler en entreprise n’est pas si bien que ça et se lanceront dans leur propres projets. On peut donc espérer voir apparaître tout un réseau de petites entreprises qui vont redynamiser le tissu social. Les Hommes fluides ne sont pas loin.

Il y a aussi ceux qui vont vraiment se demander que faire avec leur vie. Vous en faites peut-être partie et vous vous questionnez pour savoir si vous avez envie de travailler pendant 40 ans comme un fou pour avoir une petite retraite. Vous vous demandez si ça vaut le coup d’user vos meilleures années à travailler pour quelqu’un d’autre. Vous vous dites que si, finalement, vous devez travailler dur, autant le faire pour vous-même, au moins ça sera pour votre propre bénéfice.

La relation avec les autres

La solidarité existe. Et encore plus en temps de crise. Il y a moins de “chacun pour soi”. On retrouve certaines valeurs de bases comme le respect, la sincérité, l’entraide. Ces dernières avaient disparu derrière nos amoncellements de gadgets matériels. Elles réapparaissent maintenant. Nous comprenons que nous sommes tous liés. Nous ne vivons pas seuls, pour nous-mêmes. Nous avons compris que cela ne menait à rien et qu’il y avait d’autres choses plus importantes que l’ambition démesurée.

Il en va de même au niveau familial. Le budget étant réduit, chaque membre de la famille ne peut plus assouvir tous ses désirs matériels. On en revient alors aussi à des valeurs authentiques. C’est un bon moment pour renouer les liens entre tous les membres plutôt que de se disputer pour savoir quelle chaîne de télé regarder. Les activités choisies sont plus conviviales. On retrouve le plaisir de communiquer et de faire des choses, tous ensemble.

Une chance pour un nouveau départ

Après nous être posé toutes ces questions et avoir séparé ce qui était important du superflu, nous avons maintenant l’occasion de repartir sur des bases neuves. Pas, vers celles d’une nouvelle société de surconsommation, mais bien vers un système de vie simplifié où l’abondance existe mais sans excès.

Cette crise économique est aussi le meilleur moment pour vous lancer dans un projet qui vous tient à coeur. Les barrières d’entrée sont très basses maintenant. Il y a très peu de concurrence car tout le monde a peur. Vous pouvez plus facilement faire avancer votre projet sans trop de risques, en devenant par exemple auto-entrepreneur. Quand la crise se terminera, quand tout le monde voudra à ce moment-là se lancer, vous, vous aurez déjà pris assez d’avance, vous serez déjà prêt à recueillir les fruits de votre travail, bien au-dessus de la mêlée.

Dans un autre domaine, la vie urbaine est devenue trop chère. On retrouve le désir de vivre à la campagne. Déjà d’un point de vue financier c’est logique mais c’est également important au niveau du bien-être. L’homme a besoin de la nature. Le fait de vivre cette crise, nous rappelle que de respirer un air plus pur, d’entendre les oiseaux gazouiller le matin, ne sont pas des rêves impossibles. Même les villages se mettent en quatre pour vous accueillir.

Quelle crise?

Alors oui, si vous voyez le verre à moitié plein, cette crise n’est en fait qu’une opportunité pour se recentrer sur les vraies valeurs et s’ouvrir à des choses qui sont plus en rapport avec vos désirs. Il ne faut pas attendre car, le soleil, pour l’instant caché par les nuages du pessimisme économique, réapparaîtra dans tout son éclat.

Nous avons donc une incroyable opportunité de laisser tomber tout ce qui n’était pas bon dans la société de consommation et d’y ajouter les valeurs d’une vie simplifiée dans laquelle vous vous sentez mieux, plus en accord avec vous-même. Vous ne voudriez pas rater cette opportunité. 😉

(Photo : Per Ola Wiberg)

Commentaires

9 commentaires pour “Merci à la crise”
  1. Rémy Bigot says:

    La crise est en effet un formidable tremplin pour l’avenir de ceux qui auront l’audace de passer à autre chose ^^
    Un grand magnat (je ne sais plus lequel) disait ceci: “Lorsqu’il y a crise, je fais du très bon business”.

    A vous !

  2. fraZck says:

    Oui Jean-Philippe ! Entièrement d’accord avec toi quand tu dis que “la crise” est pour tous une opportunité pour mieux (re)vivre. Effectivement, cela aura peut-être permis à certains de prendre conscience de cette foutue société de (sur)consommation. Mais j’ai quelques doutes tout de même quand tu parles de solidarité. En ce qui me concerne, je vois les choses de la même façon que toi et il est vrai que des liens sociaux se sont (re)créés dans notre société (moins de “chacun pour soi”). Mais j’ai pu constater aussi l’effet contraire : certaines personnes sont prêtes à t’écraser car, justement, elles sont “privées”. Et pour obtenir ce qu’elles veulent, elles feront tout. Pour s’en rendre compte, il suffit de venir faire un tour sur le parvis de La Défense. Promène toi et tu verras que tu déranges les personnes qui travaillent.

