Le secret (en or) du bonheur
Par Jean-Philippe le 6 February 2012
dans Solutions simples
“Je veux être heureux !”
“Je veux être heureux !”
“Je veux être heureux !”
Ce à quoi vous venez d’assister juste là, en trois petites phrases identiques, c’est la méthode Coué pour être… malheureux. 🙂
Vous ne me croyez pas ? Alors, essayez-là et envoyez-moi un mail pour me dire où vous en êtes. (N’attendez pas 50 ans non plus, sinon c’est de la triche…)
Si le pétard mouillé de la méthode Coué ne fonctionne pas, que peut-on bien faire pour être heureux ? Quelle est la flamme qui nous donnera le bonheur ?Évidemment j’ai un secret… (Sinon, pourquoi j’aurais commencé cet article ?)
Médaille de bronze
D’abord, il va falloir que vous donniez votre propre définition du bonheur.
Un jour ensoleillé ? (ou de pluie ?)
Un bon repas entre amis ?
Un voyage au loin ?
Une Rolex ? (Si, si, il y en a.)
Un chiffre d’affaire qui augmente ?
Ne plus travailler ?
Chacun voit le bonheur à sa façon. Moi le premier. Mais il y a une chose sur laquelle nous pouvons être tous et toutes d’accord c’est que toutes ces idées sont limitées dans le temps. Au bout de la cinquantième Rolex par exemple, on sourit moins. Ça commence même à devenir franchement de la torture.
La répétition tue. Elle fatigue. Je crois même que pour les voyages, on finit par s’en lasser. (Malgré le respect que j’ai pour tous les pros du trip au long court.)
Si tout lasse, sommes-nous condamnés à toujours courir derrière la nouveauté pour subvenir à notre désir d’être heureux ? A cette poursuite du bonheur ? C’est un peu ce qu’a habilement organisé le système capitaliste et on en voit maintenant les multiples limites.
Mais restons sur le côté personnel. Oublions les Rolex et autres bonheurs matériels à durée limitée.
Que peut-on faire pour être, heu-reux ?
Médaille d’argent
Premièrement, il faut s’ôter un filtre : celui qui nous fait croire tout ce que l’on voit.
Ce n’est pas parce qu’une personne est souriante qu’elle est heureuse. Surtout si elle passe à la télé. On verrait mal un programme TV où les animateurs feraient des têtes d’enterrement.
Donc si vous notez quelqu’un qui sourit, tant mieux mais cela ne veut pas dire qu’elle nage dans le bonheur. Ne l’enviez pas, peut-être qu’elle veut juste cacher ses soucis et c’est bien naturel.
A nous de ne pas être dupe.
La seule exception, c’est si vous rencontrez des personnes qui ont très peu – ou même rien – et qui pourtant, gardent le sourire. C’est quelque chose qui m’a intrigué à une époque où je passais beaucoup de temps au Brésil.
Je ne vais pas vous faire un cours, car vous connaissez la situation là-bas pour la majorité des Brésiliens, bien que ces derniers années, leur niveau de vie ce soit amélioré. Mais comme ils sont partis de bien plus bas que nous…
Ceci dit, moi je parle d’avant, et même pas des favelas. Non, juste des populations de base qui n’arrivaient pas à joindre les deux bouts. J’ai eu de nombreuses fois, à cette époque, l’occasion de partager leur quotidien.
Le sourire était là.
Et le bonheur ? Ce n’était pas le nirvana mais comme ils avaient peu, il leur suffisait de peu pour qu’ils soient heureux. Ils n’y avaient pas besoin de Rolex. Une bon Vatapá partagé avec la famille et les amis suffisait.
Et puis, j’avais noté qu’ils s’entraidaient beaucoup. Qu’ils essayaient tout de même de faire sourire les autres, de leur rendre service.
A l’époque, sans doute un peu trop plongé dans les livres, j’avais pensé que c’était parce qu’ils n’avaient pas vraiment le choix. Sinon, leur économie en forme d’autarcie se serait écroulée. (Qu’est-ce qu’on peut raconter comme bêtises !)
Il m’a fallu du temps pour vraiment comprendre.
Parce que j’ai revu la même chose, encore et encore dans d’autres cultures.
Médaille d’or
Et c’est quoi alors, ce secret ?
C’est tout simple et je viens juste de le dire au-dessus : rendre les autres joyeux.
Cela peut paraître illogique ou inattendu. Comment peut-on donner un peu de bonheur aux autres lorsque soi-même on en cherche ? On ne devrait pas commencer par s’en donner une bonne dose avant d’aller vers les autres ?
