Les génies que nous sommes (3)
by Jean-Philippe on September 13, 2010
in Changer les règles
Cet article est le troisième d’une série qui a commencé ici.
La musique de Puccini remplit les oreilles et les cœurs.
A cet instant, par télévision interposée, une grande partie du monde entier a les yeux fixés sur cette frêle silhouette qui glisse sur la patinoire. La Japonaise Shizuka Arakawa a une chance unique de décrocher la médaille d’or des Jeux Olympiques, car la favorite – une Américaine – est tombée par deux fois.
Unique, car à 24 ans, elle est considérée comme une “grand-mère” dans le monde du patinage artistique. Unique, parce qu’à plusieurs fois, elle avait déjà pensé à abandonner, à prendre sa retraite sportive.
Mais pour décrocher l’or, elle ne doit pas chuter pendant les quatre longues minutes de sa prestation et surtout, elle doit réussir sa figure favorite, un “Ina Bauer” avec tête renversée, un mouvement qu’elle est la seule à réaliser.
Shizuka, au fil des minutes, se contente d’assurer en réduisant la difficulté de son programme. Là où d’habitude elle réalise des triples, elle se contente de doubles. Là où d’habitude elle accélère, elle se montre beaucoup plus prudente.
Mais, elle le sait, les juges ne lui pardonneront pas si elle ne leur offre pas un “Ina Bauer” parfait.
Et à presque 3 minutes dans son programme, le moment de vérité arrive.
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Les génies que nous sommes (2)
by Jean-Philippe on September 6, 2010
in Changer les règles
Cet article est le deuxième d’une série qui a commencé ici.
Une petite fille de 4 ans et 6 mois s’avance vers le milieu du court de tennis. Elle a d’ailleurs du mal à tenir sa raquette qui lui pèse un peu. Elle fronce les sourcils. Elle se place entre deux autres joueuses, des adolescentes, qui se tiennent prêtes.
Face à elles, de l’autre côté du filet, l’entraineur commence à leur envoyer des balles assez fortes qu’elles doivent retourner à tour de rôle. 10, 20, 30, 50, 100 balles sont ainsi envoyées et les 3 jeunes joueuses essayent de les frapper du mieux qu’elles le peuvent. On sent que l’on s’entraine sérieusement.
A la deux centième balle, la plus grande sur la gauche, lève la main indiquant qu’elle a besoin de souffler. Elle quitte le terrain et va s’asseoir sur le banc pour se désaltérer. A la trois cent cinquantième, c’est celle de droite qui abandonne.
Mais la plus petite, au milieu, est toujours présente. Elle manque beaucoup de ces balles jaunes mais elle continue à essayer de les frapper. Encore et encore.
A 500 balles, le panier est vide.
Et elle en redemande.
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