Le jour où vous êtes mort

Par le 25 February 2010
dans Vous êtes bloqués?

La vie et la mort en équilibre... parfait !

Parfois, lorsque l’on veut agir, bouger, changer, se lancer, on a beaucoup d’hésitations. On voudrait commencer au bon moment. Sous les meilleurs auspices. Avec la bénédiction des dieux. Si les vents sont favorables. Si on sort les bons chiffres. Si l’horoscope est de notre côté. Si le tarot tire les cartes de la chance. Si les lignes de notre main sont bien claires…

En attendant, le temps lui, il s’écoule, seconde après seconde. Il n’attend pas les signes positifs, les conditions parfaites. Il passe. Point.

Et vous ? Vous passez ou vous stagnez ?

Midi 20

J’ai déjà parlé de nombreuses fois de l’importance d’agir. De toutes les choses – illusoires – qui nous bloquent dans notre avancée. Je vous ai proposé des méthodes pour vous aider et je ne suis pas le seul à le faire. En fait, vous n’avez aucune excuse pour ne pas progresser. Et pourtant, vous n’avez toujours pas bougé bien que vous en ayez le désir profond.

Que faire dans ces cas-là ? Moi, je ne peux rien pour vous. Les autres non plus. De toute façon, le changement doit venir de vous sinon cela ne fonctionnera pas. Vous retournerez très vite à la trop confortable case départ.

Mais, il y a un cas où de nombreuses personnes finissent finalement par changer, en bien ou en pire d’ailleurs. C’est lorsqu’elles font face à l’idée de la mort. Le fait de comprendre dans sa chair que notre temps est limité semble transcender tout le monde. Bon, évidemment ce n’est pas ce que je vous souhaite, mais j’ai pensé qu‘il serait intéressant de prendre l’exemple d’autres personnes qui ont fait face à cette ultime situation.

J’ai donc choisi 3 exemples parmi de nombreux autres parce qu‘ils m’ont touché. Pour parer à toute critique sur la “morbidité” de cet article, je vous répondrai que oui, je parle de notre propre mort, pas de celle d’un proche. Oui je parle de mort mais pour mieux l’opposer à la vie, là où on peut vraiment agir. (Essayer d’atteindre vos buts quand vous ne serez plus de ce monde…)

La dernière leçon

Randy Pausch était un professeur de l’université Carnegie-Mellon aux États-Unis, marié et père de 3 jeunes enfants. Venant d’apprendre qu‘il était condamné par un cancer incurable contre lequel il se battait depuis un an et sachant qu‘il ne lui restait que quelques mois à vivre, il décida quand même d’offrir une ultime conférence.

Randy Pausch n’était âgé que de 46 ans. Qu‘auriez-vous fait à sa place ? Je ne me permettrai pas de juger votre réponse car, moi-même, je ne saurais pas comment je réagirais dans ces conditions mais le professeur étonna bien du monde par cette décision. Sa famille, ses collègues et ses anciens élèves qui assistèrent à cette conférence en 2007 furent encore plus étonnés par son contenu. Randy Pausch lança un véritable plaidoyer pour une vie joyeuse à la poursuite de ses rêves d’enfance.

Cette dernière conférence, qui heureusement fut filmée, vous pouvez la découvrir sur YouTube. Elle se propagea comme une trainée de poudre sur internet et notre professeur devint rapidement une célébrité en Amérique. Un journaliste du Wall Street Journal qui assistait à ce discours final écrivit un article et ensuite proposa au professeur de rédiger ensemble un livre sur les leçons offertes par Randy Pausch.

Ainsi, avant son décès, cet universitaire qui aurait pu se laisser sombrer dans le désespoir – comment lui en vouloir ? – décida d’aider les autres à bien vivre, alors même qu‘il savait sa fin proche. Écoutez-le ou lisez son livre et jugez par vous-même. J’ai visionné sa conférence, par chance, peu de temps après qu‘il l’eut donnée et elle m’a profondément marqué. Je garde toujours avec moi certaines de ses phrases chocs qu‘il continua à distiller jusqu’à son décès.

