La réalité du bonheur

Le bien-être est partout si on sait le poursuivre

Notre poursuite du bonheur, ou plutôt de ce que l’on croit être ce bonheur, nous emmène très souvent dans des directions opposées.

Ce qui pour l’un est paradis, comme par exemple avoir beaucoup de succès dans les affaires et être riche, sera tout à fait à l’opposé de ce que pense un autre – créer quelque chose de valeur -, ou encore un autre – s’engager dans le monde du volontariat -.

Finalement qui a raison ?

En fait, un peu tout le monde. 🙂

Motivations

Il est vrai que souvent, on peut se poser des questions sur les motivations des milliardaires. Qu’est-ce qui peut bien les pousser à vouloir gagner un milliard supplémentaire ? Un seul ne suffit-il pas ? Ils ont largement assez pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Pourquoi ce désir pour plus ?

Ajoutons à cela qu’en apparence, il semblerait que cela ne les rende pas toujours plus heureux. Le stress engendré par la gestion encore plus périlleuse de leurs affaires apporterait un niveau supplémentaire de fatigue et d’angoisse. Alors ?

C’est comme devenir parent.

Des études très précises ont montré qu’un couple sans enfant était en moyenne plus heureux qu’un couple avec enfants. Pourquoi vouloir se lancer dans les “joies” des changements de couches, des pleurs et du stress qu’apportent la gestion de ces nouvelles petites vies à la maison ?

Ainsi, si la race humaine avait voulu être purement heureuse, il y a longtemps qu’elle aurait disparu.

Accomplissement

Martin Seligman, professeur de psychologie à l’université de Pennsylvanie, est un psychologue extrêmement réputé dans le monde et le principal avocat de la psychologie positive. Mais, ces-dernières années, il a noté les limitations de ses théories. Être heureux, positiver, tout cela n’apporte pas toujours le bonheur à long terme. Cela fonctionne seulement à certains moments et c’est très subjectif.

J’en avais d’ailleurs parlé dans cet article, Arrêtons de positiver, où je trouvais que l’on donnait trop de place à la méthode Coué et aux autres “trucs” pour garder un air jovial sans vraiment en avoir envie.

En effet, nous le savons tous, il y a plein de moments dans notre existence où on n’est pas vraiment heureux, où on a le blues, où on n’a pas du tout envie de rire aux éclats. Pourtant, on continue à faire certaines choses dans certains domaines en n’étant pas certain qu’elles nous feront sourire au final.

Comment alors pouvoir définir une théorie du bonheur ?

Bien-être

On pourrait sonder les gens et leur demander leur niveau de satisfaction dans leur vie. Cela se fait dans de plus en plus de pays pour savoir si les gens sont heureux.

Le problème avec cette mesure, et cela a été prouvé scientifiquement, c’est qu’elle est très subjective. En effet, si je vous demande quelle est votre niveau de satisfaction dans votre vie, cela va dépendre à 70% de vos feelings au moment où je vous pose la question, pas sur la totalité de votre existence.

C’est pour cela, selon le professeur Seligman, qui en parle en détail dans son dernier livre Flourish, qu’il faut plus se baser sur le bien-être que le fait d’être heureux. Le bien-être est quelque chose de bien plus profond et qui inclut, à certains moments, des tâches pas nécessairement joyeuses.

Cela correspondrait plus avec la réalité de la vie.

Et on comprendrait mieux maintenant pourquoi un couple décide d’avoir un enfant, sachant pertinemment que cela ne sera pas une sinécure. Cela leur apporterait un bien-être au-delà des soucis quotidiens liés à l’éducation d’un enfant.

Quels seraient ces apports ?

Selon Seligman, il y aurait déjà toute la signification apportée par le fait d’élever un enfant. Ce serait une forme d’accomplissement et d’action qui nous dépasse. Tout comme le fait de s’y engager.

Engagement

C’est peut-être là d’ailleurs que se trouve une des clefs de notre bien-être.

S’engager pour soi, pour une cause, pour une personne.

Combien d’ailleurs sont morts pour ça ?

Seriez-vous prêt à le faire ?

Le serais-je aussi ?

Voilà des questions qui nous paraissent hors de notre temps et c’est vrai que vu nos circonstances actuelles, nous n’avons, heureusement, que très peu de chances de nous les poser.

Il n’empêche que notre époque “ouatée” ne peut nous faire oublier ce besoin fondamental de l’engagement pour notre bien-être.

Alors, une façon de le faire, c’est de se tourner vers l’aide aux autres. Ça aussi c’est un engagement qui peut être décliné sous de multiples formes.

Par exemple, un collègue blogueur, Olivier Roland a lancé une initiative pour que les blogueurs-entrepreneurs francophones se mobilisent à travers Kiva, une association caritative que vous connaissez peut-être.