Dans ce cas précis, non.
Le simple fait d’en donner, nous rend nous-même heureux. Vous avez déjà essayé je suppose ? Cela n’a-t-il pas fonctionné ? Alors, puisqu’on le sait, pourquoi continue-t-on à vouloir acheter le bonheur ?
On n’achète pas le bonheur, on le donne.
Tout simplement.
Dans ce cas, pourquoi ne pratique-t-on pas ce formidable “sport” plus souvent ? Ce devrait même être une discipline olympique, non ? Enseignée dans toutes les écoles, à côté du foot et de la gymnastique…
Je crois que nous avons peur.
Nous avons peur de notre pouvoir. Nous savons qu’en allant tout simplement vers les autres et en les réconfortant, en leur parlant gentiment, en les touchant avec respect, nous détenons un énorme pouvoir.
Et le fait de le savoir, implique une grande responsabilité. Quand on ne fait pas ce que l’on sait être la solution, c’est dur de se regarder dans la glace le matin. Alors on préfère se voiler la face et acheter la Rolex.
Pour oublier.
Heureusement, de temps en temps, des gens exceptionnels viennent nous rappeler le secret de cet immense pouvoir.
Un Gandhi, un Martin Luther King, un abbé Pierre eux, avaient bien compris. Ils nous ont indiqué le chemin “olympien”.
Cela ne veut pas dire non plus qu’il faut tout abandonner ou tout sacrifier pour faire comme eux.
Mais si nous cultivons ce secret du bonheur à notre niveau, en allant vers les autres et en les rendant un peu plus heureux, juste par notre présence amicale, nous accomplirons des miracles pour eux… et pour nous. 🙂
Ainsi, n’oublions pas.
Quel que soit notre état d’esprit, un petit bonjour souriant, un geste amical, un petit rien qui apporte quelque chose à un autre être humain suffit. Il permet à tous de poursuivre, de façon plus agréable, ce marathon olympique qu’on appelle la vie. 🙂
Vous rejoignez l’équipe ?
(Photo : Norbert Löv)
biensur
Bien sûr, je rejoins l’équipe. “Distributeur de bonheur”, ça a de la gueule, non ? 😉
Sérieusement, c’est tellement vrai, ce que tu dis…
Je ne connais pas meilleur euphorisant que la prise de conscience du bien que l’on fait aux autres 🙂
Florence
@Hiba Voilà qui est simple et direct 😉
@Florence Bienvenue dans la Dream Team ! Mais en fait, tu en fait partie depuis bien longtemps déjà. 😀
super billet sur le bonheur. C’est également ma philosophie : rendre les gens heureux autour de moi! 🙂
Par contre, le piège est que notre bonheur dépende trop des autres.
Par exemple, quand ma femme est heureuse, je le suis. Mais quand elle ne va pas bien et que je n’arrive pas à lui remonter le moral… je deviens triste! 🙁
Peut être est ce moi qui suis trop sensible?
Oui Michael, ça m’arrive à moi aussi. Le plus dur, à ce moment-là, c’est de se dire que notre état d’esprit ne doit pas dépendre des autres, fussent-ils nos intimes… plus facile à dire qu’à faire. Ce n’est pas leur manquer de respect que de dire ça. mais c’est simplement essayer de voir les choses sur une très longue perspective. 🙂
Cela me fait penser à l’un de tes anciens billets, dans lequel tu parlais du pouvoir du sourire ! C’est effectivement une bonne solution pour être heureux soi-même 🙂
Merci Orphea de me le rappeler ! En fait, je ne sais plus exactement duquel tu parles. De celui-ci ? 8)
Oui c’est exactement de ce billet là dont je parle !
Au passage tes archives commencent à être conséquentes, je pense qu’un champ de recherche dans la barre latérale (ou sur la page d’archives) serait le bienvenue 😉 )
Tu as parfaitement raison Orphéa ! Moi-même je ne m’y retrouve vraiment qu’en faisant une recherche sur Google. A moins que… 8)
Coucou à tous ! Merci pour ton billet Jean Philippe. J’ai un peu été élevé comme ça.
Petite quand j’étais en voiture avec mon papa, il s’arrêtait pour laisser les piétons qui n’étaient pas encore engagés. Et il me disait tu voies ça coûte rien et ça fait plaisir aux gens, regarde ! Ils nous sourient et nous font un petit signe de la main ! Et il ajoutait ça me rend heureux aussi !