On ne bat pas la mort en vivant longtemps, on bat la mort en vivant pleinement.” – Randy Pausch.

Le génie au bout des doigts

Peut-être connaissez-vous le nom de Michel Petrucciani ? Je savais que c’était un grand pianiste de jazz qui était atteint d’une grave maladie osseuse, mais sans plus. C’est grâce à cet article d’Argancel du blog céclair que j’ai pu en découvrir plus sur ce jazzman hors pair et à la facon dont il avait décidé de vivre sa vie. Il savait qu‘elle serait courte mais il ne savait pas au juste quand elle s’achèverait.

Cela m’a donné envie de mieux le connaître, de l’écouter jouer, parler et vivre “sa” vie. Avec une épée de Damoclès au-dessus de votre tête, vous vous posez moins de questions.

Pour reprendre les mots d’Argancel à propos du pianiste au jeu ultra rapide : “Les gens qui l’ont côtoyé le décrivent comme un homme généreux, prêt à s’enflammer à tout moment, une boule d’énergie et d’humour tout à la fois. Michel [Petrucciani] savait que ses jours étaient comptés. Il ne perdait pas de temps.”

Pourquoi attendre alors ? Pourquoi repousser au lendemain ce que l’on a envie de tenter, d’accomplir. En travaillant d’arrache-pied, en étant passionné, la réussite nous attend peut-être, mais c’est surtout le fait de vivre complètement sa vie qui est le plus important, laissant ainsi un bel exemple aux autres.

Je ne crois pas au génie, seulement au dur travail.” – Michel Petrucciani.

Les mots pour le dire

Gabrielle Bouliane était une artiste américaine, spécialisée dans le slam, un genre qui se trouve à la croisée de la poésie et du rap et qui a été popularisé par Grand Corps Malade en France. Diagnostiquée avec un cancer incurable en novembre 2009, elle fit un dernier slam en public en décembre de la même année. Un mois après cette ultime prestation, elle décédait, entourée par sa famille.

Son message vidéo, est très court, il ne dure qu‘à peine 5 minutes. Mais quelles 300 secondes ! On ne peut rester insensible à son texte qui vous prend complètement à rebrousse-poil. Là, elle ne fait pas dans la dentelle. Chaque seconde est comptée ! Son message est donc très cru et direct.

C’est peut-être ce que coup de pied aux fesses qu‘il vous manque. Regardez sa vidéo, écoutez ses rimes. Sentez l’équilibre fragile entre la vie et la mort dans ses mots, dans sa voix, dans ses gestes. De quoi avoir envie de se lever immédiatement et de commencer, tout de suite, là, à vivre.

Vous m’entendez ? […] Ne gaspillez pas votre putain de précieux temps !” – Gabrielle Bouliane.

Midi 21

Peut-être que vous allez courir dans la pièce d’à côté pour serrer très fort un être cher en lui disant un mot gentil. Peut-être que vous allez finalement honorer la vie en commençant votre projet de créer une oeuvre d’art – dans le sens large du terme – . Un tableau, une poterie, un blog, un voyage, un dessin, une start up, un gâteau, quelque chose qui a un sens pour vous. Allez-y, tout de suite, le temps nous est compté !

Il faut célébrer la vie le plus possible en sortant de la routine qui nous rend insensible à la finesse et à la beauté de l’existence. Car c’est bien de cela qu‘il s’agit. A travers leurs exemples, Randy Pausch, Michel Petrucciani et Gabrielle Beauliane nous montrent comment respecter la vie. On peut leur faire confiance, ils en connaissent la réelle valeur. Pourquoi ne pas les écouter ?

Nos blocages, nos hésitations, nos peurs ne doivent pas nous stopper. La mort viendra tous et toutes nous cueillir, un jour. Notre avantage, si s’en est vraiment un, c’est que nous ne savons pas quand cela se produira. Profitons-en !

Le philosophe grec Epicure avait une façon très simple, et je trouve, très intelligente de voir la fin de l’existence. En gros, il disait : “La mort, il n’y a pas à s’en inquiéter. Tant qu‘on est en vie, elle n’existe pas et quand on est mort, on n’est plus là pour s’en inquiéter.”