Elle nous permet de faire des prêts à des personnes de revenus très modestes afin qu’elles puissent enfin sortir de la pauvreté. Un simple investissement d’une vingtaine d’euros (ce n’est pas un don) permet d’aider, encore et encore, d’autres être humains.

Ce type d’action, pour l’initiateur ou les participants, est une forme d’engagement “moderne” qui conduit à un certain accomplissement, tout en produisant une émotion positive.

Serait-ce le cocktail parfait du bien-être ?

Le professeur Seligman pense que oui, si on peut y trouver une réelle signification personnelle et une relation aux autres renforcée.

Alors, des formes de bien-être, il en existe de toutes sortes, et c’est à chacun de définir la sienne. Cela peut passer par le service aux autres, la poursuite d’une passion, l’accumulation de richesses.

Personne ne peut vous juger.

C’est à vous de décider.

Mais pour cela, il faut commencer par éteindre la télé et regarder autour de soi.

Aujourd’hui, qu’avez-vous envie d’accomplir ? Dans quoi voulez-vous vous engager ? Avec qui voulez-vous collaborer ? Pour quelle raison ?

Alors qu’arrive tranquillement la fin de l’année, c’est peut-être le moment de commencer à vous poser ces questions, afin de bien débuter l’année nouvelle, avec de vraies bonnes résolutions.

Questionnez-vous et vous verrez, j’en suis certain, apparaitre tout doucement une ligne – votre ligne – celle qui vous apportera, au bout du compte, le bien-être. 🙂

(Photo : szeke)

Commentaires

12 commentaires pour “La réalité du bonheur”
  1. chrissie says:

    Encore un billet très pertinent et plein de bon sens 😉
    Appelons un chat un chat : je suis personnellement DECUE par la tournure de mon existence
    Je n’ai pas de ikigai, je cherche désespéremment un sens à ma vie, je me suis beaucoup agitée et dispersée au fil du temps mais la sagesse s’acquiérant avec l’âge, je commence à 48 ans à en prendre mon parti
    Je suis une scanneuse, “Jack of all trades and master of none” et mes aspirations dans la vie sont très au delà de ce que celle-ci m’offre
    Comment combler le décalage, ne plus être frustré du peu que l’on obtient alors que l’on aspire à autre chose et que l’on sait posséder des capacités hors du commun (je suis également une HPI et une résiliente, j’ai traversé bien des tempêtes)?
    Et si mon ikigai était juste de rester en vie, continuer ce que je fais depuis toujours: respecter la vie sous toutes ses formes?
    Le bonheur j’y crois pour autrui, pour certains d’entre nous mais pas pour moi
    Tout au plus espérer une forme de paix intérieure, de quiétude et enfin trouver un point d’équilibre dans ma vie
    Mais je tiens à rassurer tous les éventuels déprimés à la lecture de mon commentaire : je suis une personne pleine de vie, une battante et qui s’intéresse à tout, mine de rien je fais le bien autour de moi et je valorise toutes les formes de bienveillance envers autrui… à pratiquer sans modération…

    J’espère ne pas être trop hors sujet 😉

    Bonne et belle journée à tous!

  2. Jean-Pierre says:

    @chrissie : HPI kézako ?

  3. chrissie says:

    Haut Potentiel Intellectuel
    une version “soft” du terme “surdoué” qui ne passe pas toujours très bien en société (et qui est très cliché)
    concrètement un QI élevé mais également une sensibilité exacerbée, une hyperempathie et la constante impression d’être décalé et pas tout à fait à sa place en ce bas monde!
    voili voilà

  4. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Chrissie pour ce message très personnel. Je suis certain que de nombreux lecteurs et lectrices se retrouveront (plus ou moins selon leur vécu) dans ton témoignage.

    Juste pour être certain, est-ce que tu n’es pas maman ? Car il me semble avoir déjà bavardé avec quelqu’un ayant le même profil que toi mais je n’arrive plus à retrouver le commentaire dans les archives de mes articles… 🙂

    Je ne connaissais pas le terme HPI (et merci à Jean-Pierre d’avoir posé la question). Cela fait partie de quelle classification ? Cela m’intéresse d’autant plus que je mets la toute dernière touche à mon prochain livre Réveillez votre génie, donc évidemment, pour moi c’est d’actualité. 😉

  5. Amibe_R Nard says:

    “Le bonheur j’y crois pour autrui, pour certains d’entre nous mais pas pour moi.”

    Je trouve cette réflexion assez paradoxale. 🙂

    Comment peut-on concevoir le “bonheur” pour autrui, sans le concevoir d’abord pour soi-même ? Etrange, étrange.

