Les particules du bonheur

Les particules élémentaires

Nous sommes tous et toutes très occupés par notre vie quotidienne qui ne nous permet pas souvent de réfléchir à ce qui réellement se passe tout autour de nous.

Pourtant, de temps en temps, il m’arrive de me dire que, “Quand même, malgré tout les problèmes, ça marche !”

C’est d’autant plus étonnant que l’on a plutôt, en général, une impression contraire. Une sorte de mauvais pressentiment. Un sentiment de cafouillage. Comme si la mécanique grippée.

Mais de quoi je parle ?

De notre vie sur Terre. 🙂

Particularité

Ça ne vous parait pas étonnant à vous que depuis que l’homme est l’homme, la vie avance constamment ? Que rien ne l’arrête ? Que nous soyons encore là ?

Pourtant, ce ne sont pas les problèmes qui manquent ou qui ont manqué à travers l’Histoire de l’humanité. Ce ne sont pas les esprits mal intentionnés voulant tout supprimer qui n’ont pas cessé d’essayer.

Mais malgré tout, cahin-caha (quelle belle expression), les hommes et leur vie s’améliorent. C’est une sorte de petit miracle que j’ai souvent du mal à m’expliquer.

En dépit des guerres, des attentats, des bombes, des dictateurs, des méchants, des assoiffés de pouvoir, des mercenaires de l’argent, des magouilleurs, des manipulateurs, des méchants, des hypocrites, des après-moi-le-déluge (j’ai oublié quelqu’un ?), l’homme voit sa vie s’améliorer.

Devant autant d’énergie déployée à détruire, tout aurait dû s’écrouler depuis longtemps non ?

Normalement, les animaux eux devraient vivre maintenant, seuls en paix, en se disant, “Bon débarras !”

Alors, comment cela est-il possible ?

Particuliers

Tout récemment, pendant le dernier Cloudbraining, le challenge que je m’étais donné, consistait à écrire des histoires pour un recueil de noël (oui, là on est clairement en retard). Dans l’une d’entre elles, j’imaginais que la majorité des êtres humains émettait plus d’opinions négatives que de positives et ainsi amorçait une chute, un retour en arrière, une régression dans leur histoire.

Pourtant non, dans la réalité, on continue à assister à une progression.

Sinon, il n’y aurait pas eu d’iPhone. Pas de progrès médicaux qui nous permettent de vivre très longtemps.

Il n’y aurait pas eu de moins en moins de guerres et de moins en moins de morts.

Cela voudrait-il dire que, sur Terre, il y aurait plus d’optimistes que de grincheux ?

Si vous regardez autour de vous, cela ne parait pas du tout être le cas.

Alors, pourquoi ne nous ne sommes pas déjà auto-détruits ?

Particularismes

Ici à Albi, sur la place principale de la ville, la place du Vigan, juste à côté de la vieille ville, il y a un manège à l’ancienne.

J’aime bien m’en approcher car l’atmosphère qui y règne est particulière avec les enfants sur les chevaux en bois qui rient et poussent de petits cris stridents, tandis que tout autour, les parents conversent tranquillement en faisant de petits signes à leurs enfants.

L’atmosphère est joyeuse.

Simplement par le fait d’être au bord à regarder, je sens dans le vent créé par le manège, que quelque chose d’invisible tournoie doucement et se pose sur mes bras, sur mon dos, sur mon visage, me relaxant, me faisant aussi sourire.

Autre exemple.

Juste cet après-midi, en rentrant chez moi après une course, je rencontre des classes primaires qui avancent en rangs serrés. Elles se rendent au théâtre municipal, sans doute pour le spectacle de noël. Les enfants se sont un peu grimés pour l’occasion et apostrophent tous les passants qu’ils croisent avec de grands “Bonjour !” sonores.

Inévitablement, parfois un peu honteux d’eux-mêmes, ces mêmes passants esquissent un sourire en retour ou font un petit signe de la main. Là où la colonne d’enfants passe, elle laisse une traînée de bonheur, comme si de petites particules virevoltaient et venaient se poser sur les joues d’adultes trop sérieux.