Vous êtes en vie. Vous êtes là.

Aujourd‘hui est peut-être le jour où vous êtes né.

(Photo : notsogoodphotography)

Commentaires

77 commentaires pour “Le jour où vous êtes mort”
  1. Quel bel article ! Merci beaucoup, Jean-Philippe ! 🙂

    Rosine.

  2. Jean-Philippe says:

    Merci Rosine ! Je sais où tu te situes. 😉

  3. Julien says:

    Cette citation d’Epicure fait partie de mes préférées! Je découvre avec plaisir celle de Randy Pausch, qui sonne tout aussi juste selon moi.

  4. Jean-Philippe says:

    Moi aussi Julien. Épicure a beaucoup de choses intéressantes à dire sur la façon de vivre. Il se serait sans doute beaucoup plu à l’ère numérique… 🙂

  5. LaForêt says:

    Si la vie est une rude bagarre, c’est aussi un privilège.
    Merci de nous le rappeler. Merci à ceux dont tu témoignes de nous rappeler que nous nous devons à nous-même d’user de ce privilège du mieux et du plus possible.
    Et ça ne se passe sûrement au fond de son fauteuil à se morfondre.
    Debout ! en effet …
    🙂 LaForêt

  6. Jean-Philippe says:

    Merci LaForêt ! C’est vrai, vivre est un privilège. 🙂

  7. Julien says:

    J’ai retrouvé la citation d’Epicure que je cherchais: “C’est un grand bien, à notre sens, de savoir se suffire à soir-même, non pas qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que, si nous ne possédons pas beaucoup, nous sachions nous contenter de peu, bien convaincus que ceux-là jouissent le plus de l’opulence qui ont le moins besoin d’elle.”

    Un minimaliste avant l’heure!

  8. Jean-Philippe says:

    Merci Julien pour cette belle citation ! C’est amusant parce qu’en début de mois j’ai fait un guestpost sur le blog d’Argancel avec un article intitulé : La simplicité et nous. Tu y verras comment je surnomme Épicure. 😉

  9. et seul un mort n’aurait pas envie de se bouger après la lecture de ce post. Super article Jean-Philippe ; un article coup de poing.
    il serait intéressant de nous proposer une routine pour se le remémorer au quotidien. Car c’est bien le genre de réalité avec laquelle on perd contact dans le flot du quotidien.
    moi par exemple, j’essaie de me demander chaque matin – avant toute chose – quelles sont les 2 choses vraiment importantes que j’aimerai accomplir dans la journée. et je ne manque jamais de faire ces deux choses. Comme cela, je me donne une chance de consacrer au moins une partie de la journée à “l’essentiel”

  10. Julien says:

    🙂 Effectivement…les grands esprits se rencontrent!

  11. Jean-Philippe says:

    @Boris S Tu as raison ! et ton système est excellent. Parfois pour moi, c’est juste une chose dans la journée. Cela peut paraître peu mais avec le temps ça s’additionne. 😉

    @Julien L’hédonisme numérique, il n’y a que ça de vrai !

  12. magali says:

    ça met le cafard ton article….

  13. Aronnax says:

    Très belle ode à la vie que cet article.
    Mais l’effet pervers d’une telle philosophie n’est t-il pas de chercher par tous les moyens de vivre pleinement sa vie sans se soucier de savoir si on gène les autres ?
    Oui je sais, j’exagère sans doute, mais quand je vois bon nombre de mes concitoyens qui, au nom de vouloir vivre pleinement leur vie, ravagent la nature, épuisent les ressources naturelles, délaissent leurs semblables en difficultés…
    C’est évidemment très louable, mais ce n’est pas en vivant “à fond” qu’on se sent systématiquement vivre pour de vrai !
    Je me dis toujours que la vie est une constante recherche d’équilibre, un peu comme fonctionne un éco-système naturel. De tout, mais un petit peu.
    Allez j’arrête là de faire l’avocat du diable. ^^
    Cela dit, je ne regretterai jamais d’avoir entendu au moins une fois dans ma vie Petrucciani au piano. Un pur bonheur.