  3. Jean-Philippe says:

    @Rémy Merci pour ton commentaire. Il y a toujours des choses à faire quelque soit la situation. En temps de crise, il faut juste être un peu plus original. 😉

    @fraZck Merci pour ton témoignage. Je suis d’accord avec toi, tout le monde n’est pas solidaire, mais est-ce une raison pour ne pas l’être ? (Je ne parle pas de toi, personnellement)

    Qu’est-ce qu’il y a de spécial sur la parvis de la Défense ? Désolé, je suis un peu loin, là… 😉

  4. Comme tu as raison Jean-Philippe. Je ne dirai pas que ton article est visionnaire (car on est en plein dedans) mais c’est une belle analyse des courants sous-jacents des 2 dernières années. Retour à une certaine simplicité, frugalité, augmentation du nombre d’indépendants et des gens qui ont une démarche professionnelle guidée par la quête de sens.

  5. Jean-Philippe says:

    Merci pour les compliments, Boris. 🙂

    J’aime quand tu dis “une démarche professionnelle guidée par la quête de sens”, c’est exactement ce qui est en train de se produire et qui conduira, je l’espère, petit à petit, à l’Homme fluide.

  6. fraZck says:

    @Jean-Philippe : oui c’est vrai que tu es assez loin de La Défense. Quand je dis “promènes toi”, c’est bien dans le sens se promener. Et tu verras qu’on te marchera dessus, te bousculera, etc… Même pas les gens te voient ! Trop occupés au téléphone ou bien “à la bourre”. Ca faisait 3 semaines que j’étais en arrêt suite à une opération du genou, et quand j’ai repris le travail en marchant clopin clopan, j’ai bien remarqué (et on me la bien fait remarquer : “t’avances toi”) que ce n’était pas le lieu pour marcher lentement. Se faire bousculer pour passer le premier dans les escalators. Tiens : encore aujourd’hui. Je demande à quelqu’un s’il pouvait me passer un bouquin situé dans le bas d’un rayon (j’ai énormément de mal à m’accroupir). La réponse : “moi je me mets bien sur la pointe des pieds pour prendre en haut du rayon. D’ailleurs, pardon poussez vous que je puisse attraper ce livre”. Véridique.
    Avec ce genre d’incivilités, nous sommes loin de parler de solidarité. Cela prouve qu’on peut rencontrer des personnes qui, justement, prendront toute solidarité envers les autres. Et, tu as raison, est-ce une raison pour ne être solidaire ? Mais c’est juste une question de bon sens, non ?

  7. Jean-Philippe says:

    @fraZck Là d’accord, je comprends. On a la même chose ici, en plus poli, du côté de Shinjuku, pour ceux qui connaissent. Mais avoue quand même que le lieu choisi n’est pas le meilleur. 🙂

    Dans ces lieux urbanisés où l’on s’entasse, où le stress est à un très haut niveau, les gens se déshumanisent, ils deviennent insensibles, de vrais robots. Je pense qu’ils réagissent comme ça pour se protéger, pour ne plus penser à tout ce qui ne va pas dans leur vie. Toi ou moi, deviendrions pareils dans ce genre de lieu. C’est quasiment impossible de résister.

    Par contre, dans une ville de province, à la campagne, et même, j’en suis sûr, dans certains quartier de Paris, le rythme est plus lent, plus posé, on prend le temps de sourire, de parler, de s’excuser. Chose impossible à demander aux “robots” de La Défense. D’ailleurs, rien que le nom du lieu n’invite pas à la convivialité… 😉

    Mais j’ai l’impression que tu y travailles ? Dans ce cas, le portrait que je viens de brosser ne va pas t’enthousiasmer…

  8. fraZck says:

    @Jean-Philippe : Oui je travaille à La Défense 🙁 Et en plus dans une multinationale re 🙁 Et je suis entièrement d’accord avec toi avec le portrait que tu viens de brosser : des “robots”. C’est tout à fait ça. Mais je ne me sens pas concerné par ce portrait 😉 Je prends le temps de vivre même si ça déplaît au sein de mon entreprise. Mais les mentalités changent…même au sein de multinationales

  9. Jean-Philippe says:

    @fraZck C’est une bonne nouvelle ça ! Si les multinationales s’y mettent aussi. 🙂

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