Alors j’applique cette recette souvent même au sein de mes amis, la famille…
Et moi ce qui me rend très souvent, très souvent heureuse c’est la beauté dans la musique, les mots, la lecture, la couleur du ciel, la forme de la lune, les yeux de mon fils, des photos, comme une jolie photo de ton blog avec des arbres et des rayons de soleil qui je crois parlait d un jeune homme qui allait vers son futur… j’avais adoré cette histoire c’était délicieux.
Superbe témoignage gally ! Que dire devant la beauté de ce que tu nous racontes ? Je vais te dire, et ce n’est pas pour me jeter des fleurs, mais j’apprécie beaucoup les petits détails de la vie. J’en parlais dans un autre article. 😉
De plus, ton papa est génial dans ce qu’il a accompli, quel beau partage, c’est le plus bel héritage qu’il puisse te laisser. 🙂
Un jeune homme qui va vers son futur ? Ça c’est un thème récurrent, non seulement de mon blog, mais aussi de mes nouvelles, comme Como el viento ou Le dernier des optimistes. Donc pour retrouver cet article, ça va pas être facile… 8)
Salut Jean Philippe,
ce que tu dit rejoins le fait qu’il faut donner avant de recevoir.
Je fais des expériences sur moi et sur les gens, j’aime bien ça:) Et je teste souvent des chose, la manière de réagir des gens, de se comporter, et pleins d’autres choses, et ceci est une regle fondamentale.
Lorsqu’on souhaite être heureux, il faut offrir du bonheur.
Si l’on veux avoir des amis, il faut offrir son amitié.
Et pour pas mal d’autres choses 😉
@ Bientôt,
Biz,
Al
Merci beaucoup Alexandre pour ton commentaire ! Tu as raison, l’expérience personnelle, il n’y a rien de mieux. Si l’on n’est pas convaincu, il faut tester et on verra rapidement laquelle sera la meilleure (mais on connait la réponse !). 😉
Coucou ! J’ai retrouvé ton histoire Jean-Philippe c’est : le tunnel.
Du coup je l’ai relu. Toujours aussi beau. Et je la trouve très optimiste et encourageante. Je conseille à ceux qui ne m’ont pas encore lu de le faire.
Bonne journée à tous
Ah merci gally ! Content que tu l’aies retrouvée. Tiens, du coup, je vais la relire aussi, chose que je fais rarement. 😉
Coucou Jean-Philippe,
Oui, je te rejoins sur bien des points : ce dont tu parles au Brésil me fait penser à mon expérience en Afrique de l’Ouest, où j’ai pas mal vadrouillé :
peu de choses et pourtant des sourires, des éclats de rire, de la joie !
La “richesse de la pauvreté” comme le disait Soeur Emmanuelle.
Le bonheur réside dans de petits détails, et dans le fait de le vivre avec les autres !
Belle journée
PS : par contre, je ne suis pas d’accord avec ton interprétation de la méthode Coué. Mais c’est génial, tu viens de me donner une idée d’article ! Merci !
Merci Grégory pour ton commentaire ! Afrique de l’ouest ? Est-ce que tu es passé par le Niger ? En tout cas, je crois qu’il est important de voyager dans des pays moins favorisés que nous, cela aide à mieux comprendre notre chance.
J’attends avec impatience ton article sur la méthode Coué ! Donne-nous le lien dès que c’est prêt. 😉
Hello Jean Philippe,
Je trouve que tu maltraites un peu ce pauvre Emile, il a peut-être commis des erreurs mais il a fait aussi beaucoup avancé le smilbliq de l’influence de la pensée sur la santé par exemple (le fameux effet placebo)…
Question bonheur (c’est mon rayon) il est vrai que faire plaisir, partager, est une source joie incontestable (à condition que ça ne soit pas à son propre détriment et dans l’attente d’une reconnaissance).
Cette semaine, je vais distribuer un peu plus de petits plaisirs, de petits gestes que d’habitude, je vais fixer mon attention dessus : banane garantie pour la semaine ?
PS: J’ai acheté le dernier des optimistes mais je ne l’ai pas encore lu, ça ne devrais pas tardé. Je te dirais comment je l’ai reçu : ça compte ça, dans les petits gestes ?
Ce n’est pas tellement Emile que je chahute mais bien ceux qui pensent que juste en répétant certaines phrases leur vie va changer (c’est un peu comme la loi de l’attraction d’ailleurs).
Je pense que ce n’est pas la répétition qui compte mais bien la réalisation dans son coeur/âme/mental/esprit du fait que nous ne sommes pas nos pensées et que nous pouvons changer à tout moment.