  14. Jean-Philippe says:

    @magali Merci d’avoir livré ton sentiment sincère. T’es-tu posé la question de savoir pourquoi cela te donne le cafard ?

    @Aronnax Merci le mot “ode”. C’est bien le but recherché ! Tu as aussi parfaitement raison par rapport au problème que tu soulèves. Il ne s’agit pas d’être dans l’excès mais bien dans la modération, dans la simplicité. C’est pour ça que je suis bien d’accord avec le commentaire de Julien sur Épicure. 🙂

  15. et bien je confirme après cette lecture le moral à tendance à être en berne
    mais bon il y a des leçon a tirer
    beau billet pour moi

  16. Christian says:

    Excellent article! J’aime cette phrase “La mort, il n’y a pas à s’en inquiéter. Tant qu‘on est en vie, elle n’existe pas et quand on est mort, on n’est plus là pour s’en inquiéter.”

    Merci Jean-Philippe 🙂

    Christian

  17. Jean-Philippe says:

    @sejour scolaires Merci d’avoir partagé ton opinion. C’est normal que nos réactions soient fortes dans un sens ou dans l’autre. Parce que là, avec ce type de sujet, nous touchons à l’essentiel, aux thèmes fondamentaux de notre existence. C’est volontairement que je suis un peu provocateur : cela nous remue tous et toutes, nous obligeant à réfléchir sur des sujets importants qu’on oublie facilement dans le tourbillon d’une vie quotidienne superficielle. 😉

    @Christian Merci pour le compliment ! Si tu as le temps lis sur Épicure, c’est très intéressant. Sinon, tu peux cliquer sur le lien que j’ai donné plus haut à Julien. 🙂

  18. Aronnax says:

    @Jean-Philippe Oui en effet, pour moi le bonheur est dans la modération et la simplicité. Et ce que je trouve bien dans ton article, c’est qu’il donne envie d’être positif dans sa vie pour soi et pour les autres.
    Ensuite je comprend très bien que certain trouve ça démoralisant car si ça donne envie de changer, ça suppose de se remettre en question en partie ou en totalité. Et ça, ça peut paraitre insurmontable 😉

  19. Jean-Philippe says:

    Aronnax, je n’aurai pas dit mieux ! Ça peut paraître insurmontable mais chacun et chacune doit savoir que c’est possible. 🙂

  20. Lecteur says:

    Merci Jean-Philippe pour cet excellent article qui m’a fait de l’effet ! Le “contenu multimédia” est aussi chouette dans le sens où il met bien en application ce que tu dis. 🙂 Les mots de Gabrielle Bouliane sont forts.

    Allez, je vais profiter de la vie !

  21. Jean-Philippe says:

    Merci Lecteur et tiens-nous au courant ! 😉

  22. Lyse says:

    bonjour Jean-Philippe

    je découvre ton blog petit à petit.
    Tes écrits m’enchantent et me touchent.
    Ce dernier particulièrement.
    En effet, après avoir, été confrontée concrètement à l’idée de la mort, je veux dire de ma propre mort, j’ai été amenée à reconsidérer ma vie.
    Mais pas seulement. Cela m’a fait également découvrir des aspects de ma personnalité que je ne me connaissais.
    Mais aussi et surtout, j’ai découvert la vraie solitude existentielle, celle qui ne peut se partager avec personne, car trop intime…
    C’est peut être difficile à croire lorsqu’on est fasse à la réelle notion de finitude, mais dans tout négatif il y a du positif, et ce genre d’expérience peut créer des ouvertures sur la vie, (et même si le temps est compté) que l’on ne soupçonnait pas.
    Aujourd’hui, je sais ce qui compte vraiment pour moi, et c’est la qualité de ma relation à l’autre.
    Le reste c’est de la “gnognotte”, comme aurait dit mon père!!!!

    je te conseille la lecture d’un livre qui devrait t’intéresser aussi, si je me fie à ce que je lis de toi; il s’agit de “Le jardin d’Epicure” de Yrvin Yallom.

    je reviendra souvent te visiter!
    Lyse

  23. Jean-Philippe says:

    Et ton père avait bien raison ! Merci beaucoup Lyse pour ton témoignage. Je ne connais pas les livres d’Irvin Yalom mais maintenant je vais pouvoir combler ça, grâce à toi. 🙂

  24. Maudlin says:

    Bonjour,

    C’est la première fois que je laisse un commentaire sur votre blog, que j’ai découvert fin 2009, par l’intermédiaire de Presse-Citron.

