La maîtrise du rebond-bond-bond

J'ai rebondi !

Se lancer dans un nouveau projet n’est pas difficile.

Non, il suffit juste de se lancer. Pas besoin de plan ou de brainstorming, il faut juste foncer et ajuster le tir en avançant. J’ai raison ?

Bon(d), je recommence.

Se lancer dans un nouveau projet n’est pas difficile.

Il suffit de bien réfléchir à son but, d’établir un plan précis avec une date butoir et puis, doucement, en assurant bien ses arrières, se lancer avec précaution.

J’ai encore raison, là ?

Ainsi, en utilisant une stratégie ou l’autre, on pourrait réussir ?

Alors pourquoi y a-t-il tant d’échecs ?


Le bond

Lorsque je vous ai fait ces deux propositions diamétralement opposées, votre cœur, j’en suis certain, a penché d’un côté ou de l’autre. Vous vous êtes dit : “Oui, c’est comme ça que ça marche !”

En fait, vous pensez avoir raison tout simplement parce que, ce qui correspond le plus à votre caractère vous pousse dans un sens (un peu fou, scanneur) ou dans l’autre (organisé, spécialisé).

Et pourtant. Quelle que soit la méthode que vous ayez employé dans le passé, est-ce que cela a marché ? Dans la grande majorité des cas, non.

J’ai expérimenté les deux et j’ai eu des succès plus ou moins francs avec les deux systèmes. Vous aussi sans doute. Parfois ne rien planifier fonctionne et parfois, tout millimétrer marche bien.

On finit par se prendre la tête et se demander comment garantir le succès de son prochain projet ?

C’est impossible.

Il y a trop d’aléas dans la vie pour que l’on puisse dire que cela va fonctionner. Par contre, j’ai noté, encore et encore, que les projets qui ont atteint leur objectif, avaient tous un point en commun.

Le rebond

Personnellement, je n’ai jamais atteint un but du premier coup. Cela peut arriver et tant mieux pour vous si vous avez pu décrocher le jack-pot de cette façon. Mais ceci reste, je crois, rarissime et nécessite une bonne dose de hasard.

Pour tous les autres comme vous et moi, il a fallu ramer, faire des efforts pour souvent terminer sur un échec ou, de temps en temps, sur une belle réussite. Et j’insiste, cela n’a rien à voir avec la technique de départ.

Le facteur le plus important, quelque soit la méthode, a été ma capacité de réaction face à l’échec, en gros la qualité de mon rebond après ma chute.

Bien sûr, jeter l’éponge est la meilleure façon de ne pas réussir. Donc, ceux qui continuent, ont déjà plus de chances de réussir que ceux qui abandonnent.

Une vérité de La Palice ?

Pas tant que ça. Pourquoi ai-je abandonné certains de mes projets ? Si j’avais continué, j’aurais mathématiquement augmenté mes chances de succès. En effet, il n’y a qu’un nombre fini de possibilités pour réussir et donc il suffit de toutes les explorer. 😉

(Ce n’est pas tout à fait exact, car ce nombre de possibilités à tester peut être plus grand que la durée de votre vie, dans ce cas, évidemment, vous pouvez attendre longtemps. C’est d’ailleurs pour ça que les loteries fonctionnent si bien – pour leurs propriétaires – . Si nous étions immortels, tout le monde finirait par avoir les six chiffres.)

Le James Bond

Alors, on connait tous et toutes l’exemple sur-utilisé de Thomas Edison, le 007 de l’invention, l’homme à la touche magique, qui pour découvrir la lampe à incandescence dut quand même faire 1000 essais (ou est-ce 10 000 ?) tout seul, dans son laboratoire. On imagine le temps que cela lui aurait pris s’il n’avait pas été doué. 😉

Bon(d), rectifions un peu les informations car d’abord Edison n’inventa pas cette lampe, qui existait depuis des années et puis, il avait de nombreux assistants, ce qui est utile pour explorer toutes les possibilités. Sa “réussite” fut de trouver le meilleur filament pour faire durer sa lampe et pour tout vous dire, en fait, il avait emprunté l’idée d’un anglais, Joseph Swan, qui le poursuivit en justice pour plagiat et gagna.