En parlant d’Emile Coué, j’ai lu sa biographie et vers la fin de sa vie, il était une véritable “star” en France mais aussi aux Etats-Unis. Il y drainait les foules lors de ses tournées de conférences et ses enregistrements s’arrachaient ! 🙂
PS : Oui ça c’est un “gros” petit geste… pour moi ! 😉
Bonjour à tous et Jean Philippe je découvre ton blog, grâce au fait que tu m’a suivie sur Twitter ! Je n’ai pas lu de plus joli article sur le bonheur depuis un moment. Et ce qui est merveilleux, à lire tous les commentaires qu’il a suscité c’est que nombre de personnes pratiquent le bonheur quotidiennement ! SUPER ! LE MONDE EST EN TRAIN DE CHANGER ! Tout dans la vie qui m’est offerte chaque jour me donne le bonheur, et dans tout ce que je fais, je fais en sorte de distribuer le bonheur qui est mien ! il vient à moi de mille façons différentes, dans la communion avec la nature comme tout à l’heure avec monsieur Chevreuil qui m’a attendue plus d’une minute, où là haut sous ma voile de parapente ou dans mon planeur quand je caresse les joues des nuages… Ou bien là aussi, devant chacun de mes élèves, pour qui je veux être une fontaine de bonheur. Apparemment ça marche, ils ne veulent plus des vacances !!! Jean Philippe, ton site est tellement merveilleux que je vais faire un lien de mon blog vers le tien, afin que mes lecteurs puissent aussi venir te lire… Si tu veux bien. Encore une façon de distribuer du bonheur autour de soi.
Sophie Cadaux (http://sven64sbc.blogspot.com).
Merci pour ton commentaire Sophie ! Et merci de partager ton témoignage plein d’optimisme. Des gens comme toi sont importants, surtout vis à vis des générations futures. 😉
Ca fait un p’tit momentque j’étais pas venu lire un peu par ici. A force de faire trop de truc à droite et gauche, pas évident de suivre ^^
En tout cas, je ne sais pas si on peut vraiment dire que donner la joie aux autres nous rende heureux. Dans mon cas, ça peut être vrai dasn certain cas et faux dans d’autres.
Et dans certain cas, ça peut même provoquer de a “gène” chez la personne.
Après, je ne dis pas qu’il ne faut pas faire plaisir aux autres, loin de là !
Que réponderiez-vous à Caligula qui disait que l’homme ne peut pas pas être heureux parce qu’il sait qu’il meurt au bout du compte ?
Merci beaucoup Julien de passer dire bonjour. 😉
Et si je te répondais que Caligula avait raison, quelle serait ta réaction ?
Bah je dirais que c’est vrai dans le sens où toute ça vie on essaie de ne pas y penser et de se distraire de cette “mort” certaine.
Mais on a toujours des moment de “bonheur” car on arrive justement à oublier cette réalitée pendant un instant.
Merci pour ta réponse ! En gros, tu viens de résumer 3000 ans de philosophie. 🙂
Je répondrais que Caligula était cohérent : il faisait tuer ses compatriotes afin de leur éviter le malheur de vivre…….(si les propos que Julien lui attribue sont exacts)
Qui peut resister Avec un Norbert Lov et comme photographe et un collectioneur de Rolex…. Tic toc tic toc! 🙂
C est une veritable illumination 🙂
Merci Marie-Christine pour ton commentaire !
Je viens moi-même de relire cet article à l’instant et, en dehors des fautes d’orthographe que je viens de corriger, je me rappelle à moi-même cette clef tellement belle et simple, mais qu’on oublie constamment. 😉
Fantastique de simplicité Et que la sensation qui en découle est… agréable.
Voilà une recherche du bonheur qui nous pousse à aller vers l’autre. D’ailleurs, quoi de plus naturel.
Pourtant c’est quand les gens sont dans le besoin qu’ils deviennent plus solidaires et humains. Quel paradoxe !
Excellente journée Jean-Philippe,
Merci Albin !
Oui, ce paradoxe c’est ce qui m’a permis de comprendre que l’on ne retrouve trop souvent les vraies valeurs humaines que dans le besoin. Si j’allais plus loin, (longtemps après avoir écrit cet article), je dirais que cela nous montre que, peut-être, notre société fait fausse route… 😉
Sans doute ! Mais certains signes nous montrent aussi que celle-ci est en train de changer pour un renouveau, une prise de conscience sur les vraies valeurs.
Il ne reste plus qu’à souhaiter que cela n’ait pas lieu dans 2.000 ans ! 😉
Excellente journée,
Albin
D’accord avec toi Albin ! Par contre, je ne sais pas si nous le verrons, nous. 😉