    Merci pour ce billet, qui (en ce qui me concerne) me frappe de plein fouet. Je me débats depuis un moment avec des désirs de changements, auxquels je ne parviens pas vraiment à donner une forme précise. C’est une période d’inconfort.

    Je suis extrêmement consciente, pourtant, de ce que vous écrivez.

    Ne pas prendre de décisions, c’est malheureusement laisser le temps et l’inertie les prendre à votre place.

    C’est ne pas exercer sa liberté pleinement, ce qui doit être l’une des erreurs à la fois les plus communes, et les plus redoutables que l’on puisse commettre.

    Et je me sens un peu comme le plongeur – non pas à l’extrême limite de son plongeoir – mais au moment où l’aperçoit en sortant des vestiaires, au moment où il sait qu’il peut encore renoncer sans que personne ne l’apprenne jamais.

    Mes espoirs et mes craintes, serrés dans la main, ont tous pris la forme de ce putain de plongeoir.

    Enfin bref.

    J’ai un autre lien à vous conseiller, que je me permets de vous recommander vivement:

    http://www.dailymotion.com/video/x5m47b_vostfr-steve-jobs-stanford-commenc_news

    C’est une conférence de Steve Jobs, que tout le monde connait. Il y parle notamment du jour où il est mort. Ça devrait vous plaire, je crois.

  25. Jean-Philippe says:

    Excellente idée que cette vidéo de Steve Jobs ! A voir et à revoir. 🙂

    Merci beaucoup Maudlin de partager ce que vous ressentez face à ce “plongeoir”. C’est amusant car j’ai un peu utilisé la même image dans mon ebook où j’expliquais qu’il ne fallait pas hésiter à bondir et se lancer. Comme nous n’avons qu’une vie, plus nous attendons et moins nous avons de temps.

    Je pense aussi que c’est normal d’avoir des périodes d’hésitations. Par contre, si vous étiez seule au monde, c’est à dire si personne ne pouvait vous observer, quel choix feriez-vous ? Quelle décision prendriez-vous ? Sur quel plongeoir bondiriez-vous ? 😉

  26. laure says:

    Bonjour,

    Article sympa, mais qui n’apprend rien de bien nouveau…faut vivre pleinement ,car le temps file etc..oui,bon..

    C’est comme dire à un dépressif qui n’a envie de rien…allez bouge toi !
    ben justement s’il pouvait ,il serait pas dépressif ! lol

  27. Jean-Philippe says:

    Merci laure pour votre commentaire. 🙂

    C’est vrai que je n’apporte pas quelque chose de nouveau mais je pense que certaines personnes peuvent être touchées par les idées développées dans mon article. Pour celles qui ne le sont pas, peut-être que vous auriez une suggestion afin d’aller plus loin ? 😉

  28. Terence says:

    Bonjour,

    Je lis votre blog de temps à autres. Je vous remercie pour sa qualité, et celle de ce billet qui résonne en profondeur.

    CI-joints 2 liens concernant Gabrielle Boulianne, avec son texte intégralement traduit en français et sa conférence sous titrée en français :
    http://innerlifequality.wordpress.com/2010/02/22/si-ne-voulez-pas-que-votre-vie-change-ne-lisez-surtout-pas-ceci/

    http://www.youtube.com/watch?v=1Vu4fVekNRI&feature=player_embedded

  29. Jean-Philippe says:

    Merci beaucoup Terence pour les liens en français ! Cela va permettre à beaucoup plus de monde de bien comprendre le message de Gabrielle. 🙂