Pourtant, c’est le nom d’Edison qui est célèbre, pas celui de Swan. Pourquoi ? Parce que l’Américain n’abandonnait jamais (Never Say Never Again). Au final, il usa tous ses adversaires, soit parce que eux abandonnèrent ou alors, tout simplement décédèrent.

Vous voyez maintenant l’importance du rebond ? Ce n’est pas tellement le plan qui est important mais de continuer, de repartir, de se relancer. Edison avait le luxe de pouvoir employer de nombreux assistants dans ses expérimentations car on arrive pas à plus de 1000 brevets déposés durant sa vie, tout seul.

Mais nous, nous le sommes généralement, seuls. N’empêche qu’il vaut mieux continuer, persévérer, car plus le temps passe et plus on a la chance de pouvoir réussir. Je sais, cela ne parait pas très excitant mais c’est comme ça.

LeBron James

Pierre Denier, l’expert en rédaction de CV (dont je vous recommande l’excellent blog), a dit cette phrase très juste : “L’important, ce n’est pas la hauteur de la chute, c’est la hauteur du rebond.”

Un échec ce n’est pas la fin du monde. Un échec c’est une porte de plus que nous avons ouverte. Un échec c’est un pas supplémentaire vers la réussite.

Comment rebondir ? A mon avis, en se posant le moins de questions possible. On repart, on relance le ballon, comme au basket, depuis le fond du terrain et on avance doucement au début pour se repositionner, repenser sa stratégie et ensuite tenter une nouvelle attaque.

Alors, lorsque nous doutons, lorsque nous avons envie de renoncer, lorsque nous tombons au sol, relevons-nous, nettoyons la poussière qui colle à notre maillot et repartons de plus belle vers le panier.

Ce moment du rebond est vraiment crucial.

Allons-y franchement, ayant assimilé les enseignements des précédents échecs et disons-nous que cette fois-ci, la réussite est peut-être au bout du rebond.

C’est un peu comme sur le terrain.

Lorsqu’un panier est manqué, c’est celui qui a le meilleur rebond qui fait toute la différence. 🙂

(Photo : modenadude)

Commentaires

15 commentaires pour “La maîtrise du rebond-bond-bond”
  1. amine says:

    trés motivant pour lancer de nouveau projet,c’est vrai que l’idée du rebond est trés intéressante,je tien a faire le paralléle avec le livre de seth godin:le DIP,qui nous apprend comment continuer ou abondonner nos projets.

  2. david says:

    Il faut que ce soit toi qui le dise pour que je l’entende : ok, JP, je n’abandonnerai pas ! Merci ! Tes billets sont toujours aussi bon(d)s et re-bon(d)s !

  3. Jean-Philippe says:

    @amine Tu as raison ! Un livre à lire absolument !

    @david Ah bon(d)? Tu es trop bon(d)! 😉

  4. Clément says:

    Joli conclusion que cette histoire de bon et de rebond 🙂

    Tu as à tout à fait raison. IL faut tirer parti de ses échecs et reprendre la partie.
    Si ça ne marche pas, changeons notre approche et essayons autre chose. Ne prenons pas les échecs trop à cœur, car après tout ce sont des signales qui nous indiquent que la route n’est pas bonne, qu’il faut reprendre la carte et s’ajuster pour repartir de plus belle.

    On ne peut pas pondre le plan parfait et prévoir tout ce qui va se passer.
    Et comme tu le dis, ce n’est pas tous les jours qu’on atteint son but au premier essai.

  5. David M. says:

    Ce billet me rappelle une citation que j’aime bien :
    « Le seul moyen d’augmenter le taux de réussite, c’est d’augmenter le taux d’échec ».
    Thomas J. Watson, fondateur d’IBM

  6. Ce comportement, rebondir après l’échec, voire en sortir encore plus fort, suppose avoir ce que l’on nome en psychologie une estime de soi solide. Cela permet de voir dans ses échecs un simple résultats de ses actions, voire une situation dont nous ne sommes même pas responsable, et pas (ce qui caractérise les individus à basse estime) une incapacité intrasèque à réussir quoi que ce soit, et donc une remise en cause profonde de soi. Il peut être alors parfois très difficile de s’en remettre. La remonté de l’estime est certes quelque-chose qui se travaille, mais qui ne se décrète pas. Et ce travail peut-être long… Après, avec une estime de soi solide, tout est possible ! Lancer des projets, rebondir en cas d’échec, s’ouvrir aux autres… et tout ce que tu indiques ici me paraît très pertinent. Désolé si j’ai un peu dévié du sujet initial 🙂