Et moi j’ai de la chance : je suis juste dans leur sillage. 🙂

Particules

Pourquoi je vous raconte tout ça ?

La même scène, avec les mêmes particules tourbillonnantes aurait pu se produire à Tokyo où je me souviens déjà avoir eu ces picotements sur les joues au contact d’enfants souriants.

Ceci est bien loin d’autres paillettes invisibles, sinistres elles, qui continuent à se poser on ne sait où sur le sol nippon. Et cela, à cause de la complicité d’adultes peu scrupuleux, qui ont tout oublié des particules du bonheur.

Alors, la clef est tout simplement là, je crois.

Nous progressons parce que ces petites particules sont plus fortes que tout.

Les enfants en ont des réserves inépuisables, mais nous, les adultes, nous devons constamment nous rappeler que nos réserves elles aussi, sont illimitées.

Dans le monde des particules du bonheur, de celles qui se glissent dans votre cou pour toucher votre cœur, une étincelle suffit à créer une énergie bien plus forte que tout le reste.

Le monde tourne, avance, s’améliore – et nous avec – nourrit de ces particules brillantes. Elles sont notre plus grand allié. Notre meilleur carburant.

100% bio.

C’est pour ça qu’il faut bien voir les enfants pour ce qu’ils sont et surtout, les respecter. Sans eux, plus de source inépuisable, plus de corne d’abondance, plus d’aventure joyeuse.

Ils nous rappellent tous les jours pourquoi, dans un monde où on ne nous promet que des souffrances, il ne faut pas croire à tout ce qu’on nous dit, car on sait qu’il y aura toujours des solutions nouvelles pour repartir en avant.

Depuis que la Terre est Terre et que les hommes la courtisent, tout problème a trouvé sa réponse. Les hommes on cherché et ont toujours trouvé. Tout est améliorable et s’améliore.

Les particules du bonheur, transmises inlassablement par les plus jeunes et se déposant au gré du vent des émotions, jouent alors un rôle de catalyseur.

Et, si un homme de science, voulant en découvrir la formule en attrapait une seule et la glissait sous un microscope, il serait bien surpris.

Il verrait que sa composition n’a rien de complexe et se trouve en abondance dans le cœur de tous les hommes.

Bien vite, il relèverait la tête, ôterait sa blouse blanche, quitterait son bureau et irait immédiatement partager cet élément premier qu’il aurait juste redécouvert.

La particule de l’amour.

(Photo : Desirée Delgado)

Commentaires

16 commentaires pour “Les particules du bonheur”
  1. david says:

    Et dire qu’avec un peu de particules negatives on pourrait qualifié ce billet de “naïf”. Au contraire… tu touccaresse LA vérité. Ca va jusqu’à m’émouvoir. Surement trop candide également. J’aime 🙂

  2. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup David ! Je suis comme toi, je crois. J’ai la naïveté de croire que chez les hommes et encore plus chez les femmes, il y a ce bon fond qui nous a permis de survivre et de nous épanouir. 🙂

    (Rousseau serait fier de moi…)

  3. Laurence says:

    Comme c’est beau et bien dit…

    J’ose croire que les enfants ne sont pas les seuls porteurs de cette joyeuse particule, et que nous pouvons tous la cultiver, chacun à notre façon.

    Merci pour ce texte, émouvant et tendre 🙂

  4. Jean-Philippe says:

    Merci infiniment Laurence ! Oui, oui, bien entendu que les adultes la possèdent mais comme je le suggère dans le texte, cela fait longtemps qu’ils l’ont oublié ou ne croient plus l’avoir… Pourtant, nous pouvons réveiller ça facilement et la façon la plus simple, c’est de se rapprocher d’un groupe d’enfants (exemple du manège) et d’accepter de se laisser “saupoudrer”. 🙂

  5. Argancel says:

    Merci pour ces particules de bonheur !