  30. Argancel says:

    Bien vu cet article, tu sais trouver les mots juste pour exprimer ces belles idées. Merci au passage pour le lien.
    Pour répondre à Aronnax, on voit très bien ce dilemme dans le film “sans plus attendre”, avec Jack Nicholson et Morgan Freeman : lorsqu’on vit ses derniers mois, faut-il les passer en vivant à fond le moment présent dans des activités un peu folles qu’on n’a jamais osées faire auparavant, ou faut-il passer le temps qui reste avec ceux qui nous aiment?
    La réponse, c’est un peu des deux, voilà tout.
    Par contre je ne crois pas que vivre à fond le moment présent soit forcément synonyme de pollution, il y a une petite anecdote qu’on m’a racontée à mon club Toastmaster sur un vieil homme qui passait son temps à planter des pommiers un peu partout alors qu’il n’en profiterait jamais. Mais quand on lui posait la question, il répondait tout simplement que toute sa vie il avait mangé les pommes des pommiers de ses ancêtres, maintenant c’était à son tour de les planter…

  31. Jean-Philippe says:

    Merci pour le compliment Argancel ! et merci aussi pour cette belle histoire… voilà qui donne à réfléchir sur ce que l’on désire faire de sa vie, sur ce que nous désirons laisser aux générations qui nous suivent, c’est à dire aux enfants d’aujourd’hui. 🙂

  32. Maudlin says:

    Hé hé 🙂

    Si j’étais seule au monde, Jean-Philippe, plonger n’aurait aucun sens.

  33. Jean-Philippe says:

    Merci Maudlin pour ta réponse. 🙂

    Et pourquoi pas ? Pourquoi plonger, te lancer dans ce qui te passionnerait n’aurait plus de sens ? Tu y trouverais toujours le même plaisir non ? 😉

  34. laure says:

    “”C’est vrai que je n’apporte pas quelque chose de nouveau mais je pense que certaines personnes peuvent être touchées par les idées développées dans mon article. Pour celles qui ne le sont pas, peut-être que vous auriez une suggestion afin d’aller plus loin “”

    Tout à fait d’accord,ce qui ne touche pas l’un peut toucher l’autre..

    (merci au passage pour la personne qui a mis les liens en français)

  35. laure says:

    bonjour,
    Juste une petite question qui attise ma curiosité….pourquoi le choix de cette photo pour illuster cet article ?…

    bonne journée à tous

  36. Jean-Philippe says:

    Merci Laure, je suis étonné que personne ne m’ait posé cette question avant. 🙂

    J’essaie de choisir pour chacun de mes articles une photo qui ait un sens, qui exprime un symbole, par rapport à mon point de vue.

    Pour cet article je ne voulais pas faire dans le tombal ou le larmoyant. Je voulais une photo qui représente bien à la fois l’idée de vie mais que le doute puisse nous effleurer quant à la mort. Pas facile à trouver !

    Et puis je suis tombé sur ce portrait et j’ai su instinctivement que c’était ce que je recherchais. Du point de vue d’un homme. Une femme réagira sous doute différemment face à ce visage.

    Je le trouve bien équilibré entre le regard noir, caché, mystérieux, qui pourrait nous donner le frisson et les lèvres à l’autre bout du cliché, fermes, pulpeuses, éclatantes de rose comme un fruit mûr, juteux, représentant la vie et toutes ses promesses.

    Ce contraste entre le sombre et le scintillant, c’est l’opposition entre le jour et la nuit, le soleil et la lune, nos joies et nos peines, nos rires et nos pleurs, les cycles de notre existence, les marées, les saisons, le mouvement des planètes bref, la vie et la mort.

    Ceci dit, ce qui attire le regard, ce sont ses lèvres charnues, presque outrageuses réhaussées par ce gloss rosé. C’est là que se trouve la pulsion de vie, à la fois charnelle et passionnée, qui fait que nous les humains, sommes naturellement portés vers la vie et ses plaisirs.

    Je pourrais continuer sur la courbure de son nez mais bon, je suis un peu long, alors j’arrête là. J’espère que mon interprétation te donnera une bonne idée de mon pourquoi. Je suis certain que, sur ton blog, tu aurais choisi un autre cliché et c’est tant mieux. Chacun et chacune voit les choses différemment et c’est ce qui fait la richesse artistique de l’humanité. 🙂

  37. Maudlin says:

    Nous ne parlons pas tout à fait de la même chose, je crois.