    Ou alors c’est que ta définition du bonheur pour autrui est plus sympa que celle de ton propre bonheur. Peut-être que… l’appliquer à toi-même serait une bonne solution ? :o)

    Oui, on est toujours trop dur avec soi-même.
    Mais c’est vrai, on se connaît. On sait de combien plus on est capable…

    Sauf que pour se motiver à utiliser ces “plus”, il faut avoir un but, une poignée de buts, pour s’y accrocher et les réaliser afin de ne pas être déçu.

    (Entre parenthèses, comment peut-on être déçu de sa vie, lorsqu’elle s’écrit au jour le jour.
    Ce genre de constat me laisse toujours perplexe. Comment peut-on être déçu lorsque l’action est toujours “en cours”. 🙂 )

    Je sais pourquoi tu m’interpelles Chrissie. Peut-être parce que, comme toi, au détour de la quarantaine, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas changer mon passé. Il est ce qu’il est, bien ou mauvais, rose ou fumier, il est.

    Il est, mais il ne me conditionne pas.
    Tous les matins, je choisis ma propre voie.
    Je choisis d’avancer (ou pas 🙂 ) vers mes quelques buts, dans le temps qui se présente.
    C’est un choix librement consenti.

    Comme c’est mon choix, pas celui imposé par les autres, les parents, la famille, les amis ou la société, je n’ai pas la possibilité d’être déçu. J’assume mon choix au présent. 🙂

    En même temps, je comprends bien ton constat. Pour y être passé, je pense que ce constat est nécessaire et éclairant sur sa propre vie. La véritable question se pose alors :

    De ce constat, que vas-tu faire ?

    Que vas-tu “choisir” de faire ? 😉

    Choisir d’être déçue, ou choisir d’être heureuse pour aborder ta nouvelle journée… quel choix vas-tu faire ?

    Bonne et belle journée à toi aussi.
    Il est une heure, j’ai rencontré une fleur sur le chemin.
    L’Amibe_R Nard

  6. Jean-Philippe says:

    Dis donc l’Amibe, c’est toi qui écrit (en secret) les articles de mon blog ? 🙂

    Franchement, ta réponse à Chrissie est exactement ce que je lui aurais dit et d’ailleurs ce que je martèle depuis plus de deux ans maintenant sur Révolution personnelle (j’ai mal au bras).

    J’y ajouterai simplement un doigt de “Stoïcisme maison”, c’est à dire qu’on ne sait pas de quoi sera fait demain et que donc, chaque seconde est précieuse et se doit être appréciée. 😉

  7. Amibe_R Nard says:

    @Jean-Philippe

    🙂

    Je crois que, une fois le constat fait, on en arrive toujours aux mêmes conclusions : la définition du bonheur (de notre bonheur), du fait d’être heureux nous appartient, le choix de l’être aussi.

    Encore faut-il se rappeler qu’on a ce choix. Que tous les matins, on peut repartir en “humain” neuf, ou choisir de garder son vieux vêtement.

    Dans le mien, il y avait de grosses pierres, bien lourdes.
    Après ce constat, je suis content de voyager sans. C’est plus facile pour avancer. ;-))

    Il est trois heures.
    Trois petits poissons avancent dans le courant ;o)
    l’Amibe_R Nard

  8. chrissie says:

    Hum, hum, il y a matière à réflexion…et moi qui ai tendance à écrire ce qui me passe par la tête je vais essayer de travailler et de fignoler mon propos 🙂

    Voyons un peu,quelle serait ma définition du bonheur : être satisfait “de son sort”, être insouciant et avoir la capacité de rester distant et surtout peu touché émotionnellement face aux tracas de l’existence
    Il s’agit également de savoir s’épanouir (aller jusqu’à s’y autoriser pour certains)
    Moi je voudrais surtout être en phase avec moi-même et avec le karma qui semble m’avoir été échu (les faits : je suis une citoyenne lambda, employée dans une grande entreprise, célibataire sans enfant)
    Je ne sais si mes aspirations sont déraisonnables ou bien si je ne sais pas assez “voir mon verre à moitié plein”
    Quoi qu’il en soit il y a toujours cette impression de ne pas vivre pleinement mon potentiel
    Et secrètement j’en veux à la Vie de ne pas me donner des coups de pouce, voire des coups de pot
    Je conçois parfaitement que l’on possède un libre arbitre, que chaque jour est une opportunité pour faire des choix
    Que chacun est responsable de l’état d’esprit dans lequel il se trouve
    Mais certains sont plus anxieux, plus sensibles,plus vulnérables et plus “torturés”
    C’est fatigant…et “inguérissable”

    Il y a bien d’autres paramètres pour qualifier le Bonheur et qui le ressent : avoir la Foi ; le fait d’être entouré et aimé ; être artiste et exprimer son talent et ses émotions au travers de son Art
    Je suis “disqualifiée” sur les 3 plans!!

