Demain, je ronronnerai (2)

Par le 20 October 2011
dans Solutions simples

Je donne ma langue au chat
Cet article est la deuxième et dernière partie d’une série qui a commencé ici.

Est-ce que les chats ronronnent lorsqu’ils sont seuls ?

Ne pensez pas que ce soit une demande sans intérêt. C’est vrai, vous êtes-vous déjà posé la question ? Avez-vous déja tenté de surprendre un matou pour savoir s’il ronronnait tout seul ou, ronronnait-il parce qu’il vous avait senti venir ?

C’est presque de la métaphysique ça, assez loin du pauvre chat de Schrödinger, que ce dernier, un physicien autrichien, imaginait de tuer dans sa boite (ou pas !), selon le point de vue qu’on avait sur la physique quantique. (Vous avez compris quelque chose à ce que je viens de dire ? Moi non plus.)

Alors, arrêtons de poser des questions et laissons les chats s’exprimer. Quand ils le font, en ronronnant, il créent des miracles.

Et je pèse mes mots.

Médecine parallèle

Ainsi, une organisation de protection animale, Animal Voice/Fauna communications, a rassemblé en 2006, de nombreuses recherches sur les chats et en a tiré des enseignements très intéressants.

D’abord, il faut savoir que les félins guérissent plus vite que les autres bêtes. Les vétérinaires savent très bien que les os des chats se régénèrent plus rapidement que ceux des autres animaux. Il en a va de même pour les tendons, les muscles, les articulations ou aussi de la résistance à la douleur. Et tout ça est lié, encore une fois, à la fréquence du ronron.

Par conséquent, à lésion égale, un chat retrouvera plus rapidement la santé qu’un chien et aura bien moins de problèmes, après une intervention chirurgicale.

Des exemples ? Selon Animal Voice, 9,8% des chiens ont des soucis post-opératoires après une stérilisation contre 1,2% des chats (Pollari et Bonnett, papier original en pdf, 1996). 2,4% des chiens ont des problèmes d’arthrite contre aucun cas signalé chez les chats. Un peu plus de 3% de la population canine boite, alors que ce phénomène est inexistant chez les félins.

Le ronronnement aurait donc un effet anabolisant et thérapeutique.

Vous aussi, vous en avez sans doute fait l’expérience.

Prenez un chat – s’il le veut bien – sur vos genoux et caressez-le. Ajoutez-y une bonne dose de ronronnements. Au bout de quelques instants, une sensation de calme vous envahira. Votre fréquence cardiaque et votre tension artérielle diminueront. Réellement. C’est pour ça que ces petits félins sont de plus en plus populaires dans les hôpitaux et dans les maisons de retraite. Ils y apportent un soutien psychologique évident.

Il ne faut donc pas non plus s’étonner de l’apparition des neko cafés au Japon, ces lieux où l’on peut rencontrer des chats à l’heure en sirotant une boisson, histoire de se relaxer. En voici un exemple (vidéo).

Enfin, un vétérinaire toulousain, Jean-Yves Gauchet, a effectué un test sur plusieurs dizaines de personnes. Il leur a fait écouter des enregistrements de ronronnement et les testeurs ont reporté une baisse de leur stress et de leurs angoisses, ces-derniers s’endormant même plus facilement le soir.

A quand la ronronthérapie ? 🙂

En fait, elle existe déjà et des ronrons de chats enregistrés sont vendus dans le commerce, en mettant en avant leurs propriétés calmantes.

Homme et chat : même combat ?

Finalement, cela se rapproche un peu de ce que font déjà certain d’entre nous. Certes nous ne ronronnons pas (quoique j’y travaille, je vous l’ai dit, vu tous les bienfaits qui en découlent), mais vous avez tous et toutes entendu parler du “Om”.

Souvent épelée “Aum”, elle est la syllabe sacrée des religions indiennes comme l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme ou encore le brahmanisme. Selon leur doctrine, c’est le son originel à partir duquel tout l’univers se serait structuré. Prononcée lentement en méditant, cela se rapprocherait assez du ronronnement félin et ainsi pourrait apporter les mêmes bénéfices.

Là, c’est moi qui extrapole un peu mais les moines bouddhistes que j’ai rencontré au Japon ne m’ont jamais paru stressés ou agités. Ronron quand tu nous tiens !