    Vous parlez des autres comme s’ils ne devaient être que mes spectateurs. Dans cette logique, vous avez raison de dire que je pourrais plonger pour le seul plaisir de plonger, que le regard des autres est sans conséquence sur la façon dont je vais imaginer, tenter, réussir, ou rater le plongeon.

    Mais dans mon esprit, les autres sont (ou sont aussi) ceux pour qui je plonge.

    Ainsi, par exemple, j’aime écrire. Je pourrais écrire pour moi – et d’ailleurs, je le fais, avec beaucoup de plaisir.

    Mais j’ai découvert dans les blogs – sur lesquels j’interviens volontiers – une autre façon d’écrire, qui me plait tout autant, et peut-être plus encore. Parce qu’elle me rapproche des autres.

    J’ai découvert que le regard des autres n’était pas seulement important pour ce qu’il pouvait vous apprendre sur vous-même (une leçon que l’on n’a jamais tout à fait fini de recevoir, de toute façon). J’ai appris qu’il avait une valeur en soi. Qu’il pouvait être important de le provoquer, non pas par narcissisme, mais parce que des yeux ouverts voient mieux et plus loin que des yeux fermés. Peu importe, ensuite, ce que ces yeux voient exactement.

    Voilà le sens de ma phrase plus haut.

    Voilà pourquoi, parfois, plonger – sans avoir personne pour qui plonger – n’a pas beaucoup de sens.

  38. Lyse says:

    Maudlin je suis de ton avis.

    Le regard de l’autre est le reflet du miroir, c’est la raison pour laquelle, il peut nous apprendre beaucoup sur nous !
    un proverbe dit” lorsqu’on est laid il ne faut pas accuser le miroir.”
    Ce que je comprends de ce proverbe, (où ce qu’il me plait de comprendre) c’est que le reflet du miroir peut constituer un outil, à la seule condition d’être lucide et perméable à ce qu’il me renvoie.
    C’est sans doute là que les difficultés commencent;)

    Lorsque tu dis ” si j’étais seule au monde, plonger n’aurait aucun sens” je te reçois 5/5.
    Car en effet, il me semble que l’action en elle-même n’a d’importance que par son impact sur l’environnement, qu’il soit humain ou autre.
    Si je suis seule au monde, quel sens puis-je donner à cette action?
    L’expérience demande un partage, une narration, et c’est cette dernière qui peut donner du sens aux choses et aux évènements.

    Maudlin, j’ai pris un autre chemin que toi, mais je pense que nous nous rejoignons.
    Maintenant nous pouvons plonger…reste à savoir s’il nous faut un gilet de sauvetage ou pas!!! 😉 🙂

    Lyse

  39. Jean-Philippe says:

    @Maudlin @Lyse Merci beaucoup à toutes les deux pour ce très intéressant débat !

    J’aurai plutôt tendance à penser le contraire. Quand on fait quelque chose, si on est vraiment passionné(e), à la base on pratique son art quel qu’il soit et peu importe s’il y a une audience ou pas. Je trouve que le pur plaisir de “faire” provoque une volupté inégalable. C’est comme pour les enfants. Peu leur importe s’ils sont seuls pour créer leur monde. 🙂

    Ceci dit, dès que le regard de l’autre se pose sur ce que l’on crée, on n’est plus tout à fait le ou la même. C’est normal. Et là je vous rejoins toutes les deux sur le côté positif de cet oeil neuf qui nous permet d’avancer et d’aider les autres.

    Je pense que ce deuxième niveau est aussi une pente dangereuse où il est facile de glisser vers le narcissisme. Un phénomème plus que courant dans notre nouvelle société de l’information. 😉

  40. Lyse says:

    oui Jean-Philippe
    nous pourrions aller bien au-delà encore, car c’est un sujet qui amène plein de réflexions en moi.

    A ce propos, ne penses-tu pas justement qu’il n’y a pas plus narcissique que l’enfant? 😉
    L’enfant est avant tout centré sur lui même, car il doit se construire en tant que “soi” dans “son” monde, et ensuite en tant qu’individu dans “le” monde.