  7. nana fafo says:

    je suis d’accord que le rebond est la clé, mais encore faut-il avoir cette capacité à ne pas baisser les bras, certains sont naturellement résilients (le mot est fort en termes de projet) et d’autres ont besoin d’aide pour le devenir. Pour ma part je ne rebondis bien que quand je ne peux pas descendre plus bas (quand c’est nécessaire de rebondir) sinon les choses qui n’aboutissent pas je les assimile plutôt à un signe celui que ce n’était pas soit le bon endroit soit le bon moment soit le bon projet, bref si à l’instant T ça ne s’est pas fait c’est que ça ne devait pas se faire, je passe à autre chose en me disant que mon destin n’était pas celui-là, certes je ne sais pas encore pourquoi mais plus tard je comprendrais. Si ces projets continuent à me titiller alors je réessaie. Parfois je tourne en rond pendant des mois avant d’agir à nouveau, mais ça revient toujours ! comme tu le dis l’important c’est de rebondir… et encore merci d’écrire et de partager

  8. Jean-Philippe says:

    @Clément Voilà, je vois que tu as tout compris. 😉

    @David M. Merci pour cette excellente citation ! Tu l’appliques aussi ? 😉

    @Unperedefamille Merci beaucoup pour cette analyse fine ! Je suis d’accord avec toi, tout le monde n’est pas sur un pied d’égalité dans ce domaine. Néanmoins, je pense qu’il y a quand même des raccourcis si on se focalise sur ses domaines favoris. Ceci dit, selon sa situation, un travail sur soi aide, c’est certain. 🙂

    @nana fofo J’agis un peu comme toi. C’est pour cela que je disais juste au-dessus qu’il fallait privilégier ses domaines de prédilection. Certes, il y a beaucoup de déchet, mais au final, on est productif. 😉

  9. Amibe_R Nard says:

    L’échec.

    Ah, l’échec.

    Une sacrée notion qui devrait départager les winners des loosers.
    De ceux qui savent rebondir ou abandonner.

    Comme si une réussite ne pouvait engendrer un douloureux échec sur du plus long terme. Il suffit de voir les stars qui gagnent, qui brillent un temps (très court), et s’écroulent dans la drogue, l’alcool, ou plus loin encore.

    Ils ont tout. Et ils n’ont plus rien.

    Parfois, il est bon d’échouer, parce que le rêve perdure, demeure intact.

    J’aime bien aussi cette notion que l’on attribue à Edison qu’il faut essayer et encore essayer, qu’il y a toujours une solution. Après 10 000 essais, on doit y arriver.

    « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas. »
    Thomas A. Edison (d’après la lettre de Nicolas Pene 🙂 )

    Mettez votre main 10 000 fois dans une flamme pour façonner du verre. Au bout d’un moment vous vous brûlerez, même si vous rêvez de ne pas vous brûler.

    C’est comme se taper la tête contre un mur, en espérant que le mur s’écroule !

    Répéter une erreur, en espérant que le hasard intervienne, c’est souvent le propre de l’homme, autant que de l’âne. Et l’échec est là ! Dans cette répétition stupide d’un même comportement.

    Le rebond, c’est apprendre de l’expérience, du chemin parcouru. (comme tu le dis si bien Jean-Philippe) Et l’expérience, c’est le changement de comportement qui s’offre à chacun lorsque l’échec (ou la réussite) ponctue cette expérience.
    Qui parle d’échec dans une expérience ?

    Il y a différentes manières de changer de comportement.
    Prendre du recul, redéfinir son but ou apprendre ce qui manque.

    Un verrier peut apprendre à souffler, mais il peut aussi créer un gant qui résistera à la chaleur des flammes.

    Plutôt que de casser un mur avec sa pauvre tête, on peut prendre une barre à mine, mais aussi faire deux pas en arrière pour remarquer la porte à trois mètres de là.

    Ou aller au-delà de ce qui est dit ici, de manière un peu étrange :
    Edison avait le luxe de pouvoir employer de nombreux assistants dans ses expérimentations car on arrive pas à plus de 1000 brevets déposés durant sa vie, tout seul.