Et ce ronron, vu ses effets curatifs, ne devrait-on pas l’exploiter un peu plus ?

J’irais plus loin et je dirais que l’on devrait apprendre à ronronner dans les écoles. Imaginez la paix dans les cours de récrés. Ensuite, en grandissant, à coups de ronrons rebelles mais contrôlés, les ados trouveraient leur voie dans la société.

Le monde du travail serait lui aussi transformé. Tous les conflits sociaux se régleraient sans heurs, autour d’une grande table ronronnienne où, tout le monde, du ministre au délégué syndical, irait de son petit coup de ronron.

Enfin, imaginons que les présidents du G8 avant de poser pour la photo officielle aient, eux aussi, leur séance de ronron commune afin de calmer leurs ardeurs égocentriques et belliqueuses. L’économie mondiale ne s’en porterait que mieux.

Les peuples de la terre vivraient en paix.

Le monde ronronnerait. 🙂

Origines

Enfin, pourquoi le chat possède cette distance, cette indépendance, cet individualisme qui le rend si particulier et qui n’existe pas chez le chien, par exemple ?

On pensait que les félins avaient été domestiqués par Les Égyptiens, il y a environ 4000 ans. Cette date, bien plus récente que celle des chiens (environ 13000 ans) expliquait, pour les spécialistes, ce manque de soumission du chat.

Depuis la découverte du chat de Shillourokambos en Chypre, qui lui date de plus de 9000 ans cette théorie a dû être révisée. Maintenant, on pense que les hommes n’ont pas domestiqués les félins.

En effet, cette époque a vu le passage d’une société de cueilleurs-chasseurs à celle, sédentaire, d’agriculteurs. Qui dit agriculture, dit récoltes à garder. Et qui dit récoltes, dit souris.

On pense maintenant que les chats sauvages, attirés par ces souris, choisirent de devenir plus amicaux envers les hommes et que ces-derniers, comprenant l’utilité des félins pour préserver leurs récoltes, décidèrent de ne pas les chasser.

Une sorte de compromis “signé” il y a bien longtemps et qui est toujours en vigueur. 😉

Ami fidèle

La photo qui illustre cet article en haut de page, montre une sculpture de la tête d’un chat, découverte sur le même site de Shillourokambos.

La chat avait-il déjà un statut particulier il y a 9000 ans ?

Il faut bien le croire car l’homme de haut rang, dont je parlais dans la première partie, devait avoir une relation spéciale avec son chat, tous les deux ayant été enterrés face à face.

Comment ces hommes primitifs considéraient-ils les chats ? Comme des dieux ? Avaient-ils aussi ressenti le pouvoir bienfaisant des félins ? appréciaient-ils leur ronronnements ?

A mon avis, cela ne fait aucun doute. Il y a même dû y avoir une certaine tendresse entre les deux pour que l’homme demande à avoir son chat à ses côtés, pour son passage vers un au-delà mystérieux et inquiétant.

La présence du félin et de ses ronronnements, pensait-il, devant sans doute servir à le calmer, à le relaxer, à le rassurer.

Et depuis, dans cette relation singulière entre homme et chat, rien n’a changé. 🙂

(Photo : J. Coularou)

Commentaires

16 commentaires pour “Demain, je ronronnerai (2)”
  1. Patricia says:

    Très drôle l’idée des présidents du G8 en train de ronronner. Dommage qu’aucun candidat pour les présidentielles ne parle du ronron dans son programme. En tout as tu me donnes une idée, je fais chanter d’autres syllabes que le ohm à mes consultants, pour obtenir d’autres vibrations, en fonction de la difficulté de la personne.
    Je prévois donc de faire un petit cours de ronron en vidéo prochainement pour la santé et le bien-être de ceux qui veulent ronronner sur mon blog http://se-soigner-autrement.com/.
    je ne manquerais pas de dire à mes visiteurs de se rendre sur ton article pour comprendre l’intérêt du ronron.