    Il me semble que le type narcissique se contente de son monde à lui, et de son propre reflet. Il n’a absolument pas besoin du regard de l’autre puisque le sien lui suffit!! ,
    Bien sur je ne remet pas en cause le simple plaisir de créer pour créer mais…ensuite ne vais-je pas avoir le désir de partager l’aboutissement du travail fait?

    Mais tout est un question de point de vue, et tout se discute, aucune vérité là-dedans, tu l’as compris! 😉 🙂

  41. Arkanciel says:

    bonjour,
    Merci pour ce très bel article, à lire et relire quand on perd l’essentiel de vue…

    j’ai fait une recherche mais n’ai pas trouvé de lien pour la vidéo de Randy Pausch en anglais, si il existe, il serait le bienvenu.

    Merci

    Arkanciel

  42. Jean-Philippe says:

    @Lyse Nous sommes donc bien d’accord. 😉

    @Arkanciel Merci pour les compliments. 🙂 Pour voir la vidéo de Randy Pausch, il suffit de cliquer dans l’article sur le mot “YouTube”.

  43. Maudlin says:

    Cher Jean-Philippe, vous me laissez songeuse.

    Est-il donc si difficile d’imaginer qu’un plongeon puisse être un plongeon vers les autres?

    Imaginez que ce saut en avant – que je devrais sans doute tenter, mais pour lequel le courage me manque – imaginez donc que ce saut là soit un saut vers autrui – un saut pour autrui. Imaginez qu’il s’agisse d’amitié. Imaginez qu’il s’agisse d’amour. Imaginez qu’il s’agisse de sexe. Imaginez qu’il s’agisse de se diriger vers quelqu’un pour le saisir, le secouer, lui ouvrir les yeux, le comprendre, le connaître.

    Comprenez-vous en quoi l’idée de déplacer votre interlocuteur dans un monde où il est seul au monde pourrait n’avoir aucun sens?

    Je ne dis rien d’autre que cela.

    Les autres ne se contentent pas d’être ceux qui vous regardent ou vous observent. Ils sont aussi ceux pour qui l’on plonge parfois – souvent – le plus souvent, peut-être même.

    Et je ne saurais croire que vous ne le savez pas. Quel sens aurait ce blog, quel sens auraient vos projets de publication, dans un monde où vous seriez le seul au monde?

  44. Jean-Philippe says:

    Merci Maudlin pour ce vibrant commentaire, cet appel passionné ! Je comprends très bien votre point de vue mais le mien se rapproche plus du dernier commentaire de Lyse.

    Il y a mille façons de vivre sa vie. La vôtre est extrêmement respectable. La mienne est donc différente. C’est ce qui fait notre diversité et, je pense, notre richesse. 🙂

  45. dieurdieuf says:

    Bonsoir Jean-Philippe.

    Tes articles sont très intéressants, et surtout celui-ci tombe à pic. On dirait qu’il faut être parfois mis au pied du mur pour agir…

    Je viens juste de rêver de mort proche, et à mon réveil sont ressorties toutes les questions vraiment essentielles de la vie, que je retrouve ici. Il paraît que c’est un signe de renouveau.

    Pour l’instant, on va dire que je stagne.

    Bonne semaine. 😉

  46. Jean-Philippe says:

    Merci dieurdieuf pour les compliments ! …et bonne semaine aussi. 😉

  47. Arkanciel says:

    désolée je voulais dire je n’ai pas trouvé de lien en français !!!!

    merci

  48. Jean-Philippe says:

    D’accord Arkanciel, je comprends ! Cette vidéo, elle existait avant mais je ne la trouve plus. Si quelqu’un peut nous aider ? 🙂

  49. laure says:

    Merci JPhilippe pour l’explication de la photo..

    j’avais bien perçu le côté bouche sensuelle et pulpeuse ,associée à “vie” et désir de vie etc…mais je n’avais pas percuté sur le côté sombre et caché de haut de son visage….bien vu !, et trés judicieux !

  50. Jean-Philippe says:

    Merci Laure ! Mais comme tu le dis si bien, c’est un point de vue très personnel. Chacun y verra sans doute des choses différentes dans cet oeil. 😉

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