    Bon j’exagère sûrement un peu…
    désolée, je sors…

  9. chrissie says:

    @ Philippe
    concernant ta question sur la classification des HPI, je ne sais ce que tu attends comme réponse, dis-m’en plus
    voilà ce que je peux te dire dans un premier temps :
    les HPI sont en gros des “surdoués” avec un QI supérieur à la normale et des individus dotés de capacités un peu plus poussées (facultés cognitives, vitesse de compréhension de concepts plus élaborés, tendance à l’hyperconscientisation et à l’hyperempathie)

    ceci dit le HPI n’est en aucun cas “supérieur” à quiconque
    en fait le HPI a un mode de fonctionnement cérébral différent de la norme, il est pour ainsi dire “câblé” différemment
    Certains sont des génies, ne serait-ce que dans un seul domaine très pointu
    Beaucoup, comme moi se cherchent et essaient de s’adapter au monde des “normopensants”.
    Nous sommes très minoritaires et la société est organisée pour le plus grand nombre

    Si le sujet te passionne,il y a de très bons bouquins sur le sujet des “surdoués”, les meilleurs étant d’ailleurs écrit en anglais, pour peu que l’on pratique suffisamment la langue de Shakespeare 🙂

  10. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Chrissie pour tes explications. 🙂

    Excuse-moi aussi de t’avoir confondue avec quelqu’un d’autre, ceci dit je crois que tu pourrais trouver des gens un peu dans ton cas sur le forum Zebra crossing. Mais je crois que tu le connais déjà bien. 😉

    Que faudrait-il que tu fasses toi, pour vivre pleinement ton potentiel ? Et puis “potentiel” c’est peut-être un mot vague, non ? Si tu peux penser à quelque chose de plus précis, de plus concret, cela je pense, pourrait t’aider à avancer, à faire un premier pas. 😉

  11. ColetteL says:

    Happy, I’m so happy !

    “Il est important de s’arrêter de temps en temps dans sa vie pour contrôler si celle-ci va bien dans le sens de ses choix.” Lorsque j’ai lu cette phrase, je me suis trouvee en accord et je vous partage ceci, si vous le souhaitez.

    Lorsque j’ai eu 30 ans(et 2 petites filles), je me suis dit : “si je devais mourir demain, est-ce que c’est cette vie que je voulais ?” cela fut mon point de depart, avec des obstacles et non sans heurts mais sans doute aucun le meilleur de mes choix.
    A 45 ans(et 3 enfants) apres un parcours superbe de conception et de realisation techniques, un besoin irrepressible d’explorer cette partie de moi que j’avais laissee de cote pour “gagner ma vie”(tres bien sur le plan financier par ailleurs) s’est impose. A nouveau, repartir avec des moyens financiers reduits mais avec un bagage d’experiences plus riche 😉
    Aujourd’hui j’ai 51 ans, je vis actuellement aux US, j’apprecie par dessus tout ces espaces et cette lumiere qui me manquait tellement en Europe. Qui sait, peut-etre, une ile plus tard entre ciel et eau…

    La vie est un cadeau sans commune mesure, il n’est pas tous les jours evident… Le present est a saisir, faisons-nous confiance, il faut parfois lacher ce que nous croyons indispensable… Quel plus bel hommage pourrions-nous rendre, a nous comme a ceux qui nous ont donne naissance, que de vivre pleinement ce que nous portons en nous ? Quel bonheur de voir briller dans les yeux de nos enfants la fierte de nous voir “oser”… ;)c’est un chemin ouvert pour qu’ils osent a leur tour deployer leurs ailes et devenir plus grands encore en vivant avec d’autres cette magnifique aventure.

    Pour mon plus grand plaisir, JE SUIS

    Merci a toi Jean-Philippe pour le partage et merci a nous tous d’etre vivant – ETRES VIVANTS

  12. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup ColetteL d’avoir pris le temps d’écrire cette longue “profession de foi” en la vie !

    Je suis certain que ton parcours et les conditions dans lesquelles tu le réalises vont inspirer quelques lecteurs ou lectrices. Lorsque je dis que c’est toujours possible de se redéfinir quelques soient ses conditions et à n’importe quel age, je rencontre beaucoup de personnes sceptiques.

    Personne n’a de conditions parfaites et si on les attend, on ne fera jamais rien. A partir du moment où on commence sa phrase par “Oui mais moi, je…”, c’est perdu.

    La phrase devrait débuter par “Comment… ?”, ce qui nous place immédiatement dans l’action. 🙂

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