  2. Jean-Philippe says:

    😀
    Excellent Patricia ! Oui, je serais bien curieux de savoir quels autres sons ou vibrations tu utiliseras. Tiens-nous au courant pour la ronron-vidéo. 😉

  3. Virginie says:

    Bonjour Jean-Philippe,
    super ton article (les deux parties bien sur!). Serendipité (mot à la mode ;-)) ou simple circonstance… Pas plus tard que la semaine dernière mon chat de huit ans venait dormir à côté de moi toute la nuit.
    Il est vrai que je traversais une période d’angoisse.
    Mais ce voyou ne s’est pas arrêté là : il s’est tout bonnement couché sur mon ventre (8kg quand même le bestiau!) pour ronronner à ‘tu’ et à ‘toi’. Il m’a fait beaucoup de bien à venir à mes côtés pour ronronner, cela m’a apaisée.
    En 10 ans il ne l’a fait que deux fois, la première c’était lors du premier trimestre de ma grossesse, j’avais une espèce de gastro avec tous les symptômes et je ne pouvais rien faire à cause du bébé. Inquiétude et douleurs.
    Et bien figure toi que le verdict est tombé 3 jours après la séance de ronrons.
    Mon anxiété a déclenché une gastrite.
    Chapeau mon chat! Et merci à toi pour cette petite séance de ronrothérapie qui m’a fait du bien et m’a permis de dormir.

  4. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Virginie pour ce témoignage hautement personnel ! C’est exceptionnel ce que tu nous dis là et j’ai du mal à croire que ce ne serait qu’un pur hasard (bien que j’apprécie ce hasard !).

    Salue ton chat pour moi et dis-lui bien que je travaille mon ronronnement, en restant à sept lieues de son niveau de pro. 😉

    PS : Goro goro ! (A ton avis, ça veut dire quoi ? 😀 )

  5. Alexis says:

    Bonsoir Jean-Philippe !

    C’est vraiment étonnant ; lorsque j’arrive sur ton blog et que je commence à lire tes articles, j’ai l’impression que le temps s’arrête, comme si j’étais plongé dans une petite mais confortable bulle mêlant bonheur et utopie ; c’est comme ça que je le sens.
    Je ne possède aucun autre blog dans mes favoris arborant un contenu aussi original et profond ! Non, mais sérieux, qui écrirait deux articles (passionnants) sur les ronronnements des chats ? Le pire c’est que je ne percevrai plus jamais les chats de la même façon, et grâce à toi j’ai pu tellement en apprendre sur la « positivité » des ronronnements ! (et sur la musique d’Inception, film que j’affectionne tout particulièrement :p ).

    Mon estime n’est plus à gagner, je viendrai te lire souvent !

    Miaouicalement
    Alexis

  6. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Alexis pour tous ces compliments qui me touchent beaucoup ! et sache que je suis très honoré d’être classé dans tes favoris. 😉

  7. Nico says:

    Je ne dirai qu’un mot : Miaou =^.^= (

  8. Jean-Philippe says:

    Ah non Nico ! Ici on ne miaule pas, on ronronne monsieur ! (Traitre ! 😉 )

  9. Nico says:

    En fait, le miaou était une question pour savoir si je pouvais roronner ici 😉

  10. Jean-Philippe says:

    Monsieur Nico, je suis désolé mais j’ai quelques doutes. Votre façon d’épeler “ronronner” vous trahit ! Le mot espion me vient soudain à l’esprit… (Surtout avec votre chapeau)

    Merci de répondre aux trois questions suivantes afin de prouver votre origine ou sympathie féline :

    1 – On vous offre un os ou une souris. D’instinct, que choisissez-vous ?
    2 – La nuit, de quelle couleur êtes-vous ?
    3 – Aimez-vous jouer aux quilles ?

    RSVP ASAP !

  11. Jean-Philippe says:

    Décidément j’avais raison ! Voici un article sur la domination féline de l’internet par la revue OWNI.

    (L’espion canin aurait-il été démasqué ? 8) )

  12. Nico says:

    Pour répondre aux 3 questions : la nuit, habillé de gris, j’adore m’amuser à la chasse aux souris et, plutôt que jouer aux quilles, je préfère largement de belles pelotes de laine pour travailler ma dextérité. 😀

    NB : la chanson des chats est vraiment superbe 😀

  13. Jean-Philippe says:

    OK, bienvenue à toi dans la confrérie des amis des félins. Chamicalement ! 8)

  14. Julien S. says:

    Très bonne article, je suis surpris par l’effet de ces ronronnement ! Moi qui pensait que c’était juste pour montrer qu’il est content.

  15. Jean-Philippe says:

    Merci Julien ! Eh oui, moi aussi j’ai été très surpris par tout ce que cachait le ronronnement. Ça mérite bien une vidéo, non ? 😉

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