    Mais nous, nous le sommes généralement, seuls

    Mais non, on n’est jamais seuls dans la vie. 🙂

    Changer de comportement, c’est aussi constater qu’à plusieurs on sera meilleur.
    Qu’un verrier allié à un forgeron trouvera de l’aide pour réaliser les outils dont il a besoin.
    Qu’à plusieurs, on peut passer par dessus le mur, ou le creuser plus vite.

    Ou que quelqu’un de l’autre côté du mur peut ouvrir la porte.

    Edison a eu l’intelligence d’employer de nombreux assistants. Il aurait pu crier qu’il était un self-made man ! et se contenter de ses seules forces. Il a choisi un autre chemin, il a choisi l’équipe pour renvoyer la balle vers le panier, pour récupérer ce panier manqué.

    Nous en sommes tous capables.
    Tous capables de nous motiver les uns les autres, pour mieux rebondir.

    Je ris de découvrir que le Développement Personnel passe par l’expérience des autres plus que par la sienne propre. 😉

    Car je me souviens (en regardant les bébés) du nombre de fois où je suis tombé pour apprendre à marcher, où mes parents m’ont tendu les bras pour m’encourager. Du nombre de fois où ils m’ont soutenu pour mes premiers pas… le temps que je trouve les muscles nécessaires à la marche, à l’équilibre nécessaire au vélo et à combien d’autres facultés de mon développement personnel.

    Non, Jean-Philippe, on n’est pas seul, jamais seul… sauf si on le souhaite.
    Et l’ampleur du rebond est à la hauteur de l’équipe qui nous soutient. Quand on veut la voir.

    Hum, vu la longueur de ma réponse, je crois que le rebond est élevé. C’est de ta faute ! 🙂

    Bien Amicalement
    L’Amibe_R Nard

  10. Jean-Philippe says:

    Quelle réponse l’Amibe ! Je me demande si ton commentaire n’est pas meilleur que mon article… 😉

    J’avoue que j’ai complètement occulté la partie “collaboration” pour me concentrer sur le côté vraiment personnel. Car après tout, pour aller vers les autres, il faut bien croire au possible rebond. Même entouré d’une équipe solide, si soi-même on y croit pas…

    Ceci dit, cela n’enlève absolument rien à qualité exceptionnelle de ta réponse. 🙂

  11. Elie says:

    Très beau billet, Jean-Philippe. L’idée de rebond, je n’y avait pas pensé. Grâce à cet article et au commentaire de l’Amibe_R Nard, je penserai à me concentrer sur mon rebond. 😉

  12. Amibe_R Nard says:

    Bonjour Jean-Philippe

    Tu sais, avant d’effectuer ses premiers pas tout seul, un enfant n’y croit pas.
    Et pourtant, il y a ses parents pour l’accueillir. Ou pour le tenir, quelques mètres, quand il s’agit de faire du vélo sans les petites roues.

    Parfois, l’équipe y croit plus que soi-même ! 🙂
    Et leurs bras nous propulsent au ciel.
    l’Amibe_R Nard

  13. Jean-Philippe says:

    @Elie Merci pour Amibe et moi-même !

    @Amibe_R Nard Tu es certaine ? Je pensais que l’enfant veut marcher parce que c’est instinctif, parce qu’il voit les adultes le faire. Je ne sais pas, par exemple, si un bébé n’oserait pas marcher de lui-même. Egalement, je le vois mal jeter l’éponge en disant (s’il pouvait parler !), “Bon, j’abandonne les gars, j’en ai marre de tomber sur la couche.” 😀

  14. B. Majour says:

    Bonjour Jean-Philippe.

    Oui, j’en suis certain. Un enfant élevé par des loups ne prend pas une position debout. Ce n’est pas instinctif.

    Le rampé est plus facile que l’équilibre sur deux petites jambes. 🙂
    Ou encore le déplacement comme les primates, voire sur les coudes (pour une fillette élevée par des loups).

    Par contre, un enfant a beaucoup plus de chances de se redresser pour attraper un pot de confiture, ou des bonbons. Ou encore s’il voit d’autres enfants se redresser, en crèche par exemple ! Ou alors des frères et soeurs.

    Mais l’équilibre sur deux jambes est fragile et fait appel à énormément de sens, dont l’oreille interne… et il faut bien des rebonds pour acquérir la position debout. 🙂

    Bien Amicalement
    l’Ami_Bernard :o)

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