    J’ai envie de dire qu’elles sont encore plus rafraichissantes lorsqu’on découvre ou redécouvrir des choses. Par exemple lorsqu’on revient dans une forêt et qu’on était en ville depuis longtemps. Ou quand on côtoie des enfants alors qu’on était resté entre adultes depuis longtemps. Ou bien qu’on revient sur un blog qu’on n’avait pas visité depuis un certain temps 😛

  6. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Argancel, belles astuces à ajouter à son attirail de chercheur de particules du bonheur… surtout la dernière ! (Non, je plaisante ! d’accord ?) 8)

  7. Amibe_R Nard says:

    Bonjour.

    Superbe notion. 🙂

    Que l’on retrouve dans le pouvoir d’un bonjour, ou d’un au-revoir sincère.

    Mais allez, une petite colle, pour toi Jean-Philippe :
    Combien de fois as-tu dit bonjour durant ton déplacement dans Albi ?

    Normalement, tu ne devrais pas pouvoir compter. Tu devrais me dire : tout le temps ! 😉

    Je me souviens avoir lu qu’il fallait dire : “bonjour monde”, dès qu’on se réveille, afin de bien commencer sa journée. C’était une astuce de développement personnel.

    Les particules du bonheur, ce n’est pas difficile de les avoir. Les émettre, voilà le plus difficile. Pourtant, c’est à portée d’un bonjour (qui ne coûte rien), d’un salut de la main (qui coûte encore moins) ou d’un sourire (qui coûte encore moins que le reste).

    Ah oui tiens, à la réflexion, mes grands-parents nommaient ça : la politesse.
    Ils y tenaient beaucoup.

    Avec ton éclairage, je comprends mieux pourquoi.
    Et c’était pour les grands, comme pour les petits. 😉

    Bien Amicalement
    l’Amibe_R Nard

  8. Jean-Philippe says:

    Très bonne question L’Amibe ! C’est vrai que je ne dis pas bonjour à tout le monde. 🙂

    Et ta réflexion est excellente, elle nous ramène à des choses toutes simples, comme un geste de la main. Pourquoi devenons-nous des sclérosés du contact dont nous avons pourtant tant besoin ? Pourquoi s’isoler dans nos tours d’ivoire pour ensuite tenter de se reconnecter par l’imaginaire facebookien ? J’arrête là parce que sinon je vais repartir sur un article… et je me contenterai de jeter une grosse poignée de particules du bonheur sur tout ça. 😉

  9. Ornthalas says:

    Ca paraissait pas mal, jusqu’à ce que tu parles de l’iPhone comme symbole de l’évolution de l’humanité, justement avant de mentionner les progrès médicaux.

    Désolé, mais un gadget loin d’être indispensable dont le marketing est typiquement orienté sur la création d’un besoin me parait difficilement être un exemple approprié… surtout pas juxtaposé aux avancées médicales qui renforcent le coté absurde de la chose.

  10. Jean-Philippe says:

    Merci pour ton commentaire (franc et honnête !) Ornthalas. 🙂

    Oui, je considère l’iPhone (j’aurais plutôt dû dire l’iPad) comme une avancée importante : le retour à l’utilisation du doigt ! Le retour aux origines, quand les hommes dans les cavernes traçaient leurs premiers signes de la pointe de l’index. Quand ils osaient tracer une courbe qui devenait “Art” sur la paroi d’une grotte.

    PS : Et si tu n’es pas content, j’irai te défier sur WoW. 😉

  11. oh particule de vie, entre en moi et fais moi visiter le monde avec joie d’enfant et émerveillement de la vie !

  12. Jean-Philippe says:

    Merci pour ce joli commentaire Sarah, un véritable mantra ! C’est un scripto, c’est ça ? 🙂

  13. Marie-Christine Cauvy says:

    Il parait que ‘le savant est presque toujours un amateur.’

  14. Jean-Philippe says:

    Marie-Christine, cela ne m’étonne pas ! Merci pour le commentaire avisé